Monstrueux !

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Le duel entre Murray et Federer a tenu plus que ses promesses, et on a bien vécu avant la lettre la finale de la Masters Cup ce vendredi et ce sans remettre en cause le talent de Gilles Simon qualifié grâce au succès de l’Ecossais en trois manches (6−4, 6–7(3), 7–5 ).

C’est au talent qu’Andy Murray a dominé Roger Federer en trois sets (6−4, 6–7, 7–5), Roger même gêné au dos a imposé bien plus qu’une résis­tance face à un Ecossais redou­table du fond de court.

Que dire ? Simplement que quand deux joueurs possèdent toute la palette du joueur de tennis, on assiste à un truc assez formi­dable. On a tout vu dans ce duel : renver­se­ment de situa­tions, aces en force, aces en slice, amor­ties, contre‐amortie, volées à contre‐temps, tout vrai­ment tout.
On a surtout vu un Federer bondis­sant au premier set, motivé comme jamais, montant au filet sur chaque occa­sion, rentrant sur le court en patron. « On adore quand Federer joue comme cela » s’ex­clame Guy Forget, nous devant notre poste on se lève, car Roger en atta­quant c’est le vrai grand kiff. 6–4 le premier set est plié, mais Andy a su faire jouer le Suisse, a su le cuisiner comme sa formi­dable main le lui permet. Sa main, mais aussi ses jambes, car l’Ecossais est une vraie mobylette.
Le début de la seconde manche tourne vite en sa faveur, il s’échappe, mène 5 à 2, double break. En face, Federer semble plier, lâche quelques points, comme si il était déjà prêt pour la bataille de l’ul­time manche. Mais le voilà qui sauve une balle de set, retrouve des ressources et revient vite, et bien, toujours en grim­pant au filet, en volleyant à la perfec­tion. 5–4, 5–5, Andy déraille, voila venu le temps du tie‐break. Un tie‐break qu’Andy avale, en tentant et surtout en oubliant une fin de match traumatisante. 
Une manche partout, Roger est touché, telle­ment, qu’il demande au kiné de venir le masser au dos. On craint le pire, et le pire pour Roger c’est de se faire breaker d’en­trée, 2–0, cette fois c’est à la vie à la mort. Et la vie c’est l’at­taque. Le ton monte encore, Roger recolle 3 partout, le spec­tacle continue, Magic Fed lâche un coup de droit de folie le long de la ligne, le break est fait, et la finale se rapproche. Ecourtant les échanges à chaque occa­sion, le festival des points gagnant continue, quel bonheur ! Roger sauve deux balles de break à 4–3, mais craque sur la troi­sième sur un smash facile. 4–4, le bras de fer atteint des sommets. Roger sauve ou plutôt Andy craque sur ses deux balles de match (15−40). Service volée d’an­tho­logie balle de 5–5, c’est du délire, le public ayant depuis le début pris posi­tion pour le Suisse. 
Mais Roger n’a plus de carbu­rant, la 3e n’est toujours pas la bonne, ni la 4e, allez Roger ! Andy le trans­perce, voila la 5e, service‐volée, et le lob qui sort…Face à face au filet, la bande, voila la 6e et un Ace de Roger, sortez les calmants ! 7e même topo, un ace ! Cette fois ça suffit ! 654015 au 3ème pour l’Ecossais. On arrive aux 3 heures de jeu. Le coeur palpite, que va‐t‐il encore se passer ? Quel coup va encore être inventé ? La première ne passe pas… L’Ecossais va‐t‐il encore louper sa chance et sur une double faute en plus ?

Non pas cette fois ! Andy l’a fait ! Un match d’an­tho­logie, une bataille face à un très grand Rodger, une victoire qui va marquer pour long­temps dans sa vie de joueur, il faudra déci­dé­ment compter sur Murray et ceci dès maintenant…