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Gicquel : « La glis­sade… c’est top ! »

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Du haut de ses 36 ans, Marc Gicquel est un vieux bris­card de la terre battue. Le Français a roulé sa bosse dans tous les tour­nois du monde, du circuit Future au circuit ATP. Avec, en prime, de très belles émotions vécues à Roland Garros : un troi­sième tour en 2009 et quelques matches épiques… Il revient sur cette surface si parti­cu­lière avec le regard et le recul du sage.

Marc, cela fait quelque temps que tu traînes sur le circuit. J’imagine que la terre battue n’a plus aucun secret pour toi ?

Oui, c’est vrai, même si je joue bien sur toutes les surfaces. Sur terre, j’ai atteint le troi­sième tour à Roland Garros, des quarts et des demies en Grand Prix… Je connais (rires) ! Là où je suis le plus à l’aise, c’est sur les courts en dur indoor et outdoor. Mais, quand la terre battue arrive, je suis quand même content. Retrouver le rouge, ça change !

Tu prends du plaisir sur cette surface ?

Oui, dans le jeu, avec les glis­sades et beau­coup de rallies… C’est top ! Sur des surfaces plus rapides, il y a moins d’échanges, c’est autre chose. Là, on lifte, on prend son temps. C’est une autre expérience.

Tu évoques les glis­sades. C’est quelque chose que tu réap­prends quand tu passes du dur à la terre ?

Chez moi, c’est naturel ! Je glisse même sur dur. La glis­sade sur terre, du coup, je la retrouve très, très vite. La tran­si­tion se fait sans trop de problèmes. A l’inverse, certains mettent beau­coup plus de temps à se la réap­pro­prier lors des tour­nois sur terre.

Tu ne mets pas en place de prépa­ra­tion spécifique ?

Non, non. Je vais m’en­traîner un peu à Roland quand les courts sont ouverts, au début, pour prendre mes marques, mais je n’ai pas de prépa­ra­tion parti­cu­lière. Cela se fait natu­rel­le­ment, pendant les tour­nois. Avec un objectif : disputer un maximum de matches, enchaîner, trouver du rythme.

Si tu ne te prépares pas vrai­ment, je suppose quand même que ce n’est pas une période que tu prends à la légère…

Non, j’ai des objec­tifs. Et, chaque année, c’est de se quali­fier pour le tableau final de Roland Garros. Rentrer dans le cut. J’ai de vraies armes à faire valoir sur cette surface. Je défends bien. Alors, certes, par rapport aux Espagnols et aux Argentins, je ne suis pas un gros lifteur. Mais je peux aussi les embêter, parce que j’ai un jeu assez à plat, qui sort de l’ordinaire sur terre battue. Quand on part dans des rallies, mon physique devient un atout impor­tant. Je rentre dans une filière où il peut y avoir beau­coup d’échanges. 

On parle de la terre, mais on devrait plutôt parler des terres. Il y a des qualités diffé­rentes, j’imagine. A Madrid, la bleue avait été beau­coup criti­quée, celle de Sao Paulo égale­ment, en février…

Je n’ai jamais joué sur la surface bleue de Madrid, l’année dernière. Et je ne suis jamais allé en Amérique du Sud non plus. Moi, j’ai plutôt joué des tour­nois en Europe. Aucun ne m’a choqué de par la qualité de sa surface. Evidemment, il y a toujours quelques faux rebonds un peu partout, mais cela fait partie du charme de la surface (sourire).

Et, aujourd’hui, la terre, qu’est‐ce que cela t’évoque ?

Une défaite, tout simple­ment (rires) ! C’était contre Nicolas Kiefer, en 2006 (NDLR : au premier tour, à Roland Garros ; défaite 6–0 6–1 5–7 3–6 11–9). Je perds 11–9 au cinquième set… On commence le match à 11 heures, le matin, et on le termine le soir, à 18 heures, après plusieurs inter­rup­tions dues à la pluie. Mais, étran­ge­ment, j’en garde un super souvenir. Il y avait une ambiance incroyable dans les tribunes… Je jouais sur le court numéro deux, il était rempli et les gens sur les travées du Court Central nous regar­daient aussi. J’avais pris 6–1 6–0 les 30 premières minutes. Avant de me battre jusqu’au bout, de revenir… et perdre, au final. J’ai adoré ce moment et le soutien du public tout au long de la rencontre. En plus, c’était à Roland ! Sur terre, cela demeure l’un de mes meilleurs souve­nirs. Le comble, une défaite (rires) !

Entretien réalisé par Simon Alves