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Vous avez dit bizutage ?

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Il y a plusieurs façons de lire l’al­ter­ca­tion à Miami entre Mika Llodra et Benoit Paire. J’en ai une. Elle est plutôt claire, il m’a semble utile de la partager. Attention, une fois de plus c’est tout à fait personnel.

« La Coupe Davis c’est le graal ».. Voila ce que Benoit Paire a répondu à Simon Alves, notre envoyé spécial au Gosier la semaine dernière pour un entre­tien exclusif. Et on comprend le jeune homme. La Coupe Davis, c’est avant tout défendre les couleurs de son pays et acces­soi­re­ment avoir une expo­si­tion médias plutôt impor­tante. Enfin, faire partie du groupe France, c’est aussi rece­voir un beau chèque au bout de deux ans. 

En effet, le système de rému­né­ra­tion des joueurs de Coupe Davis, propre à la France, est le suivant. L’ensemble des recettes guichets sur deux ans est partagé pour l’en­semble du team, enca­dre­ment compris. Le calcul est fait bien sûr au prorata des rencontres jouées. Ce système avait été mis au point pour éviter que certains de nos meilleurs joueurs ne fassent l’im­passe sur cette compé­ti­tion. Une campagne peut donc être lucra­tive si la France joue souvent à la maison.

Ceci étant dit, on peut donc clai­re­ment supposer que l’al­ter­ca­tion de Mika en direc­tion de Paire, c’est aussi l’idée de dire au jeune homme qui grimpe. « Mon petit gars, il ne faut pas croire que c’est unique­ment ton clas­se­ment qui va te permettre de rentrer dans le groupe France ». En langage Llodra cela donne : « Ne fais pas le merdeux, ne me parle pas. Tu sais qui je suis, tu me dois le respect, ferme ta gueule ». Difficile d’être plus clair, notam­ment une semaine avant le quart de finale en Argentine. Le pire c’est que la veille, les deux trico­lores avaient passé la soirée ensemble comme des bons vieux potes. Sans vouloir défendre Benoît Paire, il est vrai que tout cela est plutôt surpre­nant. Du moins, pas pour le capi­taine de l’équipe de France, puisque Arnaud Clément aurait expliqué à Paire que l’on n’est pas au pays des Bisounours…

Heureusement, dans ce petit mic mac où Llodra a choisi d’éteindre le feu en parlant des médias qui en font toujours des masses, Benoit Paire lui, s’est confié à GrandChelem et cela fait plutôt mal : « Sur le circuit tout le monde sait ce qui s’est passé. Et tout le monde a la vraie version. Tout le monde sait comment Mika est. Tu peux aller voir n’im­porte quel joueur, n’im­porte quel arbitre et tu auras la vérité. Ce qui m’embête c’est que voila dans la presse tout le monde va se dire que c’est Benoît qui a mis le feu aux poudres alors que c’est pas vrai. »
Cette petite décla­ra­tion n’est qu’une partie de l’ex­pli­ca­tion que nous a donné Benoît Paire en Guadeloupe. L’ensemble de ses confi­dences seront à décou­vrir dans le numéro 33 de Grand Chelem que nous termi­nons ce mardi. Ce numéro 33 sera dispo­nible dans notre réseau dès ce vendredi. 

Sans vouloir dire haut et fort que l’équipe de France est une petite secte où il existe un droit d’en­trée, il est évident qu’il y a un prix à payer pour pouvoir porter le survê­te­ment trico­lore. Benoît Paire, lui, croyait qu’il suffi­rait d’être perfor­mant sur le terrain. Une naïveté qui ne tenait pas compte de l’égo de certains des membres du team France et de l’idée très impor­tante dans le tennis que faire ou pas partie du sérail est souvent un point déterminant.

Avec son jeu et son parcours atypique (NDLR : On rappelle que Benoît Paire a été viré du CNE), il faut que le « roi de l’amortie » apprenne vite les coutumes off du circuit trico­lore. Tout cela pour que le jour où sa sélec­tion est possible, cela ne se joue pas sur une impres­sion, mais plutôt sur un niveau de jeu. Enfin si cela est possible.…On ose croire que oui…

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