Sept mois de cette année 2013 se sont écoulés. Le marathon annuel des circuits ATP et WTA, débuté avec la tournée australienne, a conclu sa première partie en apothéose avec un Wimbledon au scénario étonnant. La Rédaction s’est penchée sur ces semaines de compétition, de plaisir, de surprises… et d’insolites ! A l’aube des épreuves nord‐américaines sur dur, elle vous propose son top 20 des événements, personnages et réalisations du 1er janvier à mi‐juillet. Attention, le sérieux… n’est pas toujours de mise.
5. Marion Bartoli, le rythme dans la peau
Comment pourrait‐on oublier cette mélodie entrainante reprise en cœur par bon nombre de coqs de France et de Navarre ? La victoire de Marion Bartoli à Wimbledon est assurément l’album français de l’été 2013. Un album qui l’a menée vers son premier Grand Chelem, après avoir l’avoir frôlé en 2007. Un album aux tonalités surprenantes compte tenu du plateau artistique mondial, mais dont l’enchainement des pistes nous laisse comprendre que son succès fut inéluctable. Un album qui n’est pas un chef‑d’œuvre à proprement parler – aucune victoire face à une joueuse au rang plus élevé qu’elle – mais qui tient largement la route. Profitant des défaites surprises des favorites, Marion Bartoli a su construire une quinzaine pleine de bout en bout, de Svitolina à Lisicki. Sans fausse note – aucun set perdu – la Tricolore a livré une partition solidement appuyée sur ses bases. Le style est authentique mais a le don d’être efficace. L’ensemble très pop, qui mélange à la fois électro‐rock sur le court et musique classique en dehors, nous réconcilie avec le savoir‐faire à la française, sept ans après Mauresmo… Pour cet album, Marion Bartoli a indiscutablement mérité son disque d’or.
Emile Vaizand
4. Serena Williams et la dictature de la terre
Pour ce Top 5, nous ne pouvions omettre la fabuleuse performance de Serena Williams. « Fabuleuse » est même peut‐être un peu faible. Il faudrait parler de prouesses ou même d’héroïsme. Serena, première au classement mondiale depuis six mois n’est pas prête de descendre de son trône. En majeure partie grâce à sa saison sur terre battue, nouvelle surface monopolisée par l’Américaine. Comme dans une dictature, l’ogresse terrienne a éradiqué toutes ses opposantes sur son ocre si précieux. Sa technique hors pair, sa puissance de coups hors norme et son service supersonique ont permis d’assouvir sa soif de pouvoir. C’est pour cela que l’Américaine affiche aujourd’hui un bilan exceptionnel sur la surface : 29 matchs d’affilée sans défaite et cinq titres en 2013 ! D’abord à Charleston puis à Madrid, en passant par Rome et Bastad, Serena n’a laissé que de petites miettes à ses ennemies. Consécration finale d’une domination totalitaire, Williams s’empare du trophée parisien à Roland‐Garros. Une série inédite dans l’histoire du tennis féminin qui reste l’un des faits les plus marquants de 2013. Alors, à quand la passation de pouvoir ?
Julien Wozelka
3. Murray, l’avènement
La folie, le soulagement, l’extase. Et la joie, évidemment, beaucoup de joie. Celle des Britanniques qui, 77 ans après Fred Perry, voient enfin l’un des leurs soulever le trophée. Ça y est, Andy Murray a remporté Wimbledon en terrassant Djokovic en finale 6–4 7–5 6–4. « Je sais que tout le monde voulait qu’un Britannique gagne ici, alors j’espère que ça vous fait plaisir », plaisante‐t‐il. Plus que du plaisir, plus qu’une victoire, c’est un symbole, une confirmation. Murray est un grand. Certes, l’Ecossais s’était déjà imposé à l’US Open quelques mois plus tôt, et a même été médaillé d’or aux Jeux Olympiques. Mais en ce 7 juillet 2013, tout a une saveur particulière. Chez lui, sur le gazon, Andy a prouvé qu’il était largement de taille à affronter les tous meilleurs. Qu’il était l’un d’entre eux. L’homme à battre, même. La folie ambiante – qui voit les Britanniques manger le Murray Burger ou se tatouer leur idole – marque l’avènement définitif d’un grand champion. Et, peut‐être, d’une nouvelle ère.
Baptiste Billon‐Grand
2. Phénoménal Nadal
Comme un fauve en cage à qui l’on aurait empêché de chasser lui‐même sa propre nourriture. Comme un animal blessé à qui l’on aurait interdit de voir la lumière du jour. Pendant des mois, Rafael Nadal a piétiné et ruminé, seul avec lui‐même, sur cette fichue blessure au genou qui l’a tenu écarté du circuit. La terre de ce qui fait sa renommée. Cette terre où il a terrorisé jusqu’ici bon nombre de brebis égarées pendant des années d’un règne étouffant. Le retour du Roi en février après sept mois d’absence n’en a été que plus dévastateur. Assoiffé de sang, animé par une rage de vaincre sans égal, Nadal frappe. Encore et encore. Une finale pour commencer à Viña del Mar. Puis un titre à Sao Paulo. Un autre à Acapulco. Et ainsi de suite jusqu’à aller au bout de tous les tournois où il s’est engagé jusqu’à Roland Garros. Le bilan est vertigineux : neuf compétitions, neuf finales, sept remportées. Que faut‐il faire pour terrasser Rafa si même le sevrer pendant des mois de chair fraîche ne suffit pas à lui faire oublier le goût de la viande ? A Wimbledon, il aura suffi d’attendre qu’il soit rassasié pour le voir se coucher, enfin. Mais ce type de période ne dure que trop peu de temps pour ses adversaires…
Simon Alves
1. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé…
La fin d’une époque. Une page du tennis qui se tourne. Une nouvelle ère. C’est le choix unanime de la rédaction pour terminer ce top 20. La fin du Big Four en somme. Il suffit de regarder le classement pour s’en apercevoir. Roger Federer numéro 5 mondial, chose qui n’était plus arrivé depuis 10 ans, David Ferrer qui, à force d’abnégation, monte sur la troisième marche du podium, et une distribution des tournois du Grand Chelem de plus en plus imprécise. Tout ça est intimement lié au « déclin » de Roger Federer. Hormis un Wimbledon en 2012, rien à signaler depuis l’Open d’Australie en 2010. Et l’absence d’un joueur qui pèse 17 victoires, cela créé forcément un trou. Alors tout est à relativiser car la distribution de ces trophées reste propriété des trois autres monstres. Mais petit à petit, on sent que le reste du top 10 est capable de créer la surprise, et que certains ont les dents longues. Del Potro tout d’abord, qui semble revenir à son meilleur niveau, le seul à avoir réussi à glaner un sésame en 2009 à l’US Open. Le seul depuis 2006. Ferrer, Tsonga, Berdych, tous peuvent prétendre à quelque chose désormais. La fin inévitable, mais désormais réelle de ce Big Four, ouvre pas mal de possibilités. C’est ce qui nous a le plus marqué en tout cas cette année.
Maxime Autechaud
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Supporte Roger avec le t‑shirt « We Love Roger »
Publié le jeudi 1 août 2013 à 10:20