Le tennis, c’est aussi les matchs par équipe, ou on refait le match, et ce dimanche on a bien sûr refait le match de Gilles Simon. Et l’engoument de cette victoire n’était pas liée à l’idée du frenchie qui ne fera plus rien derrière, à l’idée du frenchie qui réalise un exploit sans lendemain. En effet, quand on aime le tennis, quand on y joue, comment faire la fine bouche devant un tel match, je vous le demande.
Il est 7H50, l’équipe est au complet, un 5⁄6, un 15, un 15⁄1, un 15⁄3 et nous voila sur l’autoroute A43 direction Grenoble pour notre première rencontre par équipe en pré‐national catégorie + 35 ans. Une équipe de vieux roublards, passionnés, amoureux de la petite balle jaune. Dans la voiture, trois personnes ont vu la rencontre, deux sont professeur, des BE comme on dit, et le « chauffeur » qui s’est régalé avec sa touche F5 sur son ordinateur et le site l’Equipe.fr, enfin votre serviteur était lui devant son écran avec son petit, fanatique.
Et de quoi on parle pendant une heure, et bien de tennis, de l’ascension de Gilles Simon, et des déboires des autres, Richard Gasquet en tête. Tout y passe, les forces et les faiblesses de notre système de formation mais une certitude, le match de Gilles a été « énorme » parce qu’il est allé chercher Nadal sur ses terres. L’autre certitude c’est que ceux qui aiment le tennis ne peuvent faire la fine bouche ou commencer à nous expliquer que Nadal n’était pas en forme ou qu’en France on a l’habitude de monter en épingle un joueur sur un petit exploit. Cette idée est une vrai connerie, et elle est fatiguante.
Aujourd’hui il faut juste être fier, fier d’avoir des joueurs de ce niveau, même si l’on ne peut effacer la carence de victoires en Grand Chelem. Il suffit de mater le classement ATP pour comprendre ce que représente la France dans la planète tennis. Alors oui, Gille Simon n’a battu que le numéro un mondial en demi‐finale d’un masters série, mais par pitié, prenez une raquette, partez sur un court, taper la balle et vous verrez que tout devient relatif.
Ce matin, en arrivant chez nos adversaires, nous n’avions également qu’une discussion : Comment Gilles avec ce physique, et ce soit‐disant manque de puissance est parvenu à jouer à ce niveau, oui comment ? Chacun avait sa réponse, mais tous, étaient admiratifs, tous avaient aussi et ce n’est pas un détail, plus de vingt ans de compétition derrière eux. Deux heures plus tard, je sortais du court sur un 10ème ace et une victoire précieuse pour mon équipe.
Il y a des vérités qu’il ne faut jamais oublier. Si le tennis se regarde et s’analyse, le tennis mérite le respect, et ce respect passe par le court, la raquette et un adversaire. Faites‐le et vous verrez c’est un vrai kiff comme celui de ce samedi qui sans être historique peut être un vrai tremplin pour Gilles Simon. « J’étais fatigué, mes poumons me brûlaient, mais paradoxalement je prenais un vrai plaisir » tout est dit.
Publié le dimanche 19 octobre 2008 à 17:58