Comme à chaque journée, la rédaction vous livre à travers un billet « Blog de la rédac’ » son sentiment sur une actualité – ou pas – survenue lors de la journée à Roland Garros. Aujourd’hui, c’est Simon qui a choisi d’évoquer le cas Taylor Townsend, dont la révélation aux yeux du monde coïncide avec deux grosses déconvenues des soeurs Williams face à des plus jeunes joueuses. Vers une passation de pouvoir ?
Il est 14h30, et c’est le cataclysme sur Roland Garros. A bout de nerfs, à la limite de craquer sous le poids de la déception et de l’incompréhension face à un niveau de jeu totalement indigeste, Serena Williams vient de craquer face à Garbine Muguruza. Personne ne comprend, que ce soit dans les tribunes où beaucoup sont abasourdis – le regard de Patrick Mouratoglou, son coach, en disait long – ou sur les réseaux sociaux où tout s’est emballé. J’avoue être un peu plus nuancé de mon côté, dans cette bonne vieille rédaction lyonnaise où à chaque minute, nous vous livrons le maximum pour vous donner ce que Roland Garros a de mieux a offrir. Non pas que j’imaginais une dérouillée 6–2 6–2 au deuxième tour, ce qui est tout de même la plus large défaite de Serena dans un tournoi du Grand Chelem. Mais je n’aurais pas misé sur elle pour la victoire finale. Car sa saison ne m’a décidément toujours pas convaincu. Oui, elle a encore trois titres à son actif dont deux tournois Premier Mandatory à Miami et Rome – ce qui aurait pu laisser penser à un beau parcours sur terre battue. Sauf que ça ne suffit pas. Il faut regarder le niveau de jeu et l’investissement des adversaires.
Car quand elles n’entrent pas la peur au ventre, certaines femmes ont réussi à faire craquer à force de ténacité une Américaine bien moins mobile sur le court. Ana Ivanovic à Melbourne, Alizé Cornet à Dubaï, Jana Cepelova à Charleston et maintenant Garbine Muguruza sur le Lenglen à Roland Garros. Ces joueuses ont compris que de chercher à déplacer la carcasse de la championne pouvait permettre de trouver des espaces ET de la pousser plus souvent à la faute. Et je ne sens pas que Serena a encore envie de bouger sur le court. L’Américaine semble se reposer un peu sur ses lauriers, probablement fatiguée aussi à 32 ans et après deux années 2012 et 2013 canons. Le constat est un peu différent pour Venus Williams. Cela fait un moment qu’elle n’est plus que l’ombre de la grande joueuse qu’elle était et que l’on sait qu’elle n’est pas une joueuse taillée pour la terre battue. Mais qu’une jeune joueuse comme Schmiedlova la sorte donne certains indices sur la donne qui s’installe : les soeurs Williams ne font plus tellement peur, et la nouvelle génération veut en profiter. Bouchard, Muguruza, Tomljanovic, Garcia, etc…
Mais attention ! Je ne dis pas que nous sommes sur une fin de règne pour la paire de soeurs la plus célèbre de l’Histoire du tennis. Juste qu’une nouvelle compétition, plus acharnée, devrait faire son arrivée prochainement. Et parmi les gamines qui en veulent, on a trouvé un sacré bout de femme : Taylor Townsend. Alors c’est vrai, faire le comparatif avec les soeurs Williams et plus principalement Serena est très, très tentant. Afro‐américaine comme elle, d’un gabarit similaire, Townsend est aussi une grande fan de la numéro 1 mondiale. Mais il y a quand même une différence qui fait penser qu’elle pourrait se distinguer à terme. Elle bouge plus vite, et possède surtout une vitesse de bras ahurissante pour une femme et pour une joueuse de seulement 18 ans. Demandez à Alizé Cornet ce qu’elle en pense. Non seulement sa frappe est lourde, mais elle est capable de l’enclencher dans toutes les positions possibles. Ce qui, couplé à son talent évident, pourrait la placer très rapidement parmi les meilleures joueuses du monde dans très peu de temps.
De là à parler de passation de pouvoir ? N’allons pas trop vite. Car au même niveau qu’elle, en 2011, on prédisait une ascension fulgurante pour Caroline Garcia qui a finalement dû attendre 2014 pour entrer dans le top 50. A voir si l’école américaine a toujours cette avance qui a permis à Sloane Stephens de bondir parmi les 20 meilleures joueuses mondiales très rapidement. Et puis, enterrer Serena Williams pour une contre‐performance à Roland où elle a déjà pu perdre au premier tour par le passé, c’est sous‐estimer l’orgueil de cette championne. En tout cas, comme bon nombre de commentateurs, Taylor nous a conquis. A suivre de très près…
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Publié le mercredi 28 mai 2014 à 20:12