On a rien contre Gaël, et on est très heureux qu’il soit parvenu en quart de finale où il sera opposé à David Ferrer. En revanche, si son succès est mérité, la copie rendue confirme que Gaël préfère le style « mobylette 103 Peugeot » à la 500 cm³ Ducatti…
Il n’y a rien de plus frustrant que de regarder un match à la télévision quand on a eu le privilège de vivre une semaine au bord des courts. Frustrant parce que les commentaires ne sont pas toujours à la hauteur, horrible parce que la vitesse de la balle est ralentie par ce satané tube cathodique. Autant dire donc que le duel Ljubicic‐Monfils a duré une éternité. Balles bombées, les deux joueurs à 3 mètres derrière la ligne, fallait vraiment faire des efforts presque surhumains pour s’enflammer. Du coup, le fait que la hola commence à 2–2 dans le 4ème set n’est qu’un détail au cours d’un match qui a démontré les vraies limites d’un joueur croate, ex‐numéro 3 mondial, qui a le charisme d’un lapin et d’un Français au cœur énorme mais à la technique approximative.
Le plus dur avec la télévision c’est aussi que vous pouvez zapper entre les échanges interminables et tomber sur un révélateur. Celui d’un court résumé du match précédent celui de Benetteau face à Federer. En deux points, et une balle de match on a l’impression de passer d’un tournoi de 4ème série au Masters Séries de Paris Bercy. Ça va vite, ça bouge vite, les trajectoires sont tendues, bref du tennis de haut niveau.
Ce tennis, David Ferrer va le proposer dans deux jours à Gaël Monfils. Et on doute que cette fois notre meilleur représentant prendra le temps de faire un 360 degré sur une balle courte au départ devait être une amortie. Bref, si Gaël est un vrai bagarreur, un joueur au cœur énorme, cela ne semble pas vraiment suffisant pour atteindre le dernier carré d’un Grand Chelem.
Publié le lundi 2 juin 2008 à 21:50