Novak Djokovic a détrôné Rafael Nadal, là où le prodige espagnol avait écrit le début de sa légende terrienne. Un véritable avertissement pour le Majorquin. Et, bizarrement, une surprise, oui, une surprise, pour certains observateurs…
« Rafa a perdu ! » Voilà le libellé d’une flopée de SMS que j’ai recue ce dimanche en fin d’après midi. Comme s’il s’agissait d’un vrai séisme. Or, il faut le constater et le répéter, le patron du tennis, c’est bel et bien lui : Novak Djokovic. Sa vélocité, son envie et sa technique confirment que le Serbe n’a pas fini de nous surprendre, mais aussi de compléter son palmarès. Faire le pari de considérer que Nole dépassera un jour son rival de dimanche au nombre de titres du Grand Chelem… n’est pas si fou que ça.
Car, ce qui fait sa force, c’est sa régularité, son physique sans faille et quelques années passées à ronger son frein, attirant l’attention par ses pitreries et son arrogance initiales. Mais ce temps est révolu. Alors, certes, on peut gloser longtemps : le Serbe serait fourbe… voire truqueur… le petit suspens autour de sa participation au tournoi, la semaine dernière, ne serait qu’une forme d’intox’… Certes, et quelques acharnés le pensent. Mais la réalité, c’est que Nole remplit à merveille son rôle de leader. Leader sur le court avec un jeu sans failles ; leader en back‐office avec une nouvelle corde à son arc : un français presque parfait.
Enfin, inutile de préciser que le numéro un a compris qu’il fallait nourrir sa propre histoire. En conférence de presse, à l’inverse de Rafa, Tsonga et consorts, Nole fait vraiment le métier, un peu à la Roger. Il aime ça et ça se voit. Sevré de paillettes pendant longtemps, second couteau, il jouit aujourd’hui de chaque minute de son nouveau statut. La volonté qui va l’animer pour remporter le seul titre du Grand Chelem qui manque à son palmarès sera donc aussi forte que celle de Rafa, qui visera, lui, son huitième titre à Paris.
Il y a deux ans, Federer l’avait puni lors d’une soirée mémorable. L’an dernier, durant deux jours, Nole avait vécu l’une des plus grandes frustrations de sa carrière, une finale tronquée, sans ambiance, ni engouement. Cette finale de Monte‐Carlo était un lever de rideau, un petit apéritif. Un succès pour faire plaisir à Björn Borg, qui s’est amusé tout le week‐end à répéter sans cesse que le vainqueur sur le Rocher est traditionnellement celui qui lève la Coupe des Mousquetaires. Ne soyez pas surpris si, le 9 juin prochain, le Serbe bondissant clôt la quinzaine de la terre battue en remportant son septième titre du Grand Chelem… avec ou sans Rafa en finale.
Publié le lundi 22 avril 2013 à 17:43