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Gérard : « Metz, pour durer »

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Crédit Photo : © Arnaud Briand

GrandChelem 30, à retrouver ici !


Yvon Gérard, Directeur du Moselle Open, s’est confié à Welovetennis/GrandChelem pour évoquer la 10ème édition de son tournoi, qui se tiendra au Parc des Expositions de Metz, du 17 au 23 septembre. Mais aussi faire un point précis des ambi­tions du staff pour les prochaines années. Une chose est sûre : son équipe ne manque pas d’idées ! Entretien.

On parle forcé­ment de la crise, en ce moment. Cette 10ème édition a été diffi­cile à monter ?

On a une vraie parti­cu­la­rité avec une situa­tion géogra­phique très favo­rable. On ne subit pas les mêmes aléas que d’autres orga­ni­sa­teurs. Si vous vous amusez à regarder la carte de France, vous vous aper­ce­vrez que les grands événe­ments de tennis ne sont situés qu’à Paris ou sur la Côte d’Azur. De plus, avec le Luxembourg, mais aussi la Belgique et l’Allemagne qui nous sont proches, on peut avoir une approche plus inter­na­tio­nale. Si l’on se centre sur notre région, l’ASNL exceptée (NDLR : club de foot­ball de Nancy), les spec­tacles de sport de très haut niveau sont plutôt absents du Grand Est. L’ensemble de ces éléments, ainsi que l’im­pli­ca­tion très forte du Conseil Général, nous permet aujourd’hui d’aborder cette 10ème édition très sereinement. 


Vous parlez d’ADN, en termes de chiffre d’af­faire, grâce au Conseil Général. Vous pouvez nous en dire plus sur cette idée ?

Dès la première édition, le Conseil Général avait compris notre idée et, surtout, notre ambi­tion. Au fil des éditions, beau­coup de para­mètres ont changé et, à chaque fois, nous avons reçu un soutien sans faille. En ça, le Conseil Général constitue notre ADN, notre colonne verté­brale. Après, bien sûr, nous avons aussi convaincu les gros parte­naires du tennis comme BNP Paribas. Ainsi que la ville de Metz, qui a égale­ment soutenu nos choix avec force et convic­tion. Cette année, nous sommes plutôt fiers d’ac­cueillir FedEx ; cette marque doit faire le tri parmi les meilleurs ATP250 dans son programme avec l’ATP. Cette année, nous avons été sélec­tionnés. C’est plutôt gratifiant !

L’an dernier, vous êtes passé des Arènes de Metz au Parc des Expositions. Quel bilan tirez ‑de ce chan­ge­ment de lieu ?

Ca a été une petite révo­lu­tion. On a changé de dimen­sion, mais, en même temps, il y avait encore des amélio­ra­tions à apporter. Ca a été une prio­rité durant toute l’année. Comment rendre l’es­pace plus convi­vial ? Comment animer au mieux la semaine ? Notre concept de courts d’en­traî­ne­ment au sein du village avait été plébis­cité ; on va encore aller plus loin avec deux courts où les fans pour­ront voir les cham­pions s’échauffer et répéter leurs gammes. L’accès du grand public à ces espaces était plus ou moins diffi­cile l’an dernier. Pour ce Moselle Open 2012, ce ne sera plus le cas. Une étude menée par l’Université de Toulouse a placé notre tournoi comme premier événe­ment du Grand Est, en termes d’im­pact auprès du public et de l’éco­nomie. C’est à nous de conserver cette place et de proposer de nouvelles idées pour accueillir de plus en en plus de monde.


En termes de fréquen­ta­tion, quels sont les objectifs ?

Pouvoir annoncer 60 000 spec­ta­teurs sur la semaine serait un vrai résultat. Les loca­tions ont bien fonc­tionné. On a joué aussi à fond la carte du réseau Internet et nos efforts ont payé. Si accueillir du monde est un point d’importance, le succès écono­mique d’un tournoi, aujourd’hui doté d’un budget de trois millions d’euros alors qu’il était de 1,3 millions en 2003, réside sur la qualité de son village VIP. Et, là, je peux affirmer avec beau­coup de fierté que nous avons le plus beau village ATP 250 au monde. Pour y parvenir, il faut, bien sûr, avoir une équipe perfor­mante, mais aussi trouver des idées, rendre cet espace convi­vial, accueillant et agréable. Dans le cas présent, comme dans un bon plat, il faut avoir la recette. Allez voir ce qui se fait de mieux, comme à Rotterdam, par exemple. Les entre­prises de la région ont appris à connaître l’évé­ne­ment et il est devenu un vrai rendez‐vous. Les diverses évolu­tions que l’on a appor­tées ont produit leurs fruits. Cet événe­ment appar­tient aux Mosellans… et ça ce voit ! 


