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WLT rencontre… Benoît Paire

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Benoît Paire fait partie de la colonie fran­çaise qui intègre direc­te­ment le tableau finale de Roland Garros, cette année. Installé dans le top 100 depuis fin 2011, Benoît, à 22 ans, semble avoir enfin trouvé des clefs pour avancer. Pour GrandChelem/Welovetennis, il confie ses rêves et ses espoirs à l’orée du rendez‐vous de la terre battue, Roland Garros.

Roland Garros, ça repré­sente quoi, pour toi ?

C’est évidem­ment le tournoi de l’année, un tournoi du Grand Chelem, en France et sur terre battue, ma surface préférée. C’est vrai­ment le rendez‐vous à ne pas manquer pour tous les joueurs français ! 

Tu as déjà parti­cipé quatre fois à Roland Garros, tu te souviens de ta première participation ?

Oui, c’était face à Nicolas Devilder, en quali­fi­ca­tions. J’avais obtenu une invi­ta­tion, Nicolas venait de faire une super saison en Challengers, il était monté haut au clas­se­ment… J’avais perdu 6–3 6–2. J’ai le souvenir d’avoir fait un bon match malgré le score. Je n’avais que 18 ans, c’était déjà assez énorme de me retrouver dans le sacro‐saint du tennis trico­lore. Sur mes premières frappes, j’étais quand même assez nerveux et impres­sionné, malgré le fait d’être seule­ment en qualifications. 

C’était sur quel court ?

Ca, je m’en souviens bien, c’était sur le 17. Et, ce 17, il fait partie de ma vie, puisque je m’y étais fait disqua­li­fier lors des Championnats de France Junior (rires) ! Heureusement, cette fois‐ci, j’étais plus calme. Le match s’est déroulé en fin de journée et les gradins étaient plutôt vides. 

Cette rencontre, ça n’a pas l’air d’être ton meilleur souvenir Porte d’Auteuil…

C’est exact. Si je devais en retenir une, ce serait plutôt mon match contre Olivier Rochus, sur le court numéro un (NDLR : en 2010, premier tour, défaite 3–6 7–6(4) 6–4 7–5). Il y avait une ambiance de dingue et beau­coup de Belges dans les tribunes. Ce court, on le sait, il possède une sono­rité assez parti­cu­lière, c’est une vraie arène. Ca te met dans une forme d’ex­ci­ta­tion assez incroyable ! Et puis, ça jouait vrai­ment bien. La balle d’Olivier est d’une grande qualité, ce qui favo­ri­sait aussi mon jeu fait de prises de balle précoces. Malgré la défaite, ça reste un très beau moment de ma jeune carrière. 

Le public avait été correct avec Olivier Rochus ?

Les spec­ta­teurs de Roland Garros sont des connais­seurs, très peu chau­vins comparés à d’autres pays. Je trouve ça bien, au final, car ça nous met moins de pression.

Tu as un rêve pour cette édition 2012 ?

Un grand court et un grand match face à une tête de série. L’an dernier, si je passe mon premier tour, je sais que j’ai l’oc­ca­sion de jouer Djokovic. On fait aussi une carrière pour se mesurer à l’élite dans les grands rendez‐vous du calendrier. 

Toi qui as fait ta forma­tion dans le Sud, tu dois être plutôt à l’aise sur terre battue…

Oui, c’est évident. On a l’occasion d’y jouer plus tôt dans l’année et en hiver aussi, contrai­re­ment aux Parisiens. Mais la terre battue de Roland Garros est aussi assez spéci­fique. Suivant les condi­tions clima­tiques, elle peut très rapide. Et j’aime ça, comme je suis de grande taille, les balles arrivent a la bonne hauteur (rires). Ceci dit, même si j’adore la terre, je m’ef­force d’être vrai­ment poly­va­lent. Aujourd’hui, c’est la clef pour parvenir à progresser et à rester dans le top 100 mondial. 

Le rêve ? « Un grand court et un grand match face à une tête de série »

Tu penses qu’un Français peut gagner Roland Garros ?

Je pense que Jo (Wilfried Tsonga) peut faire un coup, mais c’est Gaël (Monfils) qui est le mieux armé pour aller au bout. L’an dernier, il avait été énorme face à David Ferrer, fidèle à lui même quand il est en forme physi­que­ment et mentalement. 

Roland Garros, c’est encore en haut dans la hiérar­chie des tour­nois du Grand Chelem ?

Pour moi, c’est parti­cu­lier. Forcément, c’est en France ! En plus, je me suis entraîné une année entière à Roland, donc je le mets forcé­ment en haut du podium. Mais je dois avouer que je me suis vrai­ment régalé à l’US Open !

Tu regar­dais le tournoi quand tu étais petit ?

Oh que oui ! Une année, j ’y suis allé avec ma mère, mais j’ai eu une crise d’ap­pen­di­cite… Je n’avais pas vrai­ment pu profiter de la journée, j’étais rentré en train rapi­de­ment pour me faire opérer le lendemain.

Il y a un joueur qui t’a impressionné ?

Hicham Arazi m’avait marqué en 1997 et 98. J’aimais bien son style, son toucher de balle… Une super tech­nique, bref, la classe !

Pour revenir à cette édition 2012, tu es qualifié direc­te­ment dans le grand tableau. On imagine que ça nourrit quelques ambitions…

Si je joue Nadal, Federer ou Djokovic au premier tour, Roland Garros va passer très vite (rires) ! Plus sérieu­se­ment, je vais jouer crâne­ment ma chance et je ne lâcherai rien. 

En attei­gnant le top 100, tu t’offres la chance de parti­ciper systé­ma­ti­que­ment à ces grands rendez‐vous…

C’est certain et se confronter aux meilleurs, les côtoyer, pouvoir les jouer, c’est primor­dial. Plus on les affronte, plus on se sent dans le vrai. Ca permet aussi d’engranger de l’expérience et de progresser, donc j’aimerais vrai­ment jouer des tops 10, comme j’avais pu le faire à Wimbledon (NDLR : en 2011, il y avait défié David Ferrer, 6ème). Je suis persuadé que je peux faire un coup, réaliser un petit exploit !


Un peu comme en début de saison, quand tu bats Juan Carlos Ferrero et Juan Ignacio Chela…

En effet, c’étaient de très bons résul­tats. Ferrero, ancien numéro un mondial, Chela, tête de série, un mec solide dans les 30… Même si c’était sur dur, ça m’a permis d’en­granger de la confiance. Ces victoires me font aussi prendre conscience que ce sont les petits détails qui font la différence.