Richard Gasquet a réussi son entrée en lice, à Roland Garros. Un premier match, ce n’est jamais facile, surtout face à un joueur que l’on ne connaît pas… Au final, c’est une victoire 6–3 6–4 7–6(4) contre Jurgen Zopp, qui le lance convenablement dans le tournoi. En conférence de presse, un Richard toujours très volubile s’est confié sur ses impressions, son prochain adversaire, Grigor Dimitrov, et le tube du moment, Brian Baker.
Tu le connaissais un peu, Jurgen Zopp, ou pas du tout ?
Non, je ne le connaissais pas du tout, vraiment. Dans ces cas‐là, ce n’est jamais facile… D’ailleurs, je n’ai pas été loin de perdre les deux manches, à chaque fois. C’était un premier match, sur le Central, il fallait surtout retrouver les repères. Ce n’est pas évident… D’autant que j’ai toujours un peu de mal contre les grands joueurs, qui servent fort, qui jouent à plat, comme lui. Ceux qui prennent la balle très tôt. On n’a jamais trop le temps, ce n’est pas facile.
Qu’est-ce qu’on fait, quand on ne connaît pas du tout son adversaire, comme toi, aujourd’hui ?
C’est simple, on prospecte, on demande aux uns, aux autres… On l’observe. Moi, j’ai vu sa taille, par exemple (1m90). Je me suis dit qu’il devait bien taper la balle… Ca s’est vérifié, j’ai été bousculé tout le match. Je n’ai jamais été suffisamment devant pour pouvoir me dire : « C’est bon, c’est fait. » Pour ça, c’était un bon match pour me mettre en jambes.
Il y a de la tension lors d’un premier match, comme ça ?
Oui, il y en a toujours, c’est difficile. Tu attends beaucoup de toi‐même, tu veux bien faire. Dans cette perspective, c’est toujours bien de gérer et de gagner ce type de rencontres.
Tu aurais aimé pouvoir gagner tranquillement, sans être jamais inquiété, en t’économisant ?
Federer est le seul à pouvoir s’économiser vraiment. Il perd peu d’énergie, il fait les points, comme les fautes. Sinon, nous, les autres, les points, on doit les suer. Mais c’est sûr que ça doit être pas mal de réussir à gagner beaucoup plus facilement…
Physiquement, tu te sens comment ?
Je me sens prêt, prêt à aller loin dans le tournoi. Les matches, il faut les gagner, ce n’est pas évident. Mais, sincèrement, je me sens bien.
Gilles Simon parlait de vent, hier, sur le Central… Ca ne t’a pas gêné, toi, aujourd’hui ?
Non, moi, le vent, ça ne me dérange pas. Dans ces conditions, je m’en sors souvent mieux que l’adversaire. Ca me convient assez. Mais, là, il n’y en avait pas. Le vent, quand il y en a, se lève plutôt vers 17h00. Sur le Central, c’est vrai qu’il y a du monde. Tu as plus de pression. Mais tous les courts centraux du monde sont particuliers, à l’US Open, à Wimbledon… Il faut jouer dessus régulièrement pour se sentir à l’aise dessus.
Ton prochain adversaire : Grigor Dimitrov. Qu’est-ce que tu peux dire de lui ?
C’est un gars qui joue très bien. Je me suis souvent entraîné avec lui. Honnêtement, je pense que, dans les mecs qui ne sont pas têtes de série, les gars à éviter, c’est l’un des meilleurs. Il a beaucoup de talent. Personnellement, je l’ai trouvé super fort chaque fois que j’ai joué avec lui. Il arrivera un jour dans le top 10, je pense.
Il met du temps à percer…
C’est toujours difficile de gérer l’attente qu’il y a autour de vous, les espoirs qui vous entourent. Mais, aujourd’hui, tous les joueurs jouent vraiment bien. D’ailleurs, il n’y a pas beaucoup de jeunes dans les 100 premiers. C’est difficile de percer, le tennis est un sport joué mondialement… Tous les mecs jouent bien, jusque dans les Challengers. Dimitrov, avec son talent, il ne lui manque juste qu’un petit déclic.
En ce moment, on parle beaucoup d’un certain Brian Baker, que tu avais battu aux Petits As…
Oui, c’est vrai ! Je n’avais pas revu sa tête depuis les Petits As, justement ! Mais je l’ai reconnu d’emblée… C’est le même visage et le même jeu. Là, il joue bien, mais sur dur, il sera encore meilleur. A l’époque, je me rappelle, il avait déjà un excellent revers à deux mains. Il a du talent, c’est indéniable, atteindre la finale des Petits As, ce n’est pas rien ! Je suis content pour lui, en tout cas. Il a subit beaucoup d’opérations, je crois. Il n’a pas dû passer des moments simples…
De votre envoyé spécial, à Roland Garros.
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Publié le mardi 29 mai 2012 à 16:23