Le jeudi, c’est interview sur Welovetennis !
A Welovetennis/GrandChelem, on aime vivre, on aime manger, on aime la bonne cuisine, comme on aime un gros match de tennis, une partie à enjeux, un Federer‐Nadal. Après Michel Troisgros, dans notre GrandChelem numéro 6, et Grégory Cuilleron, dans le 23, place au vainqueur de Top Chef 2012, véritable fan de la petite balle jaune et spectateur assidu des Internationaux de France : Jean Imbert.
Alors, Jean, il paraît que tu es un vrai passionné de tennis ?
Mon père a été classé ‑30… Forcément, la petite balle jaune a baigné toute mon enfance. Aujourd’hui, je m’efforce de jouer une fois par semaine, même si je ne suis pas classé.
Quel est ton niveau ?
Comme je bats régulièrement mon frère qui est 15⁄2, je pense jouer début de troisième série. Une fois par an, je teste mes aptitudes en participant à un tournoi. Et c’est vrai qu’il m’arrive de traverser le tableau ! Je me décrirais comme un joueur d’attaque, qui, face à un crocodile de fond de court, ne rate pas une occasion de monter au filet ! Enfin, pas autant que Mickael Llodra. (Rires)
Ca tombe bien, Mika, tu l’as rencontré lors de la fameuse épreuve de Top Chef qui s’est déroulée à Bercy…
Cette épreuve, je ne voulais pas obligatoirement la gagner. Mon objectif, c’était plutôt de faire en sorte d’avoir l’occasion de frapper quelques balles (rires)… J’aurais adoré le faire avec Fabrice Santoro, qui est déjà venu dîner dans mon restaurant, ou encore Jo‐Wilfried Tsonga, qui me ressemble un peu.
C’est‐à‐dire ?
Quand il est sur le court, Jo, il ne rigole pas. Mais, dès que le match est terminé, il se lâche. Dans la vie, il est cool. Je suis aussi comme ça. En cuisine, lors du coup de feu, je suis hyper‐concentré et rien ne peut me perturber. D’ailleurs, inutile de te dire qu’il y a beaucoup de parallélisme entre le tennis et la cuisine. Chaque jour, finalement, je joue ma petite finale du Grand Chelem. Je n’ai pas envie de décevoir, ni de me rater. C’est aussi le message que j’ai voulu faire passer dans l’émission Top Chef : donner le maximum, ne jamais renoncer et croire en soi.
Puisqu’on parle cuisine, qu’est‐ce que tu ferais comme plat si Rafael Nadal débarquait dans ton restaurant ?
Quelque chose de puissant, qui envoie, comme on dit. Une vraie côte de bœuf à ma façon. Je suis sûr qu’il serait satisfait. Pour Roger Federer, je serais dans un registre plus classique. Un plat avec d’innombrables légumes coupés très fins, avec plein de couleurs, quelque chose d’esthétique et de stylé.
Qu’est-ce que tu penses de Novak Djokovic ?
Contrairement à certains, j’aime beaucoup l’idée de clan, chez Novak. On sent que c’est une vraie force chez lui. Si on ajoute à ça le fait qu’il représente à lui tout seul la Serbie à travers le monde, on comprend aisément les sources de sa motivation. Je respecte ça.
« La petite balle jaune a baigné toute mon enfance »
Dans sa biographie, Rafa explique qu’il adore le Nutella, les chips et les olives…
Okay, alors je lui ferais une côte de bœuf au Nutella ! Tu sais, on a déjà cuisiné des plats plus risqués que celui‐ci (rires).
Puisqu’on parle d’Espagne, est‐ce que tu partages l’idée que ce pays est en train de nous détrôner dans l’art culinaire ?
Pas du tout ! Au contraire, il y a une jeune génération qui arrive et qui va tout bouleverser. Top Chef participe à ça, à ce mouvement. Être cuisinier, aujourd’hui, c’est un art de vivre, c’est tendance. Beaucoup parlent aussi de la cuisine scandinave. Mais, selon moi, la France reste au top et le sera encore plus dans les années à venir.
Ton restaurant n’est pas très loin de Roland Garros. Tu as forcément des souvenirs du tournoi !
C’est un moment particulier, à Paris, et j’ai aussi la chance de pouvoir y aller presque chaque année. L’an dernier, j’avais assisté au duel fratricide entre Federer et Djokovic. Ca avait été un moment de pure folie. J’ai aussi le souvenir d’une défaite de Pete Sampras au premier tour… Pete, c’est un peu le Federer du passé.
Comment vas‐tu faire pour suivre le tournoi cette année ?
Il y a une télé dans la cuisine, je ne raterai pas grand‐chose (rires)… D’ailleurs, je suis souvent scotché devant le poste et pas seulement pour Roland Garros. J’adore l’atmosphère de Wimbledon et je suis capable de me réveiller pour l’US Open ou l’Open d’Australie.
Pour Gaël Monfils, notamment ?
Je connais un peu Gaël et c’est vrai que j’aime son style, même si je suis frustré par ses performances. Je suis persuadé qu’il peut faire beaucoup mieux !
En en cuisine, tu dois avoir un Big Four ?
Non ! Mais j’ai un vrai « top two » avec ma mère et ma grand‐mère ! Ce sont mes vraies références.
Si tu viens à Roland, cette année, ça risque d’être toi, la star ?
Là, ‘faut pas déconner ! Les vraies stars, ce sont les joueurs de tennis. Moi, je reste un cuisinier. D’ailleurs, ce qu’il y a de réconfortant, c’est qu’on me félicite, dans la rue, pour l’exemple que j’ai donné. C’est pareil pour mes collègues de l’aventure.
Parlons‐en, l’émission avec Norbert (Tarayre, troisième de Top Chef 2012), ça avance ?
J’ai toujours adoré le double ! (Rires) Avec Norbert, on est un peu les frères Bryan du fourneau !
Publié le jeudi 24 mai 2012 à 19:31