Comme vous le savez, à la Rédaction, on aime bien se projeter… A l’approche de Roland Garros, alors que le paysage des têtes de série commence à se dessiner et avant que le tirage ne soit effectué, on ne peut s’empêcher d’imaginer les scenarii possibles de cette quinzaine. Ceux des demi‐finales nous interpellent particulièrement : l’année passée, le vendredi des demies masculines avait été un petit four, avec deux matches en trois sets, pas de suspens et une forme de pesante léthargie. Qu’attendre du dernier carré de cette édition 2013 ? Voici nos six choix préférés, notés selon deux critères : la qualité envisageable des matches – c’est assez subjectif – et la potentialité.
1. Le choc des héros ?
Novak Djokovic (SER/1)-Rafael Nadal (ESP/3)
Jo‐Wilfried Tsonga (FRA/6)-Roger Federer (SUI/2)
Le premier choix de la rédac’ se porte sur ces deux affiches. Deux demi‐finales rêvées, qui promettent d’offrir qualité de jeu et suspens. Nadal–Djokovic, c’est avant tout le duel entre les deux meilleurs joueurs du moment. Mais surtout une belle opposition de style ! La puissance et le lift du gaucher Rafa face à la vitesse et la précision du droitier Novak. Ces dernières années, les deux joueurs manquent rarement à l’appel dans les grands rendez‐vous, et il est souvent difficile de pronostiquer le vainqueur de leurs matches – Nadal mène 19–15 au jeu de leurs faces‐à‐face. Il en va de même pour Federer‐Tsonga, qui, dernièrement, a souvent accouché de matches ouverts. Sur terre battue et devant son public, Jo aurait toutes les chances de sortir un Roger un peu moins fringant et d’accéder à la finale. Ce serait, en tout cas, un superbe test pour ce Tsonga cru Rasheed, qui aurait sorti David Ferrer en quarts. Un Français en finale de Roland Garros… Un événement qu’on attend tous depuis 1988 et Henri Leconte. Et puis, même en cas de défaite de Tsonga… Revoir Roger Federer en finale d’un Grand Chelem, c’est toujours un plaisir !
Alexandre Dinkespiler
Qualité : 9⁄10
Probabilité : 7⁄10
Moyenne : 8⁄10
2. Les exploits impossibles ?
Novak Djokovic (SER/1)-Jo-Wilfried Tsonga (FRA/6)
Rafael Nadal (ESP/3)-Roger Federer (SUI/2)
Admettons que Jo‐Wilfried Tsonga soit dans une forme étincelante et décidé à faire ronronner la chauvine allégresse française. Admettons que Djoko puisse être réglé comme une pendule – affuté physiquement et mentalement. Admettons que Roger Federer ait retrouvé une motivation de croqueur de Grand Chelem, comme à ses plus belles années. Quant à Rafa, il n’est pas besoin d’admettre qu’il sera au top du top. C’est une certitude. La première confrontation serait un duel entre le numéro un mondial et le numéro un français. Une revanche du quart de finale très accroché de l’année dernière. A la rédaction de WLT, on verrait d’un très bon œil une telle confrontation, avec l’ébullition qui en découlerait. Jo n’aurait plus qu’à entrer dans l’Histoire, pour une finale qui le verrait affronter, dans tous les cas, un immense joueur. Rafael Nadal ou Roger Federer ? Le Suisse ne s’est jamais imposé Porte d’Auteuil face au septuple vainqueur du tournoi, toujours souffrant sur son revers enrhumé par le lift majorquin. C’est un peu le bémol… Néanmoins, quoi qu’il se passe, nous aurions à ce stade de la compétition un dernier carré bien alléchant, qui déboucherait sur une grande finale. Fabulons ! Car dans cette configuration, nous pourrions également avoir droit au duel détonant hispano‐serbe, tant attendu par l’organisation.
