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Serra, la dyna­mique, c’est tout !

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Du haut de ses 13 années passées sur le circuit, Florent Serra partage, avec GrandChelem, son expé­rience de la terre battue. Une surface qui lui a réussi, puisqu’il y a remporté l’un de ses deux titres ATP, mais qu’il envi­sage de l’œil neutre du joueur poly­va­lent. Florent est un camé­léon ayant accroché quelques uns des plus grands, de Federer à Djokovic ; son credo, quelle que soit la surface : confiance et dynamique.

Florent, la terre battue, tu connais… C’est même sur cette surface que tu as remporté ton premier titre, lors de ta première finale sur le circuit ATP…

Oui, à Bucarest (NDLR : en 2005, victoire face à Igor Andreev en finale, 6–3 6–4).

Pourquoi sur cette surface ?

C’est une bonne ques­tion (rires) ! D’autant que moi, quand j’étais plus jeune, je jouais aussi bien sur dur que sur terre. Je n’avais pas de préfé­rences parti­cu­lières. Les surfaces que j’aimais le moins, c’était surtout les surfaces très rapides, en indoor. La même année que mon titre à Bucarest, j’ai remporté mon premier tournoi d’importance au Challenger de Mexico City. A l’époque, cela m’avait permis de me rappro­cher du top 100 (NDLR : 135ème la semaine d’après) et j’avais reçu une wild­card pour Roland Garros. J’ai passé un tour et deux semaines plus tard, je rentrais dans les 100. Le Mexique, c’était en alti­tude… C’était de la terre battue, mais, du coup, cela n’y ressem­blait pas vrai­ment, avec une balle qui allait plutôt vite. Cela faisait déjà trois semaines que j’étais en Amérique du Sud, j’y avais disputé deux autres tour­nois avant, j’avais accu­mulé beau­coup de confiance, je m’étais accli­maté et, physi­que­ment, je me sentais super bien. A Bucarest, c’était bien diffé­rent, même si je surfais aussi sur une dyna­mique de confiance. L’été, j’avais gagné un autre Challenger sur terre, à Rimini. Dans la foulée, je suis allé aux Etats‐Unis pour faire mes premiers pas en Masters 1000, à Montréal. Je bats Hewitt, je perds contre Ancic en trois sets très serrés… Alors, certes, c’était sur dur, mais j’étais dans une bonne spirale. Après l’US Open où j’ai passé un tour, je me suis tout de suite remis à la terre. Je me retrouve en Roumanie, avec un premier match qui se déroule très mal – je suis mené un set à rien, 4–0 dans le deuxième… Mais j’ar­rive à m’en sortir avec les tripes. Derrière, je déroule, puis j’enchaîne des succès face à des gars sensi­ble­ment de même clas­se­ment. Ce premier titre ATP, cela aurait très bien pu se passer sur dur. Si cela a souri à Bucarest, c’est parce que je bossais bien depuis quelques temps et que j’étais vrai­ment dans une bonne dynamique. 

Il y a un type de terre que tu affec­tionnes plus particulièrement ?

Les terres de Roland, ce sont les meilleures. Mais c’est vrai qu’elles sont assez rapides. Moi, je trouve cela pas mal. Mais j’aime bien, quand même, les terres de certains pays de l’est – ou même à Casa –, où c’est beau­coup plus lent. La terre est granu­leuse, il y a plus de cailloux. Elle est chargée en schiste et c’est une surface qui laisse vrai­ment le temps de frapper très fort. La balle y rebondit un tout petit peu moins qu’à Roland Garros ou sur des terres beau­coup plus sèches, comme à Rome. Il n’y a qu’un type de terres battues que je n’aime pas trop, celles qui sont très glissantes. 

Tu as un souvenir parti­cu­liè­re­ment mauvais sur terre battue ? Un adver­saire coriace, par exemple…

Oui, j’ai eu Verdasco ! Deux fois à Roland Garros. La deuxième fois, je le joue au deuxième tour, je perds les deux premiers sets, avant de me reprendre et de lui mettre 6–0 2–0 en jouant vrai­ment bien. Malheureusement, j’avais fini par perdre en quatre sets (NDLR : en 2010, défaite 6–2 6–2 0–6 6–4). Mais Verdasco, sinon, sur terre, cela été super, super dur… D’une manière géné­rale, c’est un peu ce type de joueurs qui me pose problème. Nadal, je l’ai déjà joué trois fois sur dur. Sur n’importe quelle surface, c’est un mec qui a des trajec­toires aux rebonds énormes. J’ai vache­ment de mal… Face à Verdasco, il y a une autre fois où je sors de ma finale à Casablanca. Je tombe sur lui au premier tour de Roland. Je prends trois sets secs, 6–2 6–1 6–4. Pas terrible (rire) !

Entretien réalisé par Simon Alves