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« L’Open d’Australie, c’est le feu ! »

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L’Open d’Australie débute dans moins d’une semaine. Patrick Mouratoglou sera bien évidem­ment à Melbourne aux côtés de sa joueuse Anastasia Pavlyuchenkova. Souvenirs, anec­dotes… notre blogueur‐spécialiste nous confie tout ce que repré­sente pour lui le premier tournoi du Grand Chelem de la saison.

Patrick, en quoi l’Open d’Australie est‐il particulier ?

Chaque Grand Chelem possède ses parti­cu­la­rités, mais ils ont tous en commun cette magie unique que l’on ne retrouve qu’à cette occa­sion. Dans les Grand Chelem, c’est l’histoire du tennis qui se joue, alors, lorsqu’on y parti­cipe, la moti­va­tion est toujours décuplée.
L’Open d’Australie c’est avant tout un climat : chaud, voire très chaud. Il n’est pas rare que les matchs doivent être inter­rompus à cause de la chaleur. Il est fréquent de voir des cinquièmes sets se terminer sur le score de 6–0 parce que l’un des deux joueurs est à la limite de l’évanouissement. Il n’est pas rare non plus que des joueurs soient évacués sur une civière, victimes de malaises.
L’Open d’Australie c’est aussi des matchs en night session d’anthologie qui se terminent au bout de la nuit.
L’Open d’Australie, c’est le plus long voyage de l’année, celui de plus de vingt heures, ce sont les anti­podes. Lorsque j’étais jeune, j’adorais regarder ce tournoi à la télé­vi­sion alors qu’il faisait zéro degré à Paris. C’était magique. Je rêvais d’y être.
L’Open d’Australie, c’est la folie des suppor­ters. C’est le Grand Chelem dans lequel les pays sont les mieux repré­sentés. Des suppor­ters de foot, voilà à quoi ressemble la foule : pein­tur­lurés, une bière à la main, c’est le folk­lore de l’Open d’Australie, et c’est aussi pour ça qu’on l’aime.


Avec le chan­ge­ment de surface l’an dernier, le tournoi n’a t‑il pas perdu encore plus de ces parti­cu­la­rités face à l’US Open ?

Le chan­ge­ment de surface est un virage majeur. Le second dans l’histoire de ce Grand Chelem (le premier ayant été de passer du gazon à la résine.).
C’est vrai que l’Open d’Australie, c’était le Rebound Ace. Cette surface si parti­cu­lière, avec sa sous‐couche de “confort” si moel­leux et sur laquelle, de plus, les condi­tions de jeu se modi­fient avec la chaleur.
Cela faisait partie de sa person­na­lité et je trouve regret­table ce chan­ge­ment pour des raisons pure­ment écono­miques. Que les quatre Grands Chelems soient les plus diffé­rents possibles me semble faire partie de la magie du tennis. C’est en culti­vant chacun leurs diffé­rences qu’ils affichent leur personnalité. 


Le public austra­lien est vrai­ment passionné de tennis, le stade a l’air d’être en feu à chaque fois…

Oui, l’Open d’Australie, c’est le feu ! L’an dernier il y a même eu des bagarres entre les suppor­ters chypriotes et les suppor­ters croates. En fait, les Australiens qui viennent voir du tennis ressemblent plus à des suppor­ters de foot. Ils boivent beau­coup de bière, se maquillent aux couleurs de leur pays, viennent en bande, hurlent et chantent entre chaque point.
On aime ou on n’aime pas, mais ce qui est certain, c’est que l’ambiance est exceptionnelle.

Est‐ce que tu vas avoir l’oc­ca­sion de taper la balle sur le central ?

Je l’ai fait à diverses reprises par le passé. Lorsque l’on entraîne une fille qui n’est pas tête de série, c’est diffi­cile car elle n’est pas programmée sur les courts majeurs. Elle ne peut donc pas s’y entraîner.
En réalité, dans ce cas, cela dépend de l’adversaire que l’on rencontre. Si c’est une “grosse” tête de série, alors on a accès au court sur lequel aura lieu le match.
En fait, la seule chose que l’on doit souhaiter c’est d’être programmé sur ces courts‐la parce qu’on le mérite. Pour cela, il faut aller loin dans le tableau. Alors, à un moment ou à un autre, on finit toujours sur le central…

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