Sur le plan sportif, cette édition devrait marquer le retour de Gäel Monfils après une édition 2011 plutôt épique…

Gaël est un garçon atta­chant et Nicolas Lamperin, son agent, un vrai profes­sionnel, que j’ap­précie énor­mé­ment. Une fois qu’on a dit ce qu’on avait à dire, l’af­faire était réglée (NDLR : lors du Moselle Open 2010, Gaël Monfils, dans son compor­te­ment, avait forte­ment agacé Yvan Gérard, qui l’avait fait savoir par voie de presse). Quel que soit son clas­se­ment, Gaël a un pouvoir d’at­trac­tion énorme auprès du public, des médias, des spon­sors. Qu’il fasse sa rentrée au Moselle Open est un petit hasard, mais c’est une très, très bonne nouvelle pour notre tournoi. Le passé est le passé, il y a eu des malen­tendus, tout a été aplani et on se réjouit d’ac­cueillir la Monf’ à Metz !


Pourquoi avoir fait le choix de signer un contrat de trois ans avec Jo‐Wilfried Tsonga ?

Parce que Jo est un grand cham­pion, solide, lucide et perfor­mant. Il trans­pire son sport, il est agréable. Pouvoir s’ap­puyer sur son image, en faire notre ambas­sa­deur, c’est un vrai point de passage. Bien sûr, il s’agit aussi d’un pari, mais ça donne une cohé­rence à notre plateau et à nos démarches commerciales. 

Que pensez‐vous de Jean‐François Caujolle qui se bat pour avoir Roger Federer à Marseille ?

Jean‐François est un grand amou­reux du tennis et de sa région. Il veut donner le meilleur, d’au­tant que Roger a une histoire avec l’Open 13. Après, on sait aussi que Federer, ça repré­sente un budget consi­dé­rable (NDRL : selon nos infor­ma­tions, il faut désor­mais payer une garantie de 1,5 millions de dollars). Aujourd’hui, nous n’en avons ni les moyens, ni l’envie. Nous, on a aussi changé notre stra­tégie. Par le passé, on pouvait, par exemple, offrir des garan­ties à plus de joueurs plutôt que de centrer nos inves­tis­se­ments sur quelques athlètes. Et, heureu­se­ment, comme le Moselle Open jouit d’une belle renommée auprès des joueurs, on sait que certains vont, quoi qu’il arrive, l’ins­crire dans leur programme. Enfin, on a beau­coup médité sur la qualité de la date. Au final, je la trouve plutôt bonne ! 

Dans le staff du Moselle Open, vous avez décidé de jouer la carte des anciens joueurs. Là aussi, vous avancez…

Vous voulez parler de l’ar­rivée de Thierry Ascione dans le capital ou encore de la première année d’exer­cice de Fabrice Santoro. Et bien oui, on a eu envie de nous entourer de ces compé­tences. Fabrice s’im­plique de plus en plus, c’est lui qui a monté la journée des légendes du mardi. Son exper­tise et ses contacts nous aident chaque jour dans nos négo­cia­tions avec l’ATP et certains spon­sors. Pour Thierry, c’est tout frais, alors il va falloir attendre un peu pour savoir s’il est perfor­mant ! (Rires) Mais on n’en doute pas ! 


L’an dernier, Canal+ avait repris les droits détenus, à l’époque, par Paris Première. Aujourd’hui, le groupe a égale­ment récu­péré les ATP500 et les Masters 1000. C’est plutôt une bonne nouvelle ?

C’est primor­dial et décisif ! Canal+ présente une véri­table exper­tise. Pour nos spon­sors, c’est la garantie d’une expo­si­tion de grande qualité. Canal connaît le tennis sur le bout des doigts et on sait que notre Moselle Open sera très bien valo­risé, que la qualité des retrans­mis­sions sera au rendez‐vous. C’est un atout consi­dé­rable pour pouvoir faire grandir l’événement.

L’an prochain, c’est la 10ème édition. Je suis certain que vous préparez quelque chose de grandiose…

On y réflé­chit ! Mais, pour l’ins­tant, à vrai dire, on veut surtout que cette 10ème édition soit un grand succès et que l’on continue à progresser. Avec toute mon équipe, on est là pour durer. On aime notre région. On a une stra­tégie qui s’étale sur dix ans, donc on imagine presque déjà notre Moselle Open 20ème du nom…

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