Notre rétro de l’année 2011 à WLT/GrandChelem, c’est un panorama de nos coups de cœur, mais aussi de nos coups de blues. Les différents membres de la Rédaction ont aimé et moins aimé des choses, cette année.
Aujourd’hui, halte sur un nouveau coup de blues : l’attitude hors‐court de Caroline Wozniacki. Amusante diront certains, exaspérante répondront d’autres. Cette année, la numéro 1 mondiale a fait le buzz sur Twitter, en conférence de presse, en match exhibition… Bref un peu partout sauf lors des tournois officiels. Et ce n’était pas toujours de très bon goût.
Que penser de Caroline Wozniacki ? Pour la seconde année consécutive, la Danoise boucle sa saison à la place de numéro 1 mondiale. Et pour la seconde année consécutive, le palmarès de la première dame de la WTA est toujours vierge de titres du Grand Chelem. Bref un an après son arrivée sur le trône, rien n’a changé. Rien ? Pas si sûr… Car depuis janvier dernier, Miss Wozniacki s’acharne à se construire une notoriété. Consciente d’être nettement moins connue, voire reconnue que les Williams sisters, Maria Sharapova ou encore Kim Clijsters, la jeune femme a employé toutes formes de stratagèmes pour créer le buzz. A défaut de faire parler d’elle sur le court – hormis pour les critiques souvent négatives que son jeu suscite – la Danoise a méthodiquement utilisé tous les moyens de communication possibles qui s’offraient à elle cette saison. Avec plus ou moins de réussite…
Tout a commencé par cette extravagante histoire de morsure de kangourou en Australie. Pour remettre les faits dans leur contexte, Caroline Wozniacki, alors lassée des questions sur la légitimité de sa place de numéro 1 mondiale, trouve une idée – et quelle idée ! – pour faire diversion. La Danoise se présente alors en conférence de presse avec un bandage à la jambe, expliquant avoir été agressée par un kangourou. « Je suis allée au parc l’autre jour et j’ai vu un kangourou étendu sur le sol. J’ai été le voir pour l’aider mais il a commencé à être agressif et il m’a griffée ». Deux jours plus tard, vu les proportions prises par l’anecdote sur internet, la numéro 1 mondiale fait machine arrière. « J’ai inventé l’histoire du kangourou car elle était mieux que ce qui m’est réellement arrivé. En fait j’avais simplement trébuché sur un tapis de course. » Une histoire drôle de bas étages simplement destinée à évincer les questions – certes répétitives – de la légitimité d’une place de numéro 1 mondiale sans titres du Grand Chelem. Bref, des questions qui fâchent. « J’avais trouvé ça drôle parce qu’on me pose toujours les mêmes questions » ajoutait‐elle, à l’époque. Hélas, ou tant mieux pour d’autres, on n’en était qu’au début des extravagances made in Wozniacki.
A la mi‐juillet, alors que ses performances tennistiques sont au plus bas – élimination au 3e tour à Roland Garros, en huitièmes à Wimbledon – la numéro 1 mondiale fait le buzz sur Twitter. Voilà plusieurs semaines que Rory McIlroy, le célèbre golfeur, et elle‐même se « dragouillent » sur le réseau social, au vu et au su de tous. La presse people s’enflamme pour cette nouvelle romance et Wozniacki fait les gros titres. Enfin. On n’ira pas jusqu’à dire que le but recherché était atteint mais tout de même. Depuis, il ne se passe pas une semaine sans que l’un, ou l’autre, étalent leur vie de couple dans les colonnes des magazines people, ou sur Twitter.
Mais ce n’est pas tout ! A l’US Open, la Danoise en remet une couche. Alors que le malaise de Rafael Nadal en conférence de presse a littéralement affolé la toile, Wozniacki reprend le filon lors de son propre passage devant les journalistes. Hilare, la jeune femme se livre à une imitation plutôt pathétique et de franchement mauvais goût. Son humour n’ayant pas plu à tout le monde, Caro’ s’excuse le lendemain auprès du Majorquin et de ses fans.
Enfin, et pour conclure l’année en fanfare, Wozniacki se lâche lors d’une exhibition à Bratislava fin novembre dernier : imitations de Serena Williams simplement basée sur la taille de la poitrine de l’Américaine, danse déjantée mode « Pom Pom Girl », le tout sous les feux des projecteurs, bien sûr. Une semaine plus tard, la Danoise se félicitait même de son « exploit » sur Twitter : « Je n’arrive pas à croire que la vidéo de moi dansant à Bratislava ait déjà atteint un million de vues sur Youtube. Lol ! »
Que retenir de ce branle bas de combat médiatique ? Peut‐être qu’il est difficile de devenir une star du tennis lorsque ses résultats ne suffisent pas à faire parler de soi. Car il est là le problème de base de Caroline Wozniacki. Si elle persiste à déclarer que l’absence de titre du Grand Chelem dans son palmarès ne la pénalise pas, force est de constater qu’il n’en est rien. Caroline Wozniacki est une numéro 1 mondiale très peu connue du grand public et largement décriée par bon nombre de spécialistes qualifiant régulièrement son jeu d’attentiste, d’ennuyeux, voire de soporifique.
Alors Wozniacki ? Amusante, rafraichissante ou exaspérante ? Tout est une questions de goût, d’appréciation. Souhaitons surtout à Caroline de mettre un terme à ce débat en 2012 en gagnant, enfin, un titre du Grand Chelem. Alors, elle deviendra ce à quoi elle aspire : une véritable star du tennis. Et peut‐être, n’aura‐t‐elle plus besoin de faire tout ce ramdam sur la toile. Ce ne serait sans doute pas plus mal.
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Publié le samedi 24 décembre 2011 à 02:44