Se rendre à la Saint‐Jacques Arena pour les Swiss Indoors, c’est comme partir pour un pèlerinage. Roger est partout, sur les murs, au palmarès et surtout dans les coeurs.
Il est 10h45 et, pourtant, les fans et leurs t‑shirts RF sont déjà là. Dans l’arrière‐court, on peaufine les stands et le service d’ordre très pointilleux me rappelle que je suis en Suisse : « Pour prendre une photo si près du court, il vous faut un badge, Monsieur. » Je n’insiste pas, car ici plus qu’ailleurs, les palabres ne servent à rien.
Et oui, on roule à 120km/h sur l’autoroute, on est dans une notion très stricte de l’ordre. A tel point que tout est automatisé, certifié, dans une discrétion presque totale et, ce, même pour un simple code wi‐fi en salle de presse.
Cette parenthèse fermée, place au tournoi, celui où Roger a déjà triomphé cinq fois. Un record. Un tournoi où il a d’abord officié en ramasseur de balles, avant de perdre son premier match face à une légende, Andre Agassi. Inutile de dire que l’ensemble de la presse helvète fait ses gros titres sur l’enfant du pays.
Mention spécial au quotidien Le Temps toujours bien informé et qui nous révèle l’épineux problème du renouvellement du contrat qui lie le champion au tournoi. « On n’est pas tout à fait sûrs de pouvoir le renouveler », explique le directeur du tournoi, Roger Brennwald, au support suisse. Avant de préciser : « C’est aussi une question financière, mais pas seulement. Il faut que le calendrier lui convienne et que le tournoi lui plaise. Roger se sent à l’aise à Bâle, c’est clair, il est là depuis qu’il est tout jeune. »
Roger Federer lance les Swiss Indoors chers à son coeur, titre la Tribune de Genève, alors que le quotidien 24 Heures se contente d’un Federer prêt pour la passe de six dans « son » tournoi. Les guillemets sont presque inutiles, tant cette épreuve est centrée sur le numéro un mondial. Roger est partout, sur la der’ de couverture du magazine officiel, dans les rues, partout, je vous dis ! et, surtout, dans les coeurs des 6000 personnes qui seront présentes ce soir pour fêter son entrée en lice.
Toujours dans Le Temps, Roger Brennwald résume la situation en quelques mots : « Je me sens privilégié. Ce fut comme un hasard divin. C’est comme si javais gagné à l’Euromillion.»
De votre envoyé spécial à Bâle, Suisse
Publié le lundi 22 octobre 2012 à 17:30