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Portier : « Une expé­rience qui marque à vie »

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Nous avons joint le respon­sable du service des ramas­seurs de balles de Roland Garros, David Portier, pour tenter de mieux vous expli­quer le dérou­le­ment de cette sélec­tion unique. L’expérience ramas­seurs de balles change une vie.

David, comment se déroule les diffé­rentes phases de sélec­tion et de formation ?

« Chaque année, il est proposé aux enfants de 12 ans à 15 ans, et à partir de l’année prochaine dès 11 ans, licen­ciés à la FFT de parti­ciper à ses sélec­tions. Dix jour­nées sont prévues, avec environ chaque année 2500 jeunes qui viennent postuler pour un gagner son ticket pour le stage de forma­tion. La sélec­tion est orga­nisée avec un panel de tests physiques et d’adresses, sur lesquels les évalua­teurs, eux‐mêmes anciens ramas­seurs, sélec­tionnent les meilleurs pour venir faire un stage. Quatre stages sont prévus sur quatre jours, où environ 400 jeunes y parti­cipent, pour en retenir 220 pour Roland Garros. »

Quelles sont les qualités pour réussir à passer ces diffé­rents phases ?

« Alors, lors de la sélec­tion, les qualités premières pour sortir du lot, c’est tout d’abord avoir une réelle moti­va­tion, c’est très impor­tant. Ensuite, il faut avoir un bon bagage phyisque, avoir des qualités d’adresses, mais égale­ment des qualités tech­niques sur les coups du ramas­seur. Avoir un bon poten­tiel qui fait que les évalua­teurs auront un coup de coeur. L’idée est double, c’est que l’éva­lua­teur voit la réus­site sur les exer­cices, mais égale­ment que l’en­fant possède un bon poten­tiel pour venir au stage de forma­tion. La deuxième étape, le stage de forma­tion, au‐delà de ce que les enfants vont apprendre sur le ramas­sage de balles, les parti­cu­la­rités d’un tournoi du Grand Chelem et sur Roland Garros, il faut qu’ils aient une certaine auto­nomie et une prise de déci­sion sur le terrain. On définit un certain cadre, on pose les bases. Lorsqu’on finit le stage, on voit les enfants qui sont à l’aise sur le court, qui savent s’adapter à des situa­tions diffé­rentes. Autrement dit, l’ob­ser­va­tion et l’adap­ta­tion sont les prin­ci­pales qualités pour un enfant qui fait que l’on va le retenir. »

Et à Roland Garros ?

« On part dans l’idée que tous les enfants ont bien acquis toutes les connais­sances. On revient sur ce qu’on a vu au stage, à savoir l’ob­ser­va­tion et l’adap­ta­tion. Mais à RG c’est la régu­la­rité sur le plan physique et mental, être capable de refaire plusieurs jours ces efforts. Un point est égale­ment impor­tant, le travail en équipes. Les enfants qui l’as­si­mi­le­ront, arri­ve­ront à se démarquer. »

Cette expé­rience, quand on est jeune et passionné de tennis est unique ?

« L’expérience ramas­seurs de balles est enri­chis­sante humai­ne­ment, puisque l’on vit avec 250 autres personnes qui ont la même passion, et on vit au coeur d’un des plus grands tour­nois au monde. Au‐delà de l’en­ga­ge­ment physique et des contraintes qu’il y a sur le court et les respon­sa­bi­lités, ce sont des moments qui reste­ront gravés dans la vie d’un adoles­cent. Certains sont encore amis 10, 15 ans après, c’est unique. C’est une expé­rience humaine qui marque à vie. Les ramas­seurs de Roland Garros sont choisis parmi les meilleurs de France, ils ont un titre à défendre par rapport aux éditions précé­dentes. Et quelque part, ils appar­tiennent à l’his­toire du tournoi. L’équipe d’en­ca­dre­ment a toujours un grand plaisir de former, d’ac­com­pa­gner ces jeunes qui ont la même passion. On les voit murir, parfois ils intégrent l’équipe, c’est vrai­ment un bonheur de parti­ciper à cette démarche. »

Organiser une telle tournée et autant de sélec­tions demandent des parte­naires, et celui avec la BNP Paribas est vital ?

« Cela fait 12 ans que l’on est parte­naire avec la BNP. C’est grâce à eux que l’on peut orga­niser toutes ses sélec­tions en province, c’est un vrai atout pour aller devant ces jeunes chaque année. Sans ce parte­na­riat, on ne pour­rait pas le faire, et c’est impor­tant de le souli­gner et de les remer­cier surtout. »

David Portier (à gauche) et Arthur Bongrand (à droite), les deux respon­sables du service.