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Monfils échec et mat

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Il y a chez Gaël Monfils quelque chose d’im­pal­pable, quelque chose qu’il est vrai­ment diffi­cile de comprendre. Le joueur est athlé­tique, doué, géné­reux, et pour­tant malgré sa place de numéro 7 mondial, il n’a jamais remporté un titre digne de ce nom. 

Ce jeudi soir, face à Juan Carlos Ferrero, il s’est d’abord endormi, réveillé, puis éteint : « A la fin, je me suis dit que c’était plus simple de rester au fond et de contrôler l’échange, car au final, aller vers l’avant cela demande des ressources » . Vraie décou­verte ou pirouette ? Difficile de répondre à cette ques­tion, mais une chose est sûre, Gaël Monfils ne s’in­quiète jamais d’avan­tage après une défaite. Son fameux : « J’étais en kiff » après son revers face à Fognini reste dans les mémoires, et on ne peut blâmer féro­ce­ment ce showman. 

Cependant, on sort forcé­ment frustré d’un combat comme celui livré hier tant il semble que la « Monf » en a sous le bras. Mais là encore plutôt que rentrer dans l’ana­lyse, voir dans une certaine forme de remise en ques­tion, le Français posi­tive, parle de son anni­ver­saire, des conseils de sa maman, et de la qualité de son adversaire.

Beaucoup, Forget le premier, prônent un discours assez simple pour que Gaël puisse tutoyer des sommets : atta­quer, avancer, varier. En clair, installer une tactique digne d’un 7eme joueur mondial. 

Lesté du poids de son ancien coach, on pensait cette muta­tion en marche. Or, lors de l’en­tame de la dernière manche face à l’Espagnol, elle s’est éteinte d’un seul coup. Alors oui, on peut se consoler avec la stan­ding ovation du court Louis Armstrong, avec ce coup droit flying circus qui risque de tourner en boucle sur YouTube, avec cette belle acco­lade spor­tive avec un ex‐numéro un mondial à la fin de la rencontre, mais cela reste insuf­fi­sant pour marquer l’his­toire de ce sport. 

Heureusement, la « Monf » n’aura pas le temps de gamberger car il se profile une vraie bataille face aux Espagnols sur leur terre en demi‐finale de la Coupe Davis. Pour l’ins­tant, Gaël n’a jamais failli dans cette exer­cice, sauf peut‐être lors de l’ul­time défi. 

Certains diront que c’est logique, d’autres pensent légi­ti­me­ment qu’un jour tout se mettra en place. C’est effec­ti­ve­ment possible, mais ce ne sera ni le fruit du hasard, ni celui lié à une amélio­ra­tion de la VO2Max de ce cham­pion. Cela passera forcé­ment par la prise de conscience que le tennis n’est pas une affaire de coup de bluff, de prise de risque incons­ciente, et que dans les moments épiques, ce sport se sublime et ressemble plus à une partie d’échecs, qu’à un tour du World Poker Tour.

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