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J’ai rencontré le premier évan­gé­liste du tennis

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Dans la grande famille du tennis et notam­ment dans celle du coaching, il y a, comme on le dit quelques fois, « à boire et à manger ». Depuis ce samedi et la présen­ta­tion du team Adidas de Las Vegas, j’ai décou­vert un nouveau style, plus tourné vers le mystique, vers l’au‐delà. Un style fait de noir, de trois bandes blanches, de mots doux et de larmes. 

Celui qui est au sommet de ce mouve­ment « scien­to­lo­gique de la petite balle jaune » se nomme Gil Reyes. Il porte une mous­tache rassu­rante, et comme tout bon améri­cain qui se respecte, il arbore un sourire « ultra brite » qui vous donne confiance.
Son prêche qui a duré plus d’une demi‐heure devant de la presse fran­çaise et notam­ment de notre envoyée spéciale Krystel Roche suivait un prin­cipe simple : peu importe ce que l’on dit, c’est l’amour que l’on y met qui est décisif. Même s’il n’a pas un physique d’Appolon, Reyes séduit son audi­toire par sa façon de s’ex­pli­quer, de parler très distinc­te­ment, très lente­ment aussi, d’uti­liser des images, de prendre contact avec son inter­lo­cu­teur en le prenant par l’épaule, de vous installer dans un senti­ment de confort incroyable. 
Sa noto­riété dans le tennis, il la doit à André Agassi, joueur charis­ma­tique dont le destin est une épopée des temps modernes. « Avec André, cela a toujours été une histoire d’hommes, on a pleuré ensemble, on a partagé nos larmes, nos succès et nos échecs » explique celui qui vient de trans­former Fernando Verdasco.
« La première fois que j’ai vu jouer Fernando, je suis venu vers lui et je lui ai demandé : qu’est‐ce que tu veux faire ? Il m’a répondu : je veux gagner, être le meilleur. Je l’ai regardé dans les yeux, et je lui ai dit que se fixer des objec­tifs est une chose mais l’es­sen­tiel est ailleurs, l’es­sen­tiel est de savoir comment et pour­quoi on veut les atteindre. Depuis Fernando sait pour­quoi il souffre, il travaille ».
Durant cet entre­tien, pas un mot de tech­nique encore moins de tactique, de prépa­ra­tion physique spéci­fique, de nandro­lone ou autres complé­ments alimen­taires, juste des mots doux, des sourires, et une gentillesse de vieux grand père. Bref un discours bien rodé qui fait mouche surtout quand quelques résul­tats laissent supposer que Reyes a des méthodes révo­lu­tion­naires dans un milieu où chaque coach, entrai­neur, semble cher­cher perpé­tuel­le­ment la solu­tion miracle. 
Et ques­tion miracle, il s’y connait puisque son kid, celui de Las Vegas, a fait un come back plus que reten­tis­sant après une traversée du désert déses­pé­rante pour les amou­reux du tennis. 
Mais un évan­gé­liste n’est pas tout seul, il a ses « disciples », chargés d’ex­pli­quer avec minutie le travail de tous les jours. Côté tech­nique, on a Daren Cahill qui a préféré le soleil du Nevada plutôt que la douceur du lac Léman. Coté busi­ness, on a Sven Groeneveld, petit nounours en place depuis des lustres sur la scène inter­na­tio­nale (NDLR : Coach de Haas, Pierce). Bref tout est calé pour accueillir de nouveaux adeptes, pour les faire progresser dans leur amour de l’ef­fort, de la frappe de balle bien sèche. 
Marcos Baghdatis est allé y faire un sémi­naire derniè­re­ment. Il en est revenu avec une certi­tude, il a besoin d’un team autour de lui. Eysseric y a aussi fait quelques prières : « Esseyric est un bon joeur, on ne l’avait jamais vu jouer, il est venu, on l’a observé » a commenté Daren Cahill inter­rogé sur la volonté du team Reyes a intégré des juniors dans son « couvent ». La reli­gion « Reyes » a démarré un samedi 23 mai à Roland Garros. Qu’on se le dise !