EXTRAORDINAIRE. Les superlatifs manquent. Stanislas Wawrinka élimine Novak Djokovic en quarts de finale de l’Open d’Australie. 2–6 6–4 6–2 3–6 9–7, quatre heures de jeu. Il affrontera Tomas Berdych pour une place en finale.
STANIMAL. Retenez ce surnom. Retenez‐le bien. Retenez‐le, car il vient de se faire une place dans l’histoire des tournois du Grand Chelem. En battant Novak Djokovic, numéro deux mondial, triple tenant du titre, quadruple vainqueur du tournoi, Stanislas Wawrinka a mis fin à une hégémonie sans partage. Mieux, le Suisse a envoyé un signal très, très, très fort. Un signal monstrueux, un signal inimaginable il y a quelques saisons : désormais, nul n’est invincible, ni Novak Djokovic, ni Rafael Nadal, ni Andy Murray. Même en Grand Chelem. Ceux qui soufflaient un vent de terreur depuis les années 2005 peuvent être changés en brise. Métamorphosés. Ecrasés. Et renversés.
Cela avait pourtant mal débuté…
Aujourd’hui, à Melbourne, tout avait pourtant mal commencé pour Stanislas Wawrinka. Absent durant le premier set, il se fait matraquer par le numéro deux. On croit à une fessée. On se dit que ce match sera à nouveau à classer parmi les chocs accouchant de souris. Mais non. Car, depuis 2013 et sous l’égide de Magnus Norman, l’éternel lieutenant de Roger Federer s’est découvert une âme de général. Alors il s’encourage et il s’en va au front. Novak n’est pas au mieux, il enchaîne les fautes bêtes – 10 dans le deuxième set. Et voici Stan qui égalise. Bon. Mais ce n’est pas fini ! Sans se démonter, il continue sur sa lancée. Ultra‐réaliste, il gère parfaitement ce Djokovic qui s’embourbe dans les erreurs. Deux sets à un, et nos yeux s’écarquillent. Mais la mise au point du patron ne se fait pas attendre. Ce patron, c’est Djoko, et depuis si longtemps… Il retrouve sa qualité de service avec 77% de premières et joue 16 coups gagnants pour égaliser à deux manches partout.
So deserving for Stan the man #nevergiveup #whatamatch #sohappy
— Roger Federer (@rogerfederer) 21 Janvier 2014
Le marathon aura bien lieu. Ces deux hommes nous feront bien rêver. Pourtant, on se prend à douter dès l’entame du cinquième. Stan semble touché moralement. Il se fait breaker… et l’espoir d’une folle bataille se voile. Mais non, mais non ! Ce gars n’a plus le mental défaillant qui lui portait auparavant préjudice, il n’a plus l’inconstance, il n’a plus peur. Le débreak dans la foulée ! Et le bras de fer peut débuter. Vraiment. Le niveau de ces deux gladiateurs augmente avec la fatigue des deux hommes. Wawrinka lutte sur son service. Et retrouve sa première balle au tout meilleur moment, dans le fameux septième jeu, pour sauver une nouvelle balle de break. La tension est insoutenable, les coups échangés de plus en plus violents. Si Djoko se montre intraitable sur son engagement, Stan’ sort des premières à 215 km/h et la machine à aces. On sent néanmoins le Suisse au bord des crampes… Les crampes – et le spectre de l’année dernière lui souffle son haleine dans le cou ! Mais il ne lâche rien et balance des coups droits dans tous les coins du court… et des revers ! Ciel, ce revers ! Mais quel revers ! Mais quel revers ! Cette folie douce le sauve à de multiples reprises, face à un Serbe bien plus en forme physiquement. Et mentalement. Mais courir après le score durant une manche d’1h20, c’est éreintant. Même pour Novak Djokovic. Lui qui avait bénéficié de cet avantage il y a un an se fait avoir cette fois‐ci. Après une très courte interruption due à la pluie, après un nouveau jeu bien maîtrisé, Nole sert pour revenir à 8–8. Une erreur. Une inattention. Une balle de match offerte. Une volée ratée.
Et Djokovic court après le score…
C’est fini. L’exploit a eu lieu. L’impensable. L’inimaginable. Stanislas Wawrinka élimine Novak Djokovic en quarts de finale de l’Open d’Australie, 2–6 6–4 6–2 3–6 9–7, en quatre heures. 153 points au total, contre 161 à son adversaire vaincu. 51 points gagnants pour 60 fautes directes, contre 45–60 à son adversaire vaincu. Cinq breaks réalisés, contre quatre à son adversaire vaincu. Une victoire, une, mais une immense, contre une défaite à… Oui. C’est bel et bien fini. Stanislas Wawrinka accède pour la deuxième fois de sa carrière aux demi‐finales d’un tournoi du Grand Chelem. Sauf qu’en face de lui, il aura Tomas Berdych. Et c’est bien ça la grande folie de ce résultat : l’un des deux, Berdych ou Wawrinka, sera en finale de ce tournoi majeur. Et aura l’occasion de succéder à Juan Martin Del Potro dans le costume de pourfendeur des séries du Big Four.
Qui sait. Stanislas Wawrinka a peut‐être, ce soir, ouvert une nouvelle ère.
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Publié le mardi 21 janvier 2014 à 14:13