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Jean‐Pierre Papin : « Il n’y a pas si long­temps j’ai tapé un 152 en 3h15 minutes ! »

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L’ancien atta­quant de l’équipe de france et actuel entraî­neur du Racing Club de Strasbourg a long­temps hésité entre le foot­ball et le tennis. GrandChelem est donc parti à sa rencontre pour en savoir plus sur sa passion de la petite balle jaune. L’inventeur de la « papi­nade » est devenu un excellent 154.

Comment êtes‐vous venu au tennis ?

Cela remonte à mon enfance. Je prati­quais alors quatre sports : le judo, la nata­tion, le tennis et le foot­ball. Quatre disci­plines, cela faisait beau­coup. J’ai long­temps hésité entre le foot et le tennis. Mon choix s’est fina­le­ment porté sur le ballon rond car j’étais plus doué. Je ne le regrette pas (rires).

Et depuis votre retraite spor­tive, avez‐vous retrouvé le chemin des courts ?

Oui, ça me manquait un peu. Actuellement, je suis classé 154. L’année dernière, j’ai eu pas mal de temps. Cela m’a permis d’at­teindre ce clas­se­ment. Mais main­te­nant que j’en­traîne le Racing Club de Strasbourg, et que je suis très occupé, je pense que je vais perdre un classement.

Quelles sont les qualités de JPP au tennis ?

J’ai un excellent service, un bon coup droit. En revanche, j’ai toujours « chopé » en revers ce qui consti­tuait mon point faible. Un jour, j’ai appris le lift. Il m’a fallu une année entière pour le maîtriser. Mais cela en valait vrai­ment la peine. Ce coup a changé ma vie de tennisman.

En tant que jeune retraité, vous ne connaissez pas trop de problèmes physiques ?

Absolument pas. Il n’y a pas si long­temps j’ai tapé un 152 en 3h15 minutes ! Mon adver­saire a litté­ra­le­ment explosé dans le dernier set. Il y a beau­coup de joueurs qui n’aiment pas jouer contre des anciens footeux. Ils disent : « On peut te faire des amor­ties, l’essuie‐glace, des allers‐retours en veux‐tu en voilà ! Tu seras toujours dessus ». Ils n’ont pas tort.

Il doit bien y avoir un incon­vé­nient pour un ancien foot­bal­leur à jouer au tennis ?

Au foot, on a toujours la tête levée pour voir le place­ment de nos coéqui­piers. Au tennis, si tu lèves la tête, que tu ne regardes pas la balle, tu es mort. Il faut tout le temps rester concentré. Il n’y a qu’à voir les photos des tennismen. Ils ont toujours les yeux rivés sur la balle.

Quelle est votre idole tennistique ?

André Agassi, ce grand monsieur. J’ai adoré sa manière de changer, son évolu­tion au fil du temps et sa capa­cité à constam­ment s’adapter. Il a traversé plusieurs époques avec toujours la même envie, la même force et la même passion. Les résul­tats l’ont toujours accom­pagné. J’aimais sa façon d’at­ta­quer très tôt la balle, un mètre dans le court. Aujourd’hui sur le circuit, il n’y a plus de joueur comme lui. Roger Federer est énorme, mais dans un autre registre. Lui, il est toujours à la recherche de la perfec­tion, c’est une véri­table machine.

Un souvenir sur Agassi ?

Oh oui ! Et quel souvenir ! J’ai eu la chance de le rencon­trer deux fois. La première fois, c’était en 1989. L’Olympique de Marseille venait juste de gagner la Coupe de France (ndlr, 4–3 contre Monaco Jean‐Pierre avait inscrit 3 buts) au Parc des Princes. En même temps, sur la capi­tale, il y avait un match d’ex­hi­bi­tion entre Lendl et Agassi. Une fois la finale terminée, je suis parti les voir. Dès que je suis rentré sur le court, les spec­ta­teurs m’ont applaudi, même Ivan et André se sont arrêtés. C’était énorme ! Plus récem­ment, j’ai pu discuter 5 minutes avec lui, il y a 5 ans à Roland‐Garros. Ca été le plus beau jour de ma vie.

Votre meilleur souvenir à Roland‐Garros ?

Aussi surpre­nant que cela puisse paraître, je répon­drais la finale entre Nadal et Puerta en 2005. C’est ce jour‐là que j’ai décou­vert le phéno­mène Nadal. Sur terre battue, il est incon­tes­ta­ble­ment le meilleur joueur du monde, mais je pense que Roger Federer va le rejoindre et le battre. Peut‐être cette année d’ailleurs.

A l’époque où vous étiez foot­bal­leur, vous arrivait‐il de taper la balle avec d’autres joueurs ?

Une fois contre Michel Platini. Je crois que c’était en 1985‐ 1986. Michel était très très fort. Je ne me rappelle plus du score, mais j’avais couru. Si demain on fait un match, je pense que ce serait beau­coup plus diffi­cile pour lui (rires).

Au tennis ballon, vous deviez être fort ?

(rires) Cela n’a pas grand chose à voir. Mais je tirais toujours mon épingle du jeu.

Avez‐vous des potes dans le tennis ?

Oh oui. Je suis très copain avec Sébastien Grosjean, qui est marseillais, Arnaud Clément qui est d’Aix comme moi, et Michaël Llodra.

Trois amateurs de foot ?

C’est certain. J’ai joué au Parc des Princes avec Mika. Il a marqué un but en lunette de 25 mètres, une frappe incroyable. D’ailleurs il court encore. (rires). Avec Seb et Arnaud on a joué ensemble lors d’un OM‐PSG. Arnaud a tenté de lober Bernard Lama du milieu de terrain. Le ballon s’est retrouvé en touche.

Pour notre grand jeu Choisis ta star, si vous aviez une petite pièce à mettre sur le futur et la future n°1 ?

Chez les hommes, je mettrais un pièce sur Richard Gasquet. Il est vrai­ment en train de passer un cap. Il est très régu­lier au plus haut niveau. Chez les femmes, je pense à Nicole Vaidisova. Elle m’im­pres­sionne vrai­ment et elle n’a que 17 ans.