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View on… Federer, le frisson…

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Chaque jour, retrouvez le coup d’oeil de la Rédaction sur ce tournoi de Wimbledon…

Les premières jour­nées d’un tournoi du Grand Chelem, à la Rédaction, ce sont des tunnels. Des écrans qui diffusent du tennis en continu et de l’info qui tombe toutes les dix minutes. Quand ce n’est pas plus. Comme la quan­tité de notre produc­tion, c’est aussi notre marque de fabrique, on fait le maximum pour vous proposer un pano­rama exhaustif de ce qui se passe sur la planète tennis. Résultat : on écrit, on écrit, on écrit. On fait des fautes, aussi, et c’est inévi­table. Et ce qu’il reste, au bout du tunnel, c’est une lumière. Blanche, jaune, verte. Une image. A la fin d’une telle journée, la fatigue prend le dessus. Une forme de nausée égale­ment. L’effort créatif est aussi vomitif, n’est‐ce pas. Ce lundi soir, les flashes qui subsistent dans nos yeux fati­gués voient revivre la très belle joie de Guillaume Rufin, de sinople crépus­cu­laire. Celle d’Ernests Gulbis, déses­poir, déses­pé­rant et déses­péré du tennis, à l’issue d’une victoire au mental face à Tomas Berdych. Au mental… C’est impro­bable pour ce laiton talent. Et puis la pres­ta­tion de Roger Federer. Pourquoi ? Parce que la Rédaction vous prépare un ouvrage sur le Suisse, à sortir le 1er novembre. Après « Grand Chelem, mon amour », s’at­tarder sur la légende de Roger et son amour du jeu semblait inévi­table. Alors qu’il s’ap­proche peu à peu de la fin – certes, il jouera peut‐être encore long­temps, mais jusqu’à quand gagnera‐t‐il ? -, nous voulions lui dresser un premier monu­ment de nos modestes mains. Evidemment, Rafael Nadal suivra, car l’Espagnol se pose en homme d’ex­cep­tion dans de nombreux domaines. Mais cette année, Rodge occupe tous nos esprits et l’on ne cache pas qu’on aime­rait le voir triom­pher sur le gazon de Wimbledon, pour ce qui pour­rait être son dernier titre du Grand Chelem. Egaler Pete Sampras et, au lieu de battre la perfor­mance de l’Américain, terminer sur un pied d’éga­lité en louange à ces deux monstres sacrés. Ce serait formi­dable avant de, progres­si­ve­ment, tourner la page d’une époque dorée. Ainsi, quand Roger Federer a pénétré sur le court numéro un, tout à l’heure, un petit frisson nous a parcourus la moëlle, à l’aube d’une quin­zaine qui peut être histo­rique – mais elles le sont toutes depuis quelques années. Un frisson comme il sait les faire naître par ses coups qui font de la tech­nique une notion absolue. Un frisson, un vertige, un trouble. Résultat : 6–1 6–1 6–1, un score très Federer‐grande‐époque, dû à l’ab­sence d’une oppo­si­tion un minimum saignante. On a aimé retrouver un peu de service‐volée, un art qu’ou­blient des dimen­sions physiques de plus en plus pous­sées et des styles de jeu asep­tisés. On a aussi aimé écouter les mots de Federer, en confé­rence de presse. Alors les voici, pour clôturer cette journée érein­tante, mais d’amour, de passion, d’en­ga­ge­ment et de plaisir.

« J’ai été capable de faire un peu plus de services‐volées que ce que je pensais être en mesure de réaliser. J’ai été heureux de la manière dont les choses ont évolué durant la rencontre. J’ai pu bien retourner, le breaker quasi­ment à chaque fois. C’était un bon match pour moi, évidem­ment. Je me suis senti vrai­ment bien sur le court aujourd’hui. Evidemment, être en avance d’un double break de manière très régu­lière, ou au moins d’un break, en menant 30–0 sur votre service, ça simplifie les choses et vous ne ressentez aucune pres­sion. C’est assez rare d’avoir autant d’avance au score, comme aujourd’hui, de manière aussi constante. C’est pour ça que c’était un bon match pour essayer des choses. Ensuite, c’est le genre de trucs qui peut vous resservir plus tard dans des moments plus diffi­ciles, plus déli­cats, pour déborder vos adver­saires. Qui sait si je n’en aurais pas besoin… On verra. Je ne sais pas ce qui fait la parti­cu­la­rité de Novak, Rafa et moi. Je dirais que c’est mental, physique et le talent, toutes ces choses ensemble. »

Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs… Bonne nuit et que vos rêves soient d’herbe !

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