AccueilLe blog de la rédac'Où en est le tennis féminin ou plus simplement le tennis bleu-blanc-rouge ?

Où en est le tennis féminin ou plus simple­ment le tennis bleu‐blanc‐rouge ?

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Après un week‐end dont l’issue était prévi­sible, c’est le scénario qui a surpris les obser­va­teurs. Si le capi­taine Nicolas Escudé s’ex­clame : « On a vécu un week‐end de grand tennis », l’on peut légi­ti­me­ment se poser la ques­tion de savoir vrai­ment où en est le tennis fran­çais côté filles et pousser le raison­ne­ment chez les garçons puisque ce week‐end se profile un Canada‐France décisif.

Cinq joueuses parmi les 100, dont la numéro deux au delà de la 60e place et deux bouge­rons en attente de résul­tats, voilà ce lundi la photo­gra­phie du tennis féminin. A cela vous rajoutez donc un match de barrage pour ne pas descendre en divi­sion 3 et vous pouvez tirer avec force la sirène d’alarme. C’est presque amusant de voir une Marion Bartoli, sémillante et au look de ville, expli­quer en confé­rence de presse ce lundi que sa vie est belle, qu’elle vit des moments formi­dables, etc. etc. La concer­nant c’est sûre­ment vrai. En revanche pour la bande de Scud, la descente en enfer a bien eu lieu et ce malgré des batailles homériques. 

Mais cette résis­tance n’au­rait pas le même goût si notre capi­taine n’avait pas encore eu un coup d’éclat. Celui de ne pas sélec­tionner Rezaï et donc de la contraindre à penser à elle. Ce qu’elle fit en prenant fina­le­ment son avion du retour. On ne saura jamais la vérité sur cette affaire, sauf que ce départ a certai­ne­ment éloigné des courts trico­lores celle qui en 2010 mettait le feu au Central de Roland Garros. 

Depuis, beau­coup de choses ont changé pour elle, et malgré un poten­tiel indé­niable, elle semble suivre une trajec­toire un peu iden­tique à celle d’Alizé Cornet. Une montée en flèche dans le clas­se­ment, les féli­ci­ta­tions du milieu et du cirque média­tique, puis rien, ou si peu. Bref, on a beau retourner le problème dans tous les sens, le tennis féminin trico­lore n’avance plus. Il n’avance plus car son leader n’en n’est pas un pour les raisons que l’on connait et, surtout, parce que derrière la relève ne pousse pas assez fort.

La place de l’équipe de France n’est donc pas en divi­sion 1, on le conçoit, elle risque d’être en 3, si la Chine se met par exemple sur notre chemin. En ce 6 février, il est donc facile de tirer sur l’am­bu­lance fémi­nine, alors même que les garçons s’en­volent pour le Canada.… Mais à y voir de plus près et en scru­tant le clas­se­ment ATP, il semble bien que du côté masculin, les petits as ne sont pas légion. Et ce n’est pas le tournoi de Montpellier, trans­formé en National, qui doit nous rassurer.

Effectivement on peut se réjouir de la belle semaine de Rufin, de la finale en trois manches de la Monf’ face à Berdych, ou se consoler en se disant que Mina aura bientôt un nouveau coup droit, force est de constater que dans quelques années, quand nos fameux Mousquetaires auront de la barbe, il se peut que l’on vive les mêmes problèmes que connait aujourd’hui Escudé. 

A savoir, présenter une sélec­tion toujours plus faible que son adver­saire. A ce moment‐là, ce ne sera sûre­ment plus Forget qui sera aux commandes, ce qui au final ne chan­gera rien. Wilander avait eu une chro­nique assez dure pendant l’Open d’Australie sur l’at­ti­tude fran­çaise. En gros, il expli­quait : trop de confort tue l’ef­fort. Un autre grand spécia­liste joint au télé­phone mais qui veut garder l’ano­nymat nous a expliqué derniè­re­ment de façon assez laco­nique sa vision des choses. Elle n’est pas très éloi­gnée de celle du Suédois : « Finalement, le problème du tennis fran­çais c’est qu’il est trop riche. » Pendant ce temps, de l’autre côté du globe, Sam Sumyk continue son appren­tis­sage avec Victoria Azarenka. Cherchez l’erreur !