Dans notre magazine qui vient de sortir cette semaine, nous avons une séquence intitulée Guest Star. Pour ce numéro 77, c’est Jérémy Chardy notre invité. Cette entretien a été réalisé pendant le tournoi d’Estoril. Il est disponible en intégralité dans le mag. On a décidé de vous en sélectionnant un passage.
Quel est ton pire souvenir à Roland‐Garros ?
Forcément celui vécu en octobre dernier. Je jouais sous la pluie, il faisait froid, il n’y avait pas une personne dans le stade. Mille fois, j’aurais dû gagner ce match. Au final, je me retrouve dans les vestiaires, frigorifié, je suis éliminé et je n’ai même pas l’impression que c’est Roland‐Garros. Je suis forcément triste. Je n’ai pas pris un gramme de plaisir. Je songe vraiment à arrêter. Je prends conscience à cet instant précis que je ne suis pas tous les jours sur le circuit pour vivre des moments comme celui‐là, que je sais que ma réelle motivation, c’est le plaisir du jeu.
On a évoqué votre pire souvenir, mais il doit forcément y en avoir un de bon à Roland‐Garros…
Évidemment, et il est au‐dessus de tout. Je m’en souviens comme si c’était hier. C’était en 2008. Je suis invité, classé au‐delà de la 180e place, personne ne me connaît. Je débarque à Paris, et je parviens à atteindre les huitièmes de finale en sortant Tursunov, mais surtout David Nalbandian. Je découvre les médias, le circuit. À l’issue du tournoi, je suis Top 100. C’est comme un rêve éveillé, un aboutissement, c’est magique. J’en ai des frissons à chaque fois que j’en parle.
Publié le samedi 29 mai 2021 à 18:22