Le directeur de l’Académie qui porte son nom est revenu pour GrandChelem sur le bilan des Français à Roland Garros. Son analyse est sans concession. Pour lui les joueurs français n’ont décidément par le mental des champions. Ce constat lui vaut d’ailleurs quelques critiques de ceux qui croient dans la fiabilité de notre système de formation.
Patrick, que pensez‐vous du bilan des Français à Roland Garros ?
Il est mauvais mais on aurait tort de se focaliser sur Roland‐Garros. Cela fait des années que l’on n’a pas de Français qui ont atteint des sommets en tournoi de Grand Chelem. J’isole volontairement Amélie Mauresmo car c’est un cas à part. Elle a deux titres du Grand Chelem, elle a été numéro 1, mais sa réussite elle la doit plus à elle et à la structure qu’elle a mise en place. En France, on critique trop, on juge trop. Il faut changer d’état d’esprit.
Dans ce contexte, le choix de Gaël Monfils doit vous plaire ?
C’est clair, Tarik Benhabiles est parti à l’étranger pour réussir. Il y est parvenu, je trouve cela remarquable. Gaël a fait le bon choix, s’il s’y tient, il peut réussir de grandes choses. C’est d’ailleurs aussi le cas d’Aravane Rezaï. Cette fille a un potentiel énorme, elle s’est émancipé à l’écart de la fédération ou du système. Elle a faim, elle a envie, elle a la rage de réussir.
Beaucoup disent qu’au final, mis à part Marcos Baghdatis, vous n’avez révélé aucun champion ?
Qu’ils disent ce qu’ils veulent. Si Marcos passe Andreev, il peut aller au bout, il n’a jamais joué comme ça depuis l’Open d’Australie où il est parvenu en finale.
A un moment il semblait se chercher ?
C’est exact, il a réglé certains soucis de son âge, il a retrouvé des amis d’enfance. De ce fait il est mieux et cela se ressent dans son tennis.
Publié le jeudi 15 mai 2008 à 04:56