Richard Gasquet est revenu à la compétition ce week‐end lors des qualifications du tournoi de New Haven pour lequel il s’était vu refuser une invitation pour le grand tableau. Un retour qui s’est soldé par une victoire facile face au 922ème mondial (6÷3 6⁄2) et une défaite 7⁄6 4⁄6 6⁄3 contre Dusan Vemic, classé 458ème en simple et 51ème en double. Dans une interview accordée à L’Equipe d’aujourd’hui, l’ancien numéro 7 mondial est revenu sur ses graves ennuis des derniers mois, son retour, ses sensations, ses attentes du moment, ses objectifs à court et long terme et son organisation actuelle. (Gasquet s’est séparé de Guillaume Peyre il y a quelques semaines, avec qui il s’entraînait depuis un an. Le Biterrois lui a préféré son ancien coach, Eric Deblicker qui l’avait conduit dans le Top 10 en 2007.)
Interrogé sur ses sensations et sentiments après sa défaite au 2ème tour des qualifs, Gasquet ne s’estime pas en retard par rapport à ce qu’il avait prévu. « Je savais très bien que je ne serais pas bien. J’ai quand même stoppé deux mois et demi complètement. Sans toucher la raquette, sans faire un footing, sans rien faire. On a compris, j’espère, pourquoi je suis resté à ne rien faire pendant tout ce temps. Mais depuis trois semaines, je me suis beaucoup, beaucoup entraîné. Ces deux mois et demi d’arrêt complet, ç’a été très dur mentalement. Je ne demande qu’une chose : soyez indulgents, soyez un peu patients. J’ai besoin de temps. Il n’y en a pas beaucoup qui se seraient relevés de tout ce que j’ai subi. Je vais me « mettre cartable » à l’entraînement. Quoi dire d’autre ? Je suis heureux d’être de retour. Ma vie est dans le tennis. Mon seul regret sur les qualifs, c’est d’avoir dû jouer sur un court avec aussi peu de recul. Je n’ai pas l’habitude de jouer dans ces conditions. »
Le Biterrois a par la suite raconté son emploi du temps depuis l’annonce du verdict du tribunal de la FIT il y a un mois et demi. « Au début j’ai un peu joué avec Yannick (Noah). Pour le plaisir de jouer. C’est comme ici à New Haven, j’ai pris du plaisir. Je suis là pour oublier tous les coups que j’ai reçus. J’ai été triste, c’est la seule fois de ma vie où j’ai été triste. Quand j’ai repris l’entraînement, je savais qu’il allait me falloir du temps. Je me suis alors fixé l’US Open comme objectif. Mais petit à petit je me suis dit que je pourrais tenter ma chance à New Haven. »
Richard Gasquet affirme ne « pas penser du tout à l’appel de la fédération internationale » et préfère se contenter du plaisir de taper à nouveau la balle. « Je n’ai pas d’attente, je veux simplement jouer au tennis. Je ne veux pas dire par exemple que je vise les demi finales à l’US Open. Je vais simplement aller jouer et prendre du plaisir. Avant, j’aurais fait une grosse semaine d’entraînement. Et puis je n’ai eu ni mal à l’épaule ni au coude. J’ai pu servir à fond, je demande simplement un peu de patience. Je suis très motivé. J’espère revenir vite dans les vingt premiers. »
L’ancien numéro 7 mondial a ensuite évoqué la question Yannick Noah. Ce dernier avait expliqué au JDD qu’il avait concocté un programme pour Richard Gasquet mais que celui‐ci n’avait pas voulu le suivre, car très, trop ? Radical. « J’ai voulu suivre tout ce qu’il a dit. Yannick dès qu’il parle je l’écoute attentivement. Il va me suivre toute ma carrière. Je sais que je peux l’appeler à tout moment. Et je compte bien le faire cette semaine. Là je suis content de revenir avec Eric (Deblicker). C’est quelqu’un que je connais tellement bien. C’est le compagnon idéal pour repartir après cette période difficile. »
Le Français regrettait enfin le fait de ne plus pouvoir disputer de matches avant la dernière levée du Grand Chelem, l’US Open, qui débute dans une semaine. Il se montre pour autant très impatient de rejouer des matches importants, de retrouver les grands courts, le public et les montées d’adrénaline qui vont avec : « On a beau s’être bien préparé, rien ne vaut le stress des matches. Et ce stress, j’en veux. Ce sera pour New York. Du grand public… Je veux bien prendre n’importe qui au premier tour. Nadal, Federer, un qualifié, n’importe qui, je m’en tape ! Le bonheur est sur le court. C’est là où je suis heureux. J’ai été trop malheureux de me retrouver si longtemps devant la télé. Je sais que je ne fais plus partie des meilleurs mondiaux, mais j’aspire à les retrouver. »
Publié le lundi 24 août 2009 à 15:54