AccueilJeux OlympiquesRochus : "Qu’on ne vienne plus me parler d’esprit olympique"

Rochus : « Qu’on ne vienne plus me parler d’esprit olympique »

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Olivier Rochus n’ira pas aux Jeux Olympiques de Londres. Le Belge a appris la nouvelle hier, à ‘s‑Hertogenbosch, où il est engagé. Il remplit les critères d’éli­gi­bi­lité de la Fédération Internationale, qui l’a inclus dans sa liste des 56 joueurs acceptés… mais pas ceux de son propre pays ! En effet, le Comité Olympique et Interfédéral Belge exige que ses repré­sen­tants aient atteint au moins un huitième de finale de Grand Chelem en 2011 ou 2012, un quart de finale en Masters 1000 ou en tournoi WTA de caté­gorie 1, ou aient été dans le top 24 en 2012. Malheureusement, Olivier, qui, à 31 ans, pointe encore au 68ème rang mondial et a été fina­liste aux ATP 250 de Newport et Auckland sur ces 12 derniers mois, n’entre pas dans les critères définis par son Comité. Malgré une saison 2012 diffi­cile, puis­qu’il restait sur huit défaites consé­cu­tives avant de battre Malek Jaziri sur abandon, en début de semaine, à Den Bosch, on a du mal à comprendre la déci­sion de l’ins­tance belge qui déli­bé­rait son cas hier pour lui accorder ou non une dérogation. 

Pour la Dernière Heure, notre confrère Serge Fayat est allé inter­roger Olivier Rochus. Ce dernier « ne comprend pas ». Extraits.

« Je suis terri­ble­ment déçu. J’y croyais vrai­ment. Je trouve que je mérite ample­ment de repré­senter mon pays. J’étais le numéro un belge sur la liste inter­na­tio­nale avec ma 61e place à l’ATP. J’ai fait deux finales ces douze derniers mois, à Newport et à Auckland. Je n’ai jamais raté une rencontre de Coupe Davis en douze ans. Je ne comprends pas. C’est un grand manque de respect. J’ai appris qu’ils ont déli­béré favo­ra­ble­ment une joueuse de badminton (NdlR : Lianne Tan) il y a peu. Sous prétexte qu’elle est jeune. Et moi, je suis quoi ? Je suis 60e mondial. C’est la preuve que je ne suis pas mourant. Le clas­se­ment, il ne s’obtient pas en claquant des doigts. En plus, cela ne coûte pas une fortune d’envoyer un athlète à Londres. Il y avait telle­ment de para­mètres qui plai­daient en ma faveur que je pensais que cela irait. Je suis sidéré. Franchement, je ne comprends pas… Qu’on ne vienne plus me parler d’esprit olym­pique ! Je ne comprends pas comment les gens du COIB ne peuvent pas se réjouir d’avoir des athlètes qui satis­font aux critères inter­na­tio­naux. Ils sont déjà suffi­sam­ment compli­qués comme ça. Un pays devrait tout de même être fier d’avoir de bons repré­sen­tants… Je pensais que le bon sens allait préva­loir et cela se résou­drait sans devoir aller au tribunal mais il n’y a pas d’autre issue. Je sais que plein de gens sont prêts à m’aider. André Stein et la Fédération de tennis sont à 100 % derrière moi. Je suis en tout cas prêt à me battre jusqu’au bout. Mais c’est triste de devoir en arriver là… »

L’interview complète est à retrouver ici. Comme il y a quatre ans, lors­qu’un problème simi­laire voulait l’empêcher de parti­ciper aux JO de Pékin, le contrai­gnant à forcer sa sélec­tion, il va désor­mais « se battre jusqu’au bout » et tenter tous les recours et arbi­trages possibles. A suivre…

Rochus : « Qu’on ne me parle plus d’es­prit olympique ! »