Jules Savouré
Qualité : 7⁄10
Probabilité : 7⁄10
Moyenne : 7⁄10
3. Après tout, pourquoi pas ?
Novak Djokovic (SER/1)-Tomas Berdych (RTC/5)
Rafael Nadal (ESP/3)-Jo-Wilfried Tsonga (FRA/6)
Des affiches sous le signe de la revanche. A ma gauche, Djokovic, numéro un mondial, contre Tomas Berdych, son bourreau à Rome. Le Serbe aurait à cœur de restaurer son honneur après sa cuisante défaite face au Tchèque en quarts de finale, en Italie. Mais la donne serait totalement différente : au meilleur des cinq sets, Nole – un modèle d’abnégation – est presque imprenable. Face à un Berdych qui a éliminé Ferrer en quart de finale, le duel semble alléchant. A ma droite, un duel Nadal contre Tsonga. Le Français qui a réussi à accrocher le Majorquin durant un set à Monte‐Carlo, le poussant au tie‐break, pourrait offrir une meilleure résistance galvanisé par un public de feu derrière lui. Fort de sa victoire contre Federer en quart, il jouerait son va‐tout contre le grandissime favori de la compétition. Néanmoins la Rédac’ reste réaliste : une finale Djokovic‐Nadal. Et ce n’est pas plus mal, le Serbe étant la seule personne qui semble capable de contrecarrer les plans de Rafa, en route vers un huitième titre Porte d’Auteuil.
Maxime Autechaud
Qualité : 7,5÷10
Probabilité : 4,5÷10
Moyenne : 6⁄10
4. L’inévitable ?
Novak Djokovic (SER/1)-David Ferrer (ESP/4)
Rafael Nadal (ESP/3)-Roger Federer (SUI/2)
Cette année, à Roland Garros, il n’y a pas de surprises, pas de trublions qui viendraient mettre la pagaille dans le tableau. On se retrouve en demi‐finale avec le logique Djokovic‐Ferrer et l’habituel Nadal‐Federer. Les quatre premières têtes de série du tournoi n’ont raté aucun de leurs matches. Qui sait, peut‐être Djokovic aura‐t‐il sorti Jo‐Wilfried Tsonga en quarts… en sauvant quatre balles de match. L’histoire est pleine de pieds de nez. La première demie tourne à l’avantage du Serbe, qui a toujours dominé Ferrer depuis deux ans. Il accède logiquement au dernier stade du tournoi parisien. L’autre match est une régalade pour Nadal. Roger ne peut rien faire face à Majorquin ! Trois manches sèches, circulez, y a rien à voir. Et c’est bien le problème de ces affiches attendues… Rien de nouveau sous le soleil. Et l’ennui d’un vendredi décevant ? Peut‐être, mais pour une finale enfin étincelante Porte d’Auteuil, avec un Djokovic‐Nadal indécis ? Qui sait !
Matias Arraez
Qualité : 3,5÷10
Probabilité : 8,5÷10
Moyenne : 6⁄10
5. Non, mais j’déconne…
Grigor Dimitrov (BUL/26)-Tommy Haas (ALL/12)
Benoît Paire (FRA/24)-Ernests Gulbis (LET)
Et oui, 2013, LA folle édition. Grigor Dimitrov et Tommy Haas se retrouvent en demi‐finale du tournoi à la surprise générale. Dans un duel de revers à une main, de slices, de finesse… et de générations, Tommy Haas prend le dessus, à l’expérience. Et atteint, enfin, à 34 ans, une finale en Grand Chelem, après avoir raté ses quatre tentatives précédentes. Le tout, sur terre battue, car un miracle n’arrive jamais seul. A l’issue de la rencontre, Tommy voit débouler Maria Sharapova sur le court. La Russe lui roule un patin vodka‐pomme sous les yeux dépités de Grigor, dans son coin. Malheureusement, cette galoche déboulonne l’ami Tommy, qui doit subir une scène de Frau Haas quelques heures avant sa finale contre Benoît Paire. Car, oui, Ben’ est sorti vainqueur du grand choc des barjots. Face à Gulbis, il a bénéficié de la disqualification du Letton après que ce dernier a fracassé toutes ses raquettes dans son banc Perrier, au bord du court, pensant qu’imiter Djokovic, glorieux prédécesseur, lui offrirait une trajectoire similaire. Paire, malicieux, lui aurait jeté, à un changement de côté : « Ernests, ne te comporte pas comme un petit merdeux », tandis que Gulbis père, en tribune, jette du café brûlant au visage de Nelson Monfort, qui annonçait, au même moment, le décès de Roger Federer. Le sort de la finale ? Une paire d’as m’annonce le succès de Benoît. Enfin, comme vous le savez depuis Monte‐Carlo, mes talents de divination sont discutables…
RCV
Qualité : 8,5÷10
Probabilité : 0,5÷10
Moyenne : 4,5÷10
6. Yannick Noah tient son successeur
Richard Gasquet (FRA/7)-Janko Tipsarevic (SER/8)
Jo‐Wilfried Tsonga (FRA/6)-Marcel Granollers (ESP/31)
Oui, enfin bon… Un peu de sérieux quand même ! Et vous, quels sont vos scenarii préférés ?
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Publié le mercredi 22 mai 2013 à 18:46