En 34 éditions, les Petits As recèlent de nombreuses histoires et anecdotes. Julia Bensoussan, présente à Tarbes depuis 1986, en connaît un rayon sur les champions. Contact privilégié par son rôle de traductrice, c’est elle qui a accueilli un certain Michael Chang lors de son succès en 1986. Mais pas que…
Les Petits As ont construit leur réputation dès les premières éditions. En 1986, trois ans avant de soulever la Coupe des Mousquetaires du côté de la Porte d’Auteuil, Michael Chang se révèle en remportant le trophée à Tarbes. Et Julia a assisté à l’éclosion du phénomène. « À l’époque, mon mari s’occupait des hôtesses. Personne ne parlait anglais, ils lui ont demandé si je pouvais m’en occuper. » Une demande qu’elle accepte et qu’elle n’est pas prête d’oublier. « Je me suis liée d’amitié avec Michael et sa maman. Ma fille avait le même âge que Michael et sont restés très bons amis ! Les médias ont essayé de créer une histoire d’amour, mais c’était faux. Ils parlaient beaucoup, de musique… De trucs de jeunes ! » Trois ans après Tarbes donc, l’Américain de 17 ans et trois mois s’impose à Paris. Julia et sa fille étaient aux premiers rangs. « En 1989, on est montés à Paris pour Roland‐Garros et on l’a vu gagner contre Ivan Lendl (huitièmes de finale). On dit à sa maman, que s’il allait en finale on remontait ! Alors pour la finale, elle nous a offert des billets dans sa loge ! C’était extraordinaire ! Ma fille était assaillie par les journalistes. Entre les sets, elle allait sur Sud Radio pour parler ! »
Aujourd’hui encore, Michael et la famille Bensoussan sont en contact. L’actuel coach de Kei Nishikori n’oublie jamais de leur écrire et de les saluer. « Il est vraiment adorable, il n’a jamais changé et toujours resté abordable… »
Mais le plus fou est à venir. Deux ans après, en 1988, Julia s’occupe d’un match d’exhibition entre Björn Borg et Vitas Gerulatis. Traduction, transfert à l’aéroport, jusque là rien de sensationnel. Sauf qu’après le retour à l’aéroport, le séjour va prendre une toute autre tournure. « Le dimanche matin, je les amène à l’aéroport. Peu de temps après, je reçois un coup de téléphone : « Julia, on ne peut pas partir, on a un problème avec l’avion (Borg avait son jet privé). Les montagnes sont magnifiques, est‐ce que l’on peut aller au ski ? ». Alors j’essaie d’arranger le coup car à l’époque le tournoi était pendant les vacances scolaires et la route était fermée. Par chance, j’étais à côté du préfet qui me dit : « Je vais m’organiser pour que la route soit ouverte…» »
« Gerulatis touchait les fesses des filles dans les télésièges ! »
Oui vous ne rêvez pas, Borg obtient une autorisation pour ouvrir une route fermée. Une fois en station, à La Mongie, Julia s’occupe de tout pour les équiper. Les commerçants ne souhaitaient pas les faire payer. Une proposition refusée par les deux anciennes stars de la petite balle jaune. Néanmoins, les deux compères profitent pleinement de ce séjour improvisé… « On mange ensemble, Gerulatis boit quelques bières. Le moniteur, qui s’est occupé d’eux, me dit que Gerulatis touchait les fesses des filles dans les télésièges (rires) ! »
Quand ils apprennent qu’ils peuvent redécoller avec un nouvel avion, Borg a une demande bien particulière… « Pour descendre à l’aéroport, Borg me demande s’ils pouvaient le faire en…hélicoptère ! Je vais voir le directeur de la station que je connaissais. Il a téléphoné à une compagnie qui nous a envoyé un hélicoptère ! C’était hallucinant ! » C’est peu dire ! Au moment du départ, le champion suédois a, bien évidemment, tenu à remercier son hôte. « Borg m’a pris dans ses bras et m’a remercié ! J’ai pris une semaine pour m’en remettre (rires) ! »
En bonus track : Les Petits As sont aussi un lieu de rencontre… N’est‐ce pas Anna Kournikova et Juan‐Carlos Ferrero ?
Publié le mardi 2 février 2016 à 18:15