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Sumyk : « Le slice : c’est beau, très effi­cace et peut rendre fou votre adversaire »

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Suite de notre dossier consacré au slice et extrait du numéro 47 de GrandChelem. L’actuel coach d’Eugénie Bouchard, Sam Sumyk, revient pour nous sur l’ap­pren­tis­sage et la moder­nité du slice dans un circuit toujours orienté vers la puissance.

Faut‐il consi­dérer que le slice est révolu et qu’il est plus un aveu de faiblesse qu’un coup d’attaque ?

« Il faudrait demander à Federer si le slice est révolu. Je ne pense pas qu’il serait d’ac­cord. Dans tous les cas, il l’uti­lise souvent et pas trop mal il me semble… Plus récem­ment sur Roland Garros, Stanislas Wawrinka a égale­ment eu recours à cette faiblesse évoquée, et je trouve qu’au final, il s’en est bien sorti lui aussi. Pour preuve, il a gagné le tournoi. Pour résumer, le slice est une arme encore d’ac­tua­lité, et ce quelle que soit la surface et certains le maîtrisent mieux que d’autres qui ne l’uti­lisent pas ou ne peuvent, ni ne savent l’utiliser. »

Peut‐on dire que le fait que peu de joueurs et joueuses jouent un revers à une main implique une forme de rareté du fameux revers slicé ?

« C’est comme tout, on l’apprend plus jeune ou pas selon le prof qui enseigne. Certains l’en­seignent encore. On a tous des prédis­po­si­tions soit pour le coup droit ou le revers. Si l’on ressent une faiblesse sur son revers, il est évident que le slice devient délicat, comme le shop… révolu le shop ? Encore une réfé­rence à Roger. Le bougre utilise tous les coups au tennis… En fait, le mieux est de faire rentrer la balle dans le court, c’est mieux quelle que soit la nature du coup… »

Est‐ce que cette tendance est liée à un cycle, ou est‐ce que c’est le slice qui ne fait plus partie de l’ar­senal d’un joueur pro performant ?

« J’ai toujours connu le slice depuis que je joue et entraîne au tennis. Cela fait partie inté­grante du jeu de tennis et le slice reste un coup incon­tour­nable et effi­cient… Encore faut‐il savoir l’enseigner… En fait c’est bien de disposer d’un beau revers slice en complé­ment d’autres armes. C’est l’en­semble des coups qui font un champion. »

Quelle place est réservée à l’ap­pren­tis­sage du slice dans l’en­traî­ne­ment d’un joueur de haut niveau ?

« Une place parmi d’autres, ni plus, ni moins… En tout cas à ne pas négliger comme des dizaines d’autres para­mètres. Une séance ne se substitue pas à une autre, le slice est à bosser comme les autres coups. Je commence à y accorder de plus en plus d’im­por­tance. C’est beau, très effi­cace et peut rendre fou votre adversaire. »

Est‐ce qu’une joueuse comme Steffi Graf, avec son revers, aurait pu avoir la même carrière aujourd’hui unique­ment avec ce fameux revers slicé ?

« Difficile de savoir si Graf aurait eu la même carrière aujourd’hui… Les géné­ra­tions sont diffé­rentes. De plus, les compa­rai­sons sont souvent inutiles. Ce dont je me souviens c’est qu’elle gagnait tout avec la hache, qu’elle en avait dans la paluche. Je reste encore ébahi par ce revers mons­trueux et d’une grande effi­ca­cité, un rêve éveillé. Hommage à cette grande joueuse. »

Et toi en slice, tu assurais ?

« Mon humi­lité natu­relle m’in­terdit tout commen­taire flatteur…un indice toute­fois… Au tennis, mon surnom dans mon cher pays était slice­men­sumyk… Je n’étais que moi tout seul : THE SLICE… Même en coup droit, je sliçais, sur un smash je sliçais (rires). »

Les autres inter­views du dossier « Chip & charge, le zeste tech­nique » de notre maga­zine GrandChelem 47 :

Tauziat : « Dans la tête des gens, le lice constitue la défense »

Wilander : « Le slice est une ques­tion, une problé­ma­tique que vous posez à votre adversaire »

=> GrandChelem n°47 en télé­char­ge­ment gratuit
Retrouvez gratui­te­ment et en inté­gra­lité le numéro 47 « Chip & charge, le zeste tech­nique » de notre maga­zine GrandChelem.. Bonne lecture !