AccueilInterviewsLestienne : "En 2019, je veux intégrer le Top 100"

Lestienne : « En 2019, je veux inté­grer le Top 100 »

-

Auteur de l’une des plus belles saisons de sa carrière, Constant Lestienne est un témoin privi­légié des évolu­tions du fonc­tion­ne­ment du monde du tennis de très haut niveau et parti­cu­liè­re­ment de la réforme des Challengers qui sera effec­tive en 2019.

Quelle est ton analyse de la situa­tion du tennis autour de tous ces projets, et notam­ment de la réforme de la Coupe Davis ?

Pour moi, c’est assez simple, et si personne ne le dit ouver­te­ment sur le circuit, il est clair que c’est l’argent qui prime. Je dirais qu’il faut juste assumer cela sans essayer de le nier. Et cela peut avoir une influence néfaste sur le calen­drier, c’est une certi­tude. J’ai suivi de loin l’idée farfelue de Gerard Piqué d’un tournoi avec un prize money unique­ment réservé au vain­queur. J’ai vite compris qu’il s’agissait presque unique­ment de faire le buzz. 

As‐tu l’impression que l’avis des joueurs comme toi est pris en compte pour ce type de décision ?

Il faut savoir rester à sa place, mais ce que je peux affirmer c’est que tout a été mis en place pour améliorer la situa­tion finan­cière des joueurs comme moi. J’ai fait mes calculs derniè­re­ment et à clas­se­ment égal, j’ai gagné plus de 40 % de prize money en plus donc cela n’est pas anodin. Je ne vais pas me plaindre. 

Que penses‐tu de la réforme du circuit chal­lenger et de la fin des points ATP pour les tour­nois Futures ?

Au tournoi d’Anvers, le tour manager de l’ATP a pris le soin pendant plus de 45 minutes de m’expliquer le pour­quoi et le comment de cette réforme. Et je dois dire que même si j’y étais déjà très favo­rable, je le suis encore davan­tage. Cette réforme va dans le bon sens, car elle va limiter le nombre de joueurs qui seront classés à l’ATP. Jusqu’ici, c’était un peu la « jungle » avec plus de 2 000 personnes classées. 

Quelle est l’idée du « Transition Tour » (circuit de transition) ?

Les joueurs qui auront fait des perfor­mances sur les Futures seront classés dans ce Transition Tour, et sur chaque tournoi chal­lenger des places leur seront réser­vées. En fait, le but est de créer une sélec­tion plus impor­tante. D’un point de vue sportif, c’est très cohérent. 

Cette année 2018 a été un bon cru pour toi, à quoi le dois‐tu ?

À mon travail et aussi à la qualité de la struc­ture que j’ai mise en place avec Arnaud Cloarec, mon coach et entraî­neur, ainsi que mon prépa­ra­teur physique, Bruno Fagnoni. Je suis bien dans ce fonc­tion­ne­ment avec mon épicentre sur Amiens, ma ville, où j’ai mes repères. Cet envi­ron­ne­ment m’a permis d’être assez relax et de faire quelques belles perfor­mances. J’ai pu aussi parti­ciper à de gros tour­nois où j’ai pris conscience de plusieurs choses.

Lesquelles ?

Que l’écart de la 150e place au Top 100 n’est pas si impor­tant que cela. Cela ne se joue pas sur l’idée que l’on doit forcé­ment progresser énor­mé­ment tech­ni­que­ment ou menta­le­ment. Je pense qu’il s’agit surtout d’être capable de saisir sa chance quand celle‐ci pointe le bout de son nez. En gros, de ne pas passer à côté de certaines belles oppor­tu­nités, des succès qui permettent de grimper dans la hiérar­chie et de prendre de la confiance.

On te sent sûr de toi…

Je veux inté­grer le Top 100 en 2019. Avant, je pensais que c’était une montagne, main­te­nant je sais que c’est possible.

On a peu parlé de ton jeu. Si je te dis que ton style ressemble à celui de Miloslav Mecir, tu me réponds quoi ?

Qu’on me l’a déjà dit mais que je n’ai pas vrai­ment appro­fondi le sujet. Je sais juste que, comme moi, il avait un vrai relâ­che­ment, c’est aussi pour cela qu’on l’avait surnommé « le chat ».

Constant, le magicien

« La magie, c’est une rencontre que j’ai faite en février 2017 quand j’étais blessé. J’avais beau­coup de temps et je ne voulais pas rester sans rien faire. J’avais toujours été attiré par cet univers depuis long­temps. Je suis donc allé dans un magasin spécia­lisé et là, j’ai eu la chance de faire la rencontre d’un magi­cien qui faisait partie d’un groupe. Il m’a pris sous son aile. En fin de compte, j’étais avec eux de façon quoti­dienne. J’ai donc beau­coup appris et cela me plai­sait énor­mé­ment. C’était comme un stage intensif. Depuis, je ne pour­rais pas me passer de la magie dans ma vie. C’est devenu une véri­table passion, c’est aussi pour cela que je fais des tours sur le circuit pour garder la main [rires]. »

Article précédent
Article suivant