C’est LE choc de ces demi‐finales messieurs à Roland Garros : Novak Djokovic versus Roger Federer, le numéro 1 mondial en quête de Grand Chelem face à l’homme aux 16 titres majeurs. Après leur match légendaire au même stade de la compétition l’an passé à Paris, que vont cette fois nous offrir les deux cadors ?
A droite de la chaise, Novak Djokovic : 25 ans, 30 titres, 5 Grands Chelems, numéro 1 mondial, 35 victoires pour 5 défaites en 2012. A gauche de la chaise, Roger Federer : 30 ans, 74 titres, 16 Grands Chelems, numéro 3 mondial, 36 victoires pour 4 défaites en 2012. Les présentations faites, passons maintenant aux choses sérieuses. Que nous réservent ces deux champions pour le duel de cet après‐midi ? Sans doute un grand moment de sport, une nouvelle page grandiose de leur rivalité déjà riche de 25 affrontements (14 victoires à 11 pour le Suisse). Voici pourquoi.
Ces deux‐là ont une revanche à prendre. Novak Djokovic d’abord : battu à ce stade de la compétition par Federer l’an passé, il avait été privé d’une première finale à Roland Garros, d’une place de numéro 1 mondial et d’un record de victoires consécutives sur le circuit. Alors en pleine gloire, le Serbe était brutalement redescendu de son nuage. Non, il n’était pas invincible. Oui, un Federer quasi‐trentenaire, que certains qualifiaient déjà de déclinant pouvait encore lui barrer la route. Cette leçon, Nole n’est pas prêt de l’oublier. Et cette année, le Serbe est revenu pour laver l’affront. Cette fois, le boss c’est bien lui. Bien installé dans son fauteuil de numéro 1 mondial, il veut aller au bout de ce fantastique « Novak slam », et ne pense qu’à ce premier titre à Roland Garros. Et même si son niveau de jeu semble moins bon, même si son parcours est plus chaotique que l’an passé, Djoko’ sait ce qu’il veut, comment l’obtenir…Et il l’aura. C’est en tout cas ce que pense son ancien coach, l’Italien Riccardo Piatti. « Je peux me tromper mais je le vois gagner. Parce que je le connais bien, je le sens bien. Quand il met tout en oeuvre pour un but, il le réalise… » C’est cette foi en son rêve le plus cher qui a sans doute permis au Serbe de remonter deux sets de handicap face à Seppi et surtout, de sauver 4 balles de match face à Tsonga avant‐hier. Cette foi en ce rêve sera l’un des plus gros atouts du numéro 1 mondial qui, fort de son incroyable sauvetage en quarts de finale, doit finalement se dire que rien, ni personne, ne l’empêchera plus d’aller au bout.
Mais Roger Federer, lui aussi, a une revanche à prendre. Que voulez‐vous, le Suisse n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Et forcément, lorsque Novak lui a « piqué » une qualification pour une finale de l’US Open l’an passé, Roger n’a pas du tout, du tout, apprécié. Souvenez‐vous, ces deux balles de finale du Suisse, qui pourtant au service, a vu le match lui filer sous le nez, la faute notamment à un retour canon Novakesque, joué les yeux fermés. Cette défaite, soyez‐en sûrs, sa Majesté Roger ne l’a pas digérée. Et le Suisse aura certainement à coeur de remettre les choses au point, en battant à nouveau son rival serbe dans un grand match. Comme il l’avait justement fait, ici‐même, l’an passé. « Moi, j’avais bien aimé ce match » déclarait‐il, tout sourire, sur la terrase de France Télévisions avant‐hier. « Il y avait eu de sacrés échanges, une qualité de jeu incroyable. Un super physique, un super mental, ça s’était fini tard dans la nuit, bref il y avait tout. » Tout et surtout, à la différence de cette demie de Flushing Meadows, la victoire au bout…
La profonde envie de battre son adversaire animera, vous l’avez bien compris, chacun de ces deux hommes. Tennistiquement, ils se connaissent par coeur et sauront certainement élever leur niveau de jeu le moment venu, eux qui n’ont pourtant pas été flamboyants depuis le début de ce tournoi. Attention mesdames et messieurs, accrochez‐vous bien à vos canapés. Ça va saigner !
La raquette de Roger Federer, ici !
Publié le vendredi 8 juin 2012 à 10:32