Notre spécialiste revient pour nous sur la finale de dimanche, et se penche sur le cas Federer sans langue de bois !
C’est amusant ce monde du tennis. Il est à l’image de la société. Il y a le politiquement correct, ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. Lorsque Roger décide de se passer de Peter Lundgren, son coach de toujours qui l’a amené à son premier titre du Grand Chelem, et qu’il annonce qu’il va fonctionner sans coach, certains crient au crime de lèse majesté. Bien entendu, ils prédisent pour le champion suisse le début de la fin : on ne peut pas réussir sans coach. Ce sont les mêmes qui ont annoncé à Nadal qu’il ne gagnerait jamais un tournoi sur une autre surface que la terre‐battue. 12 titres du Grand Chelem plus loin, Federer n’a toujours pas de coach. Il est en passe de devenir malgré cela le plus grand joueur de tous les temps, alors…
Ces mêmes observateurs « avisés » se réjouissent aujourd’hui de voir déjouer Roger face à Nadal, car cela leur donne une opportunité de justifier leurs thèses d’alors…
Que dire de la finale de dimanche comme de la majorité des rencontres Federer‐Nadal de ses dernières années ?
Incontestablement, Roger possède toutes les armes pour s’imposer. Je me risquerai même à dire qu’il est largement supérieur à l’Espagnol dans le jeu. Reste qu’il perd quasi‐systématiquement.
Plus le temps passe, plus Rafa prend le dessus psychologiquement sur son adversaire, et plus les chances du Suisse de s’imposer à l’avenir face à lui s’amenuisent.
Notre spécialiste revient pour WLT sur la finale de dimanche, et se penche sur le cas de Federer sans langue de bois !
Je suis d’accord avec Mats Wilander lorsqu’il fait remarquer que Roger joue toutes ses balles de break de la même manière, et qu’il n’apprend pas de ses erreurs. Je pense cependant que le Suisse fait, lorsqu’il est opposé à Nadal ce qu’il ne fait face à aucun autre joueur. Je pense que Federer possède un sens du jeu exceptionnel, et toutes les armes techniques pour briller face à n’importe qui. Cependant, il manque de conviction face à Rafaël, il est hésitant, il joue mal tactiquement, certes, mais c’est parce qu’il n’aborde pas le match avec le même état d’esprit que les autres rencontres.
Alors quelle est la solution ?
Probablement l’apport d’un coach peut lui être bénéfique sur ce plan. Le coach devra lui faire croire plus à ses chances, il devra l’aider à redevenir conquérant face à Rafa, à croire que c’est possible, à se battre pour prendre le pouvoir plutôt que d’accepter la domination de l’autre.
Roger est aujourd’hui clairement dans une impasse. C’est la première fois qu’il est confronté à ce type de situation depuis des années. S’il ressent le besoin de bénéficier d’aide pour passer ce cap, qu’il souhaite réellement collaborer et construire avec l’aide de quelqu’un, alors je pense qu’il a une bonne chance d’y parvenir.
S’il reste seul ou s’il prend un coach par dépit, parce qu’il ne trouve pas la solution à son problème, mais sans réellement s’investir dans la collaboration, alors je pense que cela ne sera pas efficace, et je suis pessimiste pour son avenir d’autant que Murray est en pleine ascension et risque également de lui donner du fil à retordre très rapidement…
Publié le lundi 2 février 2009 à 22:25