Le mystère est levé. Jérémy Chardy est intervenu devant la presse pendant une bonne demi‐heure afin d’expliquer son mal‐être actuel et le conflit judiciaire et financier avec son ancien entraîneur, Frédéric Fontang aujourd’hui coach de Caroline Garcia. Une affaire qui a débuté après l’Open d’Australie. Verbatim.
« Comme vous l’avez remarqué, j’ai dû mal à jouer en ce début d’année. J’ai rompu avec mon ancien entraîneur (NDLR : Frédéric Fontang). Et depuis que j’ai arrêté cette collaboration, je vois vraiment la personne qu’il est. C’est vraiment un gros choc pour moi. J’ai vécu avec lui au quotidien, je le considérais comme un père. Je me rends compte qu’il ne cesse de faire des choses contre moi. Que ce soit par le biais de son avocat ou lui‐même directement. Il me harcèle au jour le jour. Même ici à Monte‐Carlo, avant de rentrer sur le court, un huissier m’est tombé dessus et m’a remis une lettre. J’ai même eu peur, il est venu en courant comme un fou vers moi… Heureusement qu’il y avait la sécurité. Il m’a jeté ce papier à la tête… Pourtant pendant notre collaboration tout se passait proprement entre nous. Dès la rupture, il a ressorti des contrats qu’il m’avait fait signer quand j’étais plus jeune. J’avais vraiment une confiance aveugle en lui. Aujourd« hui, avec le recul, je me rends compte de tout ce qu’il m’a fait signer. C’est vraiment dur pour moi que la personne en qui j’avais le plus confiance me trahisse ainsi. C’était vraiment un père pour moi. C’est la chose la plus difficile. J’ai perdu confiance en moi et en tout le monde. M’être trompé autant sur quelqu’un, ça m’a vraiment donné un coup au moral. Aujourd’hui, j’ai eu envie de parler parce que j’ai envie de reprendre confiance, d’arriver à rejouer au tennis. La situation actuelle me perturbe vraiment trop. Dès que j’arrive sur le court, je suis complètement paniqué. J’ai réussi à mettre de côté toutes cette histoire pendant le week‐end de Coupe Davis, c’était vraiment un grand moment pour moi, un petit cadeau de début d’année. Concernant les contrats, je les ai signés vers 17–18 ans. Ceux‐ci me reliaient à lui. Les seuls fois où mes parents ont voulu se renseigner sur ces contrats, Frédéric (Fontang) me disait que s’ils le faisaient, il arrêtait de m’entraîner. Et comme je voulais travailler avec lui, j’ai empêché mes parents de faire le nécéssaire. Je le regrette aujourd’hui. Il me restait encore deux ans dans le contrat. Tout ce qu’il veut c’est de l’argent. Il en a déjà eu beaucoup. Et à chaque fois il en veut encore plus, il va aller jusqu’au dernier centime. Depuis l’Australie, on se parle seulement par avocats interposés. Je ne veux plus lui parler. Son avocat fait partie du TCP (Tennis Club de Paris). C’est un ami de Morgan Benahem, l’agent de Jo‐Wilfried Tsonga. […]C’est le moment pour moi de parler. Je veux continuer à jouer. J’ai choisi un nouvel entraîneur et un nouveau staff, c’est pour jouer. Communiquer était ma priorité. Je veux trouver une solution pour sortir tout ça et reprendre confiance en moi. »
De votre envoyée spéciale à Monte‐Carlo
Publié le mercredi 13 avril 2011 à 18:19