Interrogé par RMC sur les difficultés actuelles de Gilles Simon, Patrice Dominguez a résumé cela en mot juste, la patience. « L’année dernière il avait énormément de patience, il usait ses adversaires. Cette année, on a plutôt l’impression que, par impatience, ce sont ses adversaires qui l’usent. »
Conscient de la volonté d’évolution du 7e joueur mondial, le DTN sait bien que cette transition est délicate. « L’année dernière, il avait la même qualité de balle mais, cette saison, il a voulu faire un effort en jouant d’une manière plus offensive et en écourtant les échanges. La qualité de son jeu l’an dernier était dans le rythme et dans la cadence dans l’échange avec une extraordinaire régularité. Il ne donnait absolument pas de points parce qu’il acceptait le combat et la longueur de l’échange. Il faudra qu’il fasse un effort psychologique là dessus pour qu’il puisse récupérer cette qualité là qui lui fait un peu défaut cette année. »
L’autre point important concernant Simon est son statut de top 10 qui n’est pas évident à gérer, et Dominguez en est tout à fait conscient « La deuxième saison est toujours la plus difficile pour un joueur qui a énormément progressé au classement. Gilles a changé de catégorie, il fait maintenant partie du top 10 mondial et il est attendu partout. Je pense qu’il a trop vite voulu justifier ce rang en plaçant inconsciemment la barre au‐delà, au lieu de stabiliser psychologiquement son niveau qui était extraordinaire en fin de saison 2008. »
Malgré un bon Wimbledon, 1/8e de finaliste malgré un genou douloureux, le numéro 1 français n’a su enchaîner les bonnes performances et reste sur deux mauvais tournois à Stuttgart et à Hambourg. Son capital point lors de cet été américain est en grand danger rappelle le DTN. « Tout cela va contribuer à le rendre un peu plus fragile psychologiquement s’il ne joue pas dans un autre état d’esprit. Je pense que c’est sur le plan de l’état d’esprit et non de la frustration qu’il va devoir travailler avec son entraineur. Mais rien n’est grave ! C’est juste un problème d’adaptation et de digestion d’un changement de statut. Il faut maintenant le concevoir dans sa tête pour pouvoir l’appliquer sur le terrain et ne pas penser qu’on joue ce classement là en permanence. On joue pour gagner des points et Gilles fait ce difficile apprentissage. »
Publié le jeudi 23 juillet 2009 à 10:42