Kristof Vliegen revient sur le miracle belge, une interview presque prémonitoire puisqu’il explique que son pays n’est pas habitué à avoir des idoles, personne ne viendra le contredire après l’annonce faite par Justine Henin.
Au regard du bilan hommes et femmes, le tennis belge vit une période plutôt positive, non ?
Oui, chez les hommes je pense qu’on a eu de très bons résultats il y a 2 ans et puis un petit coup de mou derrière, avec la blessure de Xavier Malisse qui a ce moment‐là venait de remporter deux tournois. De notre côté avec Olivier et Christophe Rochus, on a eu un peu plus de difficultés parce qu’on est sorti des cents. Petit à petit tout le monde commence à retrouver son chemin, et il y a Steve Darcis dont tout le monde en Belgique savait qu’il allait monter. Il a quand même gagné deux tournois, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Je trouve ça très beau ce qu’il a fait. C’est encourageant pour nous.
Et chez les filles, deux pépites en si peu de temps, comment c’est possible ?
Comment est‐ce possible ? Il faut avoir du talent, il faut travailler. De toute façon je pense que les deux se sont aidés sans le savoir en étant obligé d’augmenter leur niveau. Leur émulation les a servi. Je pense juste que Kim a arrêté parce qu’elle n’en pouvait plus du tennis et d’avoir à assumer cette notoriété en Belgique. Elle ne pouvait plus sortir tranquillement, avoir une vie normale. Nous ne sommes pas du tout habitués à ce genre de phénomène ici. Tout le monde a une vie relativement tranquille là‐bas. Il n’y a pas d’idoles.
Mais justement toi c’était qui tes idoles ?
Non moi non plus, je n’ai jamais eu d’idole, ce n’est pas dans notre mentalité. Par exemple, je ne me verrais pas du tout sortant de chez moi à devoir signer des centaines d’autographes. La Belgique c’est un petit pays.
Est‐ce que tu peux nous expliquer comment marche le système de détection en Belgique ?
D’abord ce système est un peu différent selon que tu sois wallon ou flamand. C’est une différence d’approche. Les Flamands sont très axés sur la tactique alors que les Wallons vont plus travailler la technique. Regarde le tennis d’Olivier Rochus ou de Justine Henin, c’est un tennis très soigné, techniquement parfait.
Ah oui donc la séparation wallons‐flamands, elle se retrouve même dans l’apprentissage du tennis ?
Oui, ça se retrouve également là. Alors pour être sincère je ne suis plus tellement le travail de la fédération belge, la façon dont se fait la détection, mais je sais que nos avons de très bons juniors qui vont arriver.
Quelles sont tes ambitions en terme de classement aujourd’hui ?
Ecoutes, j’ai été un moment dans le top 30 avant de reculer. Moi j’ai l’ambition d’essayer d’intégrer un jour le top 20.
Bon une petite expression belge pour finir, un truc charmant que vous seuls êtes capables d’inventer.
Oula, je ne la connais pas en français, mais au moins j’essaye de te parler en bon français alors que je suis flamand, c’est déjà pas mal, non ?
Publié le jeudi 15 mai 2008 à 05:35