Ce lundi soir, votre serviteur avait la chance d’accompagner son fils à un tournoi où il allait devoir batailler lui aussi en session de nuit contre un adversaire aux portes de la seconde série.
Le club où j’arrive est donc plein, des joueurs partout, un anniversaire à fêter et bien sûr un écran où Novak Djokovic livre un dernier set contre Francisco Cerundolo en huitièmes de finale de Roland‐Garros. Novak est assez impressionnant alors même qu’il boitait bas une heure avant.
Evidemment les joueurs présents, élevés à la culture suisse ou espagnole, ne se sont alors pas gênés pour se lâcher : « Quel comédien, il n’a rien, c’est dégueulasse, il ne faut pas qu’il gagne, c’est injuste, ce n’est pas du tennis, regarde le maintenant il veut se mettre le public dans la poche car il est mal aimé etc etc etc », des brèves de comptoirs maladroites mais symboliques.
Au final, Djokovic l’emporte, remercie le public devant ces « fans » de tennis médusés. La touche finale est apportée par le prof du coin qui en rajoute une couche, vous savez le fameux supplément cheddar : « De toute façon, Roger Federer ou Rafael Nadal n’auraient jamais fait ça. »
C’est ce qui me dérange le plus car, comme l’ont précisé justement les champions interrogés en conférence presse, il arrive fréquemment qu’un joueur se blesse en cours de match et même qu’il rentre sur le court avec une petite douleur.
Et ce n’est pas pour cela qu’il en fait des tonnes ou qu’il ment. Finalement, le seul problème de Djokovic est d’avoir appelé le docteur pour un traitement et surtout d’avoir gagné le match après avoir eu un trou d’air lié à sa blessure. On appelle ça le tennis, c’est tout…
Publié le mardi 4 juin 2024 à 11:40