Le temps passe c’est une certitude, mais il y a des personnes qui ont marqué l’histoire par leur charisme, leur vision, leurs résultats et leurs envies. Alors peu importe les UV, les embrouilles, les mauvais souvenirs et les querelles, Nick Bollettieri a été un mentor et bien plus encore.
Le jeu avec les pieds campés sur la ligne de fond du court avec une prise de balle tôt : c’est lui. Cette fameuse révolution où la vitesse et la puissance prennent le dessus sur la discussion tennistique et les fameuses trajectoires bombées, c’est encore lui.
Dans le documentaire remarquable « Love Means Zéro » centré sur l’oeuvre de Nick l’on comprend aisément qu’il n’était pas là pour faire dans la dentelle, qu’il voulait bouger les lignes d’un sport encore trop ancré dans des codes bourgeois d’un autre temps.
On était au début du tennis moderne, du short en jeans et du coup droit massue long de ligne ou croisé court. Le début du coaching, le vrai, où l’entraineur n’est pas uniquement un lance balle mais une forme d’icône dont on essaye d’interpréter chaque clignement de l’oeil quand il est bien installé dans la box de son joueur.
Alors oui il y avait un côté un peu too much chez Nick mais sa passion du tennis était plus forte que tout le reste et son académie devenue un temple du tennis aura « produit » des champions qui ont enflammé les courts du monde entier.
On citera Agassi, Sharapova, Krickstein, Arias, Courier, Capriati, mais aussi Becker et…Kournikova, rien que ça et encore bien plus.
Nick, c’est le début du tennis comme sport planétaire, c’est aussi le début du tennis en graphite et en carbon, celui où le punch l’emporte sur une certaine finesse. Au même titre qu’un Roger Federer mais côté coulisses, Nick avait une forme de « génie » où la persévérance, la transpiration sont des socles sur lesquelles il fallait bâtir son jeu et sa carrière.
Jusqu’au bout, il aura transmis son savoir alors même qu’il aurait pu ranger sa raquette et vivre des jours heureux. Même sur son lit d’hôpital avant de nous dire au revoir, fidèle à lui même, il portait les couleurs de son académie, comme un dernier clin d’oeil à son œuvre monumentale.
Publié le lundi 5 décembre 2022 à 18:20