Cyril Saulnier, parti aux États‐Unis, coach chez Tennium USA à Boca Raton au Boca West Country Club.
Qu’est-ce qui t’a motivé à quitter la France ?
Le manque d’opportunités liées à mes compétences. La faible, voire inexistante, ouverture d’esprit de certains dirigeants, beaucoup trop conservateurs à mon goût. Ayant eu un aperçu de la mentalité américaine, je n’avais aucun doute que des opportunités se présenteraient si je traversais l’Atlantique.
Quelle a été ta première destination ?
Boca Raton, en Floride.
Pourquoi avoir choisi les États‐Unis ?
Je connaissais déjà la Floride, j’y ai habité quand je jouais sur la période de 2002 à 2007, je savais que c’était une région qui respirait le tennis. J’avais remarqué une grosse activité, un engouement pour ce sport que l’on ne retrouve finalement nulle part ailleurs. Il fait beau et on joue toute l’année à l’extérieur.
Est‐ce que tu regrettes ce choix ?
Absolument pas !
Quels conseils peux‐tu donner à quelqu’un qui veut venir en Floride ?
C’est un endroit incroyable où il y a beaucoup d’opportunités. Cependant, obtenir un visa de travail est devenu très compliqué, surtout depuis que Donald Trump est président.
Est‐ce que la notoriété des coachs et enseignants français dans le tennis a évolué au cours des dix dernières années ?
Le Français a la cote. Notre enseignement tennistique est reconnu dans le monde entier. Il n’y a pas de formation équivalente ici. Les Américains ont beaucoup plus de respect, de reconnaissance sur la valeur de tel ou tel professionnel en fonction de son « background » et de son expérience. Ce qui n’est pas le cas en France ou en Europe. Le travail ne manque pas ; cependant, il ne faut pas compter ses heures. On a très peu de vacances et il faut surtout savoir être commercial, rester en contact avec sa clientèle, car la concurrence est rude !
Selon toi, quelle est la place de la France dans le concert mondial du coaching de tennis ?
La France est l’une des meilleures nations pour l’enseignement. On nous envie. Cependant, il faut à mon avis évoluer, se remettre aussi en cause, et développer dès le plus jeune âge des qualités de combat, de dépassement de soi. Il faut être beaucoup plus exigeant dans notre enseignement. De plus, je trouve que les jeunes joueurs sont trop encadrés, trop soutenus, ce qui engendre une situation d’extrême confort qui, sur le long terme, n’est pas efficace.
As‐tu, comme nous, cette impression que l’on est, en France, trop centré sur soi ?
Absolument. Il faut plus s’ouvrir, aller voir ce qui se fait ailleurs, engager plus d’anciens champions français et étrangers et intégrer toutes ces richesses dans notre enseignement général pour qu’il reste une référence.
Publié le lundi 18 février 2019 à 12:30