Autorisé par les instances du tennis à rejouer, Richard Gasquet n’aura donc été suspendu que deux mois et demi. Il n’est pas le premier joueur à avoir été pris par la patrouille. Voici un petit point sur les joueuses et joueurs contrôlés positifs par ordre chronologique, de leur durée de suspension, et de la suite de leur carrière.
Petr Korda, positif en 1998 à la nandrolone, pas suspendu.
Le vainqueur de l’Open d’Australie 1998 est contrôlé positif à la nandrolone quelques semaines après son sacre. L’ATP ne sanctionne pas le Tchèque mais un procès et un bras de fer s’engagent entre le joueur et le Tribunal arbitraire du sport, le TAS, concernant le titre en Australie de Korda et tous ses gains glanés en tournoi lors du début d’année 1998. Le Tchèque continuera à jouer mais la pression est si forte autour de lui, Galo Blanco refusera même de lui serrer la main après sa défaite au 1e tour de l’Open d’Australie 1999, qu’il quittera le circuit quelques semaines après lors de cette saison 1999.
Juan Ignocio Chela, positif en 2000 aux steroïdes, suspendu 3 mois.
Alors 50e à l’ATP, l’Argentin d’à peine 20 ans est contrôlé positif aux steroïdes au printemps 2000. Après ses trois mois de suspension, Chela jouera son meilleur tennis entre 2004 et 2006, atteignant son meilleur classement en août 2004, 15e mondial. Il a gagné 4 titres, dont 3 après sa suspension.
Guillermo Coria, positif en 2001 à la nandrolone, suspendu 7 mois.
Grand espoir du tennis mondial, Guillermo Coria est suspendu sept mois en 2001 après un contrôle positif à la nandrolone. L’Argentin de 19 ans, vainqueur du tournoi de Vina del Mar cette année là, fait alors un procès à la compagnie de compléments alimentaires qu’il tient pour responsable de ce contrôle positif. De retour après sa suspension, Coria gagnera 8 autres titres, et sera finaliste à Roland Garros 2004. Un match qui le détruira, car après avoir manqué deux balles de match et avoir eu des crampes, il ne retrouvera jamais le niveau qui fut le sien. Il a pris sa retraite en avril dernier.
Mariano Puerta, positif en 2003 au clenbuterol (anabolisant), suspendu 9 mois (2 ans initialement).
Positif en 2005 à l’étiléfrine (stimulant cardiaque), suspendu 2 ans (8 ans initialement).
Seul cas de récidive connu à ce jour. Vainqueur de deux titres et monté jusqu’à la 18e place avant sa première suspension en octobre 2003, il se refait une santé et lors du printemps 2005 gagne le tournoi de Casablanca avant d’être finaliste à Roland Garros, là où il sera pris une deuxième fois. Revenu le 6 juin 2007, il est remonté jusqu’à la 150e place. Il est aujourd’hui 276e joueur mondial.
Bohdan Ulihrach, positif en 2003 à la nandrolone, suspendu 1 an (2 ans initialement)
Cas étrange que celui de Bohdan Ulihrach. Le Tchèque a été contrôlé positif à la nandrolone en 2003. Mais après un an de suspension et d’enquête les instances juridiques découvre que le médicament dopant avait été prescrit par un médecin l’ATP. Le produit consommé par le Tchèque était entré peu de temps auparavant dans la catégorie « produits dopants ». Vainqueur de 3 titres et 22e mondial lors de son meilleur classement en mai 1997, Ulihrach reviendra bien sur le circuit en 2004, sans grand succès. Il a mis un terme à sa carrière en fin d’année dernière.
Greg Rusdeski, positif en 2004 à la nandrolone, pas de suspension
Le Britannique n’a pas été poursuivi par les instances du tennis, mais sa carrière été déjà bien entamé et ses plus belles années derrière lui. Le Britannique, finaliste à l’US Open 1997 et ex‐numéro 4 mondial ne sera pas inquiété par les instances judiciaires.
Guillermo Cañas, positif en 2005 à l’hydrochlorothiazide, suspendu 15 mois (2 ans initialement)
Quart de finaliste à Roland Garros 2002 et 2005 et détenteur de six titres, il est contrôlé positif lors de l’Open d’Acapulco en février 2005, et est suspendu quelques jours après son beau parcours à Roland Garros alors qu’il a atteint son meilleurs classement, 8e mondial, quelques semaines plus tôt. Revenu fin 2006, il retrouve le très haut niveau en 2007, où il remporte le tournoi de Costa do Sauipe, il bat deux fois de suite Roger Federer, avant d’atteindre une nouvelle fois les quarts de finale de Roland Garros, battu par Nikolay Davydenko. Depuis, il est sur une pente descendante, tombé à la 151e place mondiale.
Karol Beck, positif en 2005 au clenbuterol, suspendu 2 ans
Aucune remise de peine pour le Slovaque. Pris lors de la finale de la Coupe Davis avant le début des matchs, Karol Beck ne disputera finalement aucune partie lors du match Slovaquie‐Croatie. 36e en août 2005, il reviendra après avoir purgé ses deux ans de suspension, qui courraient jusqu’au 31 octobre 2007. Tombé au‐delà de la 1000e place mondiale en 2006, Beck est désormais 101 au classement ATP.
Sesil Karatantcheva, positive en 2005 à la nandrolone, suspendue 2 ans.
A 15 ans, la toute récente du quart de finaliste de Roland Garros 2005 était promise à grand avenir. Mais la nouvelle tombe quelques mois plus tard, Sesil Karatantcheva, alors 35e mondiale, est positive à la nandrolone. Revenue en février 2008 à la compétition, la Bulgare est devenue kazakh en janvier 2009 et pointe à la 144e place mondiale.
Martina Hingis, positive en 2007 à la cocaïne, suspendue 2 ans.
Ancienne numéro 1 mondiale, à la retraite en 2002, Martina Hingis était revenue avec un certain succès à la compétition en 2006, année où elle a même disputé le Masters. Mais en 2007, la Suissesse est contrôlée positive à la cocaïne lors de Wimbledon et met un terme à sa carrière dans la foulée. Il s’agit des adieux d’une des championnes les plus précoces de l’histoire du tennis, victorieuse de 5 titres en Grand Chelem, tous acquis avant 19 ans.
D’autres petites bombes ont secoué la planète tennis. En décembre 2004, lors d’une exhibition à Charleroi en Belgique, Justine Hénin, Nathalie Dechy, Elena Dementieva et Svetlana Kuznetsova, avaient été contrôlées positives à l’éphédrine, un stimulant. Cette substance considérée comme dopante en compétition, n’est pas interdite hors compétition. Malgré cette révélation, aucune poursuite n’a été engagée contre les joueuses qui n’ont pas souffert de cette mésaventure.
En janvier 2004, John McEnroe déclare dans le quotidien australien le Daily Telegraph, qu’il avait été dopé « à son insu » aux stéroïdes durant sa carrière.
On le voit, les cas de dopage, plus ou moins volontaires selon les explications, existent bel et bien. Le tennis, sport à part pour nous et nos lecteurs, peut vivre de bien mauvaises heures.
Publié le jeudi 16 juillet 2009 à 16:27