Que ceux qui doutaient des capacités d’Amélie Mauresmo de pouvoir devenir une très bonne capitaine se taisent à jamais ! Oui, en un week‐end, mais surtout en un choix fort, l’ancienne numéro une mondiale s’est affirmée comme la patronne. Un choix qui a pesé sur le sort de la rencontre. Et à la Rédaction, on a aimé.
On en a encore des frissons. Ce week‐end de Fed Cup a fait du bien au tennis féminin français. Car cela faisait bien longtemps que nos Bleues ne nous avaient pas fait vibrer comme cela. Le week‐end fut historique. Oui, aucune sélection tricolore de Fed Cup n’avait remonté un handicap de 0–2. L’exploit a d’autant plus de valeur qu’il est réalisé à Gênes, en Italie, face à une sélection transalpine qui n’avait plus chuté à domicile depuis 2008 et qui avait tout de même remporté quatre titres depuis 2006, dont le dernier en 2013. Et s’il fallait rajouter encore un peu plus d’ampleur à l’exploit, Caroline Garcia et Kristina Mladenovic ont remporté un double décisif face à la paire Roberta Vinci (invaincue en 18 doubles) et Sara Errani, numéros unes mondiales.
Le coaching gagnant d’Amélie
Pourtant, samedi soir, il fallait être un peu fou pour croire à un improbable retournement de situation. Fou, c’est aussi le pari d’Amélie Mauresmo pour débuter la journée de dimanche. La capitaine décide d’aligner Kristina Mladenovic à la place d’Alizé Cornet, la numéro une française. Un choix fort, très fort. Mais un choix payant. Alors oui, c’est bien facile de dire cela quand le résultat est acquis vous allez me dire. Je sais bien. Mais force est de constater qu’elle a assumé ses responsabilités de capitaine et a tenté un pari. Voilà le genre de décision qui pèse sur une rencontre et qui en change le sort. Un pari sur la jeunesse aussi. Kristina Mladenovic et Caroline Garcia sont toutes les deux nées en 1993 et on à peine 21 ans. Mais lorsqu’elles enfilent la tunique bleue et jouent pour l’équipe, les deux gamines se transcendent. Kiki a été phénoménale ce dimanche. Avec elle, le double tricolore a complètement terrassé la meilleure paire de double au monde.
La culture de la gagne
Depuis sa prise de fonction en 2012, Amélie Mauresmo n’a cessé d’affirmer qu’elle voulait amener cette génération au plus haut niveau et la faire progresser. C’est exactement ce qui est en train de se produire. Mauresmo possède sans doute le plus beau palmarès du tennis tricolore (si ce n’est le plus beau selon moi). Autant dire, que le haut niveau elle en connaît un rayon. Forte de son passé, elle veut leur apprendre cette fameuse culture de la gagne. Cela s’est vu tout au long de la journée de dimanche. Comme je l’avais déjà souligné en présentation de la rencontre, Amélie Mauresmo est aujourd’hui la coach d’un top player, Andy Murray, un joueur capable de remporter des titres du Grand Chelem. Un statut supplémentaire qui doit, inconsciemment, lui donner encore plus de crédit auprès de sa jeune troupe. L’effet Mauresmo est en train de prendre. J’espère aussi, et c’est le vœu de la Rédaction, que nos jeunes joueuses vont se servir d’un tel week‐end pour se décomplexer sur le circuit. Oui elles ont le potentiel pour aller haut. C’est un secret pour personne. Et Amélie est en train de leur inculquer ce que cela nécessite.
Bravo Amélie pour ton coaching. On ne demande qu’à vivre et revivre de telles émotions…
Publié le lundi 9 février 2015 à 12:30