L’ancien attaquant de l’équipe de france et actuel entraîneur du Racing Club de Strasbourg a longtemps hésité entre le football et le tennis. GrandChelem est donc parti à sa rencontre pour en savoir plus sur sa passion de la petite balle jaune. L’inventeur de la « papinade » est devenu un excellent 15⁄4.
Comment êtes‐vous venu au tennis ?
Cela remonte à mon enfance. Je pratiquais alors quatre sports : le judo, la natation, le tennis et le football. Quatre disciplines, cela faisait beaucoup. J’ai longtemps hésité entre le foot et le tennis. Mon choix s’est finalement porté sur le ballon rond car j’étais plus doué. Je ne le regrette pas (rires).
Et depuis votre retraite sportive, avez‐vous retrouvé le chemin des courts ?
Oui, ça me manquait un peu. Actuellement, je suis classé 15⁄4. L’année dernière, j’ai eu pas mal de temps. Cela m’a permis d’atteindre ce classement. Mais maintenant que j’entraîne le Racing Club de Strasbourg, et que je suis très occupé, je pense que je vais perdre un classement.
Quelles sont les qualités de JPP au tennis ?
J’ai un excellent service, un bon coup droit. En revanche, j’ai toujours « chopé » en revers ce qui constituait mon point faible. Un jour, j’ai appris le lift. Il m’a fallu une année entière pour le maîtriser. Mais cela en valait vraiment la peine. Ce coup a changé ma vie de tennisman.
En tant que jeune retraité, vous ne connaissez pas trop de problèmes physiques ?
Absolument pas. Il n’y a pas si longtemps j’ai tapé un 15⁄2 en 3h15 minutes ! Mon adversaire a littéralement explosé dans le dernier set. Il y a beaucoup de joueurs qui n’aiment pas jouer contre des anciens footeux. Ils disent : « On peut te faire des amorties, l’essuie‐glace, des allers‐retours en veux‐tu en voilà ! Tu seras toujours dessus ». Ils n’ont pas tort.
Il doit bien y avoir un inconvénient pour un ancien footballeur à jouer au tennis ?
Au foot, on a toujours la tête levée pour voir le placement de nos coéquipiers. Au tennis, si tu lèves la tête, que tu ne regardes pas la balle, tu es mort. Il faut tout le temps rester concentré. Il n’y a qu’à voir les photos des tennismen. Ils ont toujours les yeux rivés sur la balle.
Quelle est votre idole tennistique ?
André Agassi, ce grand monsieur. J’ai adoré sa manière de changer, son évolution au fil du temps et sa capacité à constamment s’adapter. Il a traversé plusieurs époques avec toujours la même envie, la même force et la même passion. Les résultats l’ont toujours accompagné. J’aimais sa façon d’attaquer très tôt la balle, un mètre dans le court. Aujourd’hui sur le circuit, il n’y a plus de joueur comme lui. Roger Federer est énorme, mais dans un autre registre. Lui, il est toujours à la recherche de la perfection, c’est une véritable machine.
Un souvenir sur Agassi ?
Oh oui ! Et quel souvenir ! J’ai eu la chance de le rencontrer deux fois. La première fois, c’était en 1989. L’Olympique de Marseille venait juste de gagner la Coupe de France (ndlr, 4–3 contre Monaco Jean‐Pierre avait inscrit 3 buts) au Parc des Princes. En même temps, sur la capitale, il y avait un match d’exhibition entre Lendl et Agassi. Une fois la finale terminée, je suis parti les voir. Dès que je suis rentré sur le court, les spectateurs m’ont applaudi, même Ivan et André se sont arrêtés. C’était énorme ! Plus récemment, j’ai pu discuter 5 minutes avec lui, il y a 5 ans à Roland‐Garros. Ca été le plus beau jour de ma vie.
Votre meilleur souvenir à Roland‐Garros ?
Aussi surprenant que cela puisse paraître, je répondrais la finale entre Nadal et Puerta en 2005. C’est ce jour‐là que j’ai découvert le phénomène Nadal. Sur terre battue, il est incontestablement le meilleur joueur du monde, mais je pense que Roger Federer va le rejoindre et le battre. Peut‐être cette année d’ailleurs.
A l’époque où vous étiez footballeur, vous arrivait‐il de taper la balle avec d’autres joueurs ?
Une fois contre Michel Platini. Je crois que c’était en 1985‐ 1986. Michel était très très fort. Je ne me rappelle plus du score, mais j’avais couru. Si demain on fait un match, je pense que ce serait beaucoup plus difficile pour lui (rires).
Au tennis ballon, vous deviez être fort ?
(rires) Cela n’a pas grand chose à voir. Mais je tirais toujours mon épingle du jeu.
Avez‐vous des potes dans le tennis ?
Oh oui. Je suis très copain avec Sébastien Grosjean, qui est marseillais, Arnaud Clément qui est d’Aix comme moi, et Michaël Llodra.
Trois amateurs de foot ?
C’est certain. J’ai joué au Parc des Princes avec Mika. Il a marqué un but en lunette de 25 mètres, une frappe incroyable. D’ailleurs il court encore. (rires). Avec Seb et Arnaud on a joué ensemble lors d’un OM‐PSG. Arnaud a tenté de lober Bernard Lama du milieu de terrain. Le ballon s’est retrouvé en touche.
Pour notre grand jeu Choisis ta star, si vous aviez une petite pièce à mettre sur le futur et la future n°1 ?
Chez les hommes, je mettrais un pièce sur Richard Gasquet. Il est vraiment en train de passer un cap. Il est très régulier au plus haut niveau. Chez les femmes, je pense à Nicole Vaidisova. Elle m’impressionne vraiment et elle n’a que 17 ans.
Publié le jeudi 15 mai 2008 à 00:05