Battu en cinq sets par Ernests Gulbis, Roger Federer quitte Roland Garros dès les huitièmes de finale. Une sortie prématurée qui, en témoignent son attitude et ses déclarations, a clairement vexé le Suisse. Or, si on sentait le bonhomme de mauvais poil depuis plusieurs jours, les évènements de ce dimanche nous ont confortés dans cette idée : Roger ne commencerait‐il pas tout simplement à en avoir marre ?
Depuis le début de ce tournoi, il y a quelque chose qui cloche chez Roger Federer. Sur et en dehors du court, le Suisse a montré un visage qu’on ne lui connaissait pas.
Ce changement s’est d’abord fait sentir lors de ses conférences de presse. D’ordinaire souriant, enjoué, et toujours prêt à trouver le bon mot, Federer est apparu relativement froid, presque éteint. Bref, distant. Certes, Roger a répondu à toutes les questions avec professionnalisme, comme il a toujours eu coutume de le faire. Mais le plaisir qu’il trouvait autrefois dans cet exercice s’était visiblement évaporé. Résultat : des confs’ ternes, sans grand relief et dénuées de vrais moments sympas, comme Roger nous y avait pourtant habitués.
« Cela ne me fait pas plaisir de répondre à des questions. Faire la presse, le contrôle anti‐dopage… C’est terrible ! »
Mais ce n’est pas tout ! Au‐delà de l’attitude, c’est aussi le contenu des propos du Suisse qui frappe… Le summum restera cette déclaration lâchée ce soir par un Federer franchement grognon, alors qu’on lui demandait de dresser le bilan de son tournoi. « Là, je ne suis pas fâché mais je suis… Comment dire… Ca ne fait pas très plaisir de perdre comme ça. Et puis surtout, ça ne me fait pas plaisir de répondre à des questions, de parler du match, d’expliquer toutes ces choses… J’aimerais pouvoir préparer mes valises, passer à autre chose. Mais ce n’est pas le cas, il faut d’abord faire la presse, passer le contrôle anti‐dopage… C’est terrible ! Franchement, je me réjouis de quitter le stade dès que tout ça sera fini. Ca, c’est clair ! » Une sincérité rare qui, si elle a déclenché les rires dans la salle de presse, est peut‐être plus inquiétante qu’elle n’y parait. Ne traduirait‐elle pas en effet un début de ras‐le‐bol chez Federer ?
« Il est vrai que Federer a l’air de mauvais poil sur le court »
La question se pose d’autant plus que les signaux montrés par le Suisse, sur le terrain cette fois, sont également troublants. Lors de ses trois derniers matchs à Paris, Federer est apparu plutôt râleur, multipliant même les gestes d’humeur. « C’est vrai qu’il a l’air de mauvais poil sur le court. Je ne sais pas ce qu’il a mais son visage est fermé et sa mine renfrognée » nous confiait hier notre photographe qui, au plus proche de l’action, capte des choses parfois indécelables vues de plus loin. Tous ces éléments nous amènent à penser que le Suisse n’a peut‐être pas pris beaucoup de plaisir sur le terrain cette semaine. Or le plaisir de jouer, reste, à 32 ans, le moteur d’un champion qui n’a strictement plus rien à prouver sur le circuit…
Ainsi, alors qu’il vit des moments très forts sur le plan personnel, Roger Federer commence peut‐être à se lasser doucement de sa vie professionnelle, et, surtout, des exigences qui vont avec. Certes, la mauvaise humeur observée cette semaine n’a peut‐être rien à voir avec cela. Mais forcément, l’on était obligé de se poser la question. L’avenir – proche ? – nous dira si nous avions raison.
Le T‑shirt de Roger Federer est enfin disponible
Publié le lundi 2 juin 2014 à 09:02