6–3, 3–2, break en poche en demi‐finale olympique face à Zverev.
Nole est en roue libre. Il vient de passer une semaine parfaite durant laquelle il est la star du village olympique. Sa nouvelle aura liée à son doublé Roland‐Garros/Wimbledon scintille. Même les plus radicaux le concernant admettent enfin du bout des lèvres que Djokovic est un champion, un vrai, qui a ses propres modes de fonctionnement, son système de valeurs, et un entourage lié à son histoire, son passé et son pays. Tout est donc en place pour un rendez‐vous historique bien ancré dans la légende des anneaux olympiques, et les fans savourent déjà à l’avance l’image de ce podium où Novak serait cerclé d’or.
Et puis, Zverev breake blanc, reprend des forces et enchaîne les points, les jeux. En face, le château de cartes s’effondre. Les raquettes pleuvent et se brisent sur le sol, le champion se transforme en un joueur presque lambda, dépassé par les évènements.
L’aura s’envole, les messages s’accumulent sur les réseaux. Djokovic, star des jeux, redevient en quelques clics le paria du tennis. Son forfait en double mixte ainsi que certaines déclarations en conférence de presse bouclent une journée indigne de son talent, de la notoriété construite dernièrement à force de titres, de performances et de mots doux.
Des mots doux vite effacés, enterrés à tout jamais. Pour beaucoup, Nole est redevenu ce citoyen serbe, mauvais joueur, cherchant des excuses. Le chemin accompli pour adoucir son image est définitivement un vieux rêve.
Destin tragique ou nécessaire car comme il le dit : « Rien n’arrive par hasard ».
Alors on évoquera forcément l’idée que la case ‘gentil’ n’est pas celle qui lui permet de rester compétitif. C’est l’explication qu’avanceront sûrement ses fans de la première heure. Ceux qui aimes ses cris démentiels, ses sorties dans les pyramides de Bosnie, ainsi que ses séances de méditation.
C’est dommage, car beaucoup étaient prêts à s’adoucir, à esquisser une forme de révérence.
Un rendez‐vous avec l’histoire manqué, c’est certain, mais Novak s’en remettra. L’une de ses qualités est de faire d’un échec cuisant une force pour sa prochaine grande conquête. Ça tombe bien, l’US Open débute dans tout juste un mois…
Publié le dimanche 1 août 2021 à 09:45