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Mais de quoi on parle ?

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On veut bien croire que Yannick Noah a des bonnes inten­tions. On veut bien croire qu’il a été un capi­taine formi­dable, on veut bien croire qu’il aurait pu apporter quelque chose à cette équipe, mais là s’ar­rête notre analyse car pour le reste ce n’est que verbiage ou bavar­dage. Explications.

Avec le recul et quelques révé­la­tions compi­lées ça et là, il est utile de faire le point sur l’en­semble des analyses dénuées de sens que certains spécia­listes se sont permis de faire ce lundi dans le sillage de l’in­ter­view de Yannick Noah. Car si il y a des choses à prendre, il y a égale­ment beau­coup de choses à jeter. La France n’a pas perdu par manque de hargne ou par une incom­pé­tence liée à son capi­taine. La France a perdu contre équipe qui était tennis­ti­que­ment plus forte. C’est aussi simple que ça. 

La France a perdu contre équipe qui était tennis­ti­que­ment plus forte

Après la vraie erreur a été de nous laisser croire ou penser que la bles­sure de Jo‐Wilfried Tsonga n’était pas aussi impor­tante que cela, c’est fina­le­ment cette erreur de commu­ni­ca­tion qui a laissé la place à de la frus­tra­tion et à des suppu­ta­tions d’un autre temps.

Car si Yannick peut être un vrai apport quand il est motivé, comment peut‐il expli­quer en pleine tournée musi­cale que les Bleus n’étaient pas prêts, quelles sont ses infor­ma­tions, lui qui n’a plus aucun lien avec cette géné­ra­tion. Pire, comment peut‐il dire qu’il pour­rait être capi­taine quand on sait ce que cela implique en terme de temps et de disponibilité.

De plus, si l’on veut bien être sérieux, il est évident que les choses ont changé, que la moti­va­tion des joueurs d’au­jourd’hui n’est pas exac­te­ment la même que celle d’un Henri Leconte en mal de recon­nais­sance et d’un Guy Forget qui buvait les paroles de Captain Yann. Depuis 1991, est arrivé Internet, Twitter, et d’autres éléments qui font que les égos des joueurs de tennis ont pris un place déme­surée et dérai­son­nable. Les tech­niques de moti­va­tion des années 90 n’ont rien à voir avec celles d’au­jourd’hui, et si Yannick a une exper­tise, il n’est pas certain que son discours passe­rait face à un Richard Gasquet qui a de la peine à regarder son inter­lo­cu­teur dans les yeux. 

Le capi­taine Arnaud Clément a mené cette équipe en finale, et son mana­ge­ment a toujours été parti­ci­patif lais­sant la place à une certaine forme d’au­to­ges­tion. Alors, la solu­tion pour remporter cette Coupe Davis n’est pas de trouver un homme provi­den­tiel mais bel et bien de mesurer les erreurs commises et de changer certains fonc­tion­ne­ments pour parvenir à être encore plus efficaces.

Le capi­taine Arnaud Clément a mené cette équipe en finale, et son mana­ge­ment a toujours été parti­ci­patif

Car la seule certi­tude qui existe aujourd’hui, c’est que si l’on veut gagner cette Coupe Davis, ce sera avec la même ossa­ture car on ne voit pas pointer un nouveau talent qui pour­rait créer une forme de concur­rence. A un moment on aurait pu penser que Benoit Paire aurait pu jouer ce rôle là, mais force est de constater qu’il est encore trop tendre. Après selon nous, la vraie ques­tion, que l’on avait déjà posé est de savoir s’il faut ou pas se reposer sur Tsonga comme ossa­ture, si Gilles Simon peut avoir une place de titu­laire. Si les bleus vont faire une saison complète, s’ils seront capables de se remo­bi­liser pour dominer l’Allemagne puis la Grande Bretagne ou les Etats‐Unis en quart de finale.

La seule certi­tude qui existe aujourd’hui c’est que si l’on veut gagner cette Coupe Davis ce sera avec la même ossa­ture

Après les couacs de Guy Forget et ses problèmes de rela­tion avec Richard Gasquet notam­ment tout comme avec Gillou, on a jamais remis en cause l’oeuvre du gaucher, pote de Yannick, alors qu’il y avait aussi beau­coup à dire. C’est pour­quoi ce brou­haha média­tique confirme que l’on se trompe de débat. Si effec­ti­ve­ment le tennis peut se gagner au mental, cela ne suffit pas surtout face au meilleur joueur de tous les temps et son pote numéro 4 mondial, l’une des révé­la­tions de l’année.

On espère juste qu’Arnaud Clément qui a toujours été un vrai joueur de Coupe Davis, tire les leçons de tout cela, et que demain quand il s’ex­pri­mera sur BeIn il ne machera pas ses mots. Au final, toutes ses polé­miques vont lui permettre d’ac­croître d’avan­tage son auto­rité, et de remettre à leurs places les donneurs de leçon. C’est plutôt positif.