Organisateur du tournoi de Saint Malo, Marc Moroux, qui avait débuté par un 10 000 , se retrouve à la tête, aujourd’hui, d’un 100 000 . Mieux, son tournoi est une référence sur le circuit ITF. Il nous livre ses secrets pour valoriser au mieux le tennis féminin. L’année dernière, Alizé Cornet avait été défaite en finale du tournoi, battue par Romina Oprandi.
Un entretien réalisé dans le cadre du numéro 21 de GrandChelem, à retrouver ici.
A suivre : entretiens avec Ons Jabeur, Elina Svitolina et Sam Sumyk.
Comment expliquer l’expansion du tournoi au fil des années ?
Par le travail ! (Rires) Mais aussi par le dynamisme d’une équipe, de collectivités locales et de partenaires enthousiastes. Ce socle, c’est la base. Derrière, on s’appuie aussi sur une région attractive. Avec ces éléments, c’est presque logique d’offrir un événement de ce niveau.
Qu’est-ce que tu entends par « niveau » ?
Un accueil, un décor, une ambiance… C’est drôle, parce qu’au début, je voulais faire un tournoi masculin. Quand je suis allé voir les responsables de la Fédération, ils m’ont poussé, au contraire, vers un tournoi féminin. On m’a parlé de la génération 79, de la possibilité d’avoir un beau plateau, d’une expansion potentiellement rapide…
Ca a été le cas ?
Oui ! Chaque année, on a grimpé. En 2008, il y a eu le déménagement vers Saint Malo. Plusieurs villes avaient répondu à mon appel d’offres. Pour moi, ça a confirmé que cette région adhérait au projet. En arrivant à Saint Malo, je savais qu’on allait changer de standing, notamment grâce au soutien des Thermes Marin, de la marque Cache‐Cache, du groupe Beaumanoir…
Votre recette pour réussir ?
Du soutien, de l’enthousiasme et une envie de valoriser la femme, de jouer sur certaines thématiques, sans tomber dans le déjà fait. On bosse, par exemple, sur un vrai défilé de mode pour la prochaine édition. Mon expérience m’est également utile, je sais où investir, comment et pourquoi. Le tennis a une image cosy, agréable, il ne faut pas l’oublier.
Une fois l’écrin créé, il faut les bijoux… donc, sortir le chéquier pour les garanties ?
Pour l’instant, on n’a jamais signé un chèque pour attirer des championnes. Ce n’est pas dans notre philosophie. En revanche, proposer aux joueuses des services spéciaux, pour elles, leur team, c’est tout à fait logique. Plus que du cash, elles veulent être chouchoutées et tranquilles – elles voyagent quand même en permanence et dans des conditions souvent différentes ! Avec les Thermes Marins, on a un outil assez extraordinaire.
C’est‐à‐dire ?
Pour moi, ce qui compte, c’est la présence de Françaises dans le tableau. Les vrais passionnés viennent pour voir les futures championnes, quelle que soit leur nationalité ; les autres veulent voir des Françaises, parce qu’ils les connaissent. Pour la dernière édition, avec Alizé Cornet, Virginie Razzano et Mathilde Johansson, on a été gâté !
L’autre point important, c’est d’arriver à créer de l’événement dans l’événement ?
C’est une des clés du succès, oui. Là, l’alchimie est plus dure à mettre en place. Il faut être en lien avec les écoles, les clubs ; il faut trouver des passerelles avec les grandes institutions de la région, le Stade Rennais, par exemple ; pendant une semaine, il ne faut pas qu’il y ait de temps morts !
Publié le jeudi 10 février 2011 à 19:00