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La semaine du joueur – Parole de coach : « Il flotte… et le mini‐Roland Garros se trans­forme en mini‐Bercy ! » (5÷6)

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Bastien et Agnes doivent parfois impro­viser pour leurs séances d’en­traî­ne­ment, comme ici, à Annecy. C’est la débrouille !

C’est la semaine du JEU et du JOUEUR sur Welovetennis ! Au programme, inter­views, articles et vidéos sur ce qui fait la passion du tennis, ses problèmes, la manière dont vous la vivez au quoti­dien et ce qui la provoque. Place au rôle du coach et à la forma­tion – oui, ce gars qui tente de vous faire progresser tant bien que mal !

Bastien est respon­sable du pôle féminin à l’ISP Academy, près d’Antibes. Jeune coach, il vous raconte son vécu, ses espoirs, son quoti­dien et son expé­rience dans le cadre de cette « semaine du joueur