Chip en coup droit et en revers, Fabrice Santoro maitrisait les deux, il était donc logique d’aller à la rencontre de ce maitre du slice. Aujourd’hui consultant sur beIN SPORTS mais aussi coach du joueur ukrainien Sergiy Stakhovsky, « Battling Fab » garde un œil avisé sur ce coup unique dans la palette du champion.
Comment expliquez‐vous votre slice à deux mains, notamment en coup droit ?
« C’est finalement très simple. Au départ, je ne voulais pas reculer afin de jouer le plus près de ma ligne de fond de court. Si je voulais y parvenir, je n’avais pas le temps de changer ma prise. Pour jouer avec une prise plus ou moins « unique », il fallait que je lifte en revers et que je slice en coup droit. Le slice est un coup que j’avais naturellement dans mon jeu. J’ai commencé à l’utiliser un peu, puis beaucoup, puis je ne faisais que ça. »
C’est intéressant ce que vous dites dans la volonté de ne pas reculer. Aujourd’hui, on a l’impression que le slice est utilisé presque uniquement comme un coup de défense…
« Il y a différents types de slice ! Il y a le slice pour défendre sans céder de terrain, pour attaquer et faire du « chip and charge », pour jouer long plein centre sans donner d’angle, pour jouer court et faire monter un joueur qui n’est pas à l’aise dans les courses vers l’avant, pour jouer en déviation afin de changer de direction… »
Le considérez‐vous comme un coup révolu ? Car avec le revers à deux mains, le slice est moins utilisé…
« Idéalement, il faut avoir les deux ! Parmi le meilleur slice du circuit, un joueur fait les deux : Andy Murray. Il a sans doute un des meilleurs revers à deux mains. Il peut jouer dans la diagonale, plein centre, droit devant… Et il a dix slices différents dans son jeu : slice long, court, de défense, pour avancer… Il fait ce qu’il veut. Les deux meilleurs slice du circuit sont Andy Murray et Roger Federer. »
Néanmoins, le slice est moins utilisé pour une approche au filet ?
« Réaliser une approche au filet, faire un « chip and charge », est plus délicat car les joueurs passent trop facilement aujourd’hui. Mais dans le reste du jeu, le slice reste un coup indispensable à posséder. Il n’y a pas un joueur dans les meilleurs qui ne sache pas faire un slice. Ils l’ont tous travaillé. Djokovic slice en revers. Ce n’est pas très naturel, on voit qu’il l’a appris, mais il l’a. Rafael Nadal l’a travaillé également. Stan Wawrinka en réalise aussi alors qu’il possède l’un des plus beaux revers à une main du circuit. »
En prenant votre exemple avec Sergiy Stakhovsky, quelle place occupe le travail du slice dans le coaching d’un joueur de haut niveau ?
« C’est indispensable à avoir ! Sergiy a un slice naturel. Plus le jeu ira vite, plus les joueurs auront besoin du slice, car ils vont se retrouver dans des situations où ils n’auront pas le temps et pas les bons appuis. Avec un pas seulement, ils pourront jouer un bon slice. »
Comme vous dites, le slice est utile quand ça va vite. Ne dépend‐t‐il de la surface finalement comme lors de la période sur gazon ?
« Sur gazon, le slice permet de maintenir le jeu bas et on sait que c’est essentiel sur cette surface. Sur terre battue, c’est également un moyen d’aller chercher une balle en glissade avec un minimum d’effort. Finalement, on peut s’en servir sur toutes les surfaces. Sur dur aussi, car des joueurs y jouent maintenant aussi en glissade. »
Les autres interviews du dossier « Chip & charge, le zeste technique » de notre magazine GrandChelem 47 :
Sumyk : « Le slice : c’est beau, très efficace et peut rendre fou votre adversaire »
Tauziat : « Dans la tête des gens, le lice constitue la défense »
Wilander : « Le slice est une question, une problématique que vous posez à votre adversaire »
=> GrandChelem n°47 en téléchargement gratuit
Retrouvez gratuitement et en intégralité le numéro 47 « Chip & charge, le zeste technique » de notre magazine GrandChelem.. Bonne lecture !
Publié le mardi 28 juillet 2015 à 19:07