Cet édito a été publié dans le numéro 79 de We Love Tennis Magazine qui est disponible dans notre réseau et aussi en version numérique.
Quand un feu est allumé, pour l’éteindre, il faut soit prendre un extincteur ou un canadair, soit en allumer un autre, plus grand, plus brûlant, plus terrible, plus inquiétant. Cette tactique, ce contre‐pied, cette contre‐amortie, ou plutôt ce contre‐feu, déroute l’opinion qui oublie alors l’origine du mal et se contente de l’essentiel.
Or l’essentiel, ce n’est pas de savoir que Peng Shuai possède de belles peluches, qu’elle peut remettre des prix dans un tournoi de seconde zone ou enfin communiquer avec le président du CIO devant des caméras placées là pour authentifier la scène. L’essentiel, c’est de lutter pour qu’elle puisse être libre, totalement libre.
Alors qu’il est quelquefois de bon ton de se laisser prendre par la fameuse realpolitik, nous pouvons ici louer le courage de Steve Simon, le patron de la WTA, qui a clairement posé les bonnes questions en mettant une vraie pression sur les autorités chinoises.
On applaudira aussi des deux mains le soulèvement unanime de l’ensemble de la communauté du tennis, même si certaines stars ont eu un petit retard à l’allumage. Il reste que leur parole a sûrement compté lorsque la tempête faisait rage.
Cette révolte 2.0, symbolisée par le fameux #WhereIsPengShuai, aura aussi eu le mérite de faire taire ceux qui continuent de croire que les réseaux sociaux ne sont utiles que pour les révolutionnaires ou les complotistes.
Non, l’internet n’est pas seulement un déversoir nauséabond, cela peut également être un formidable outil communautaire, un moyen de mobiliser le maximum de personnes et de personnalités autour d’une cause fondamentale.
Publié le lundi 6 décembre 2021 à 08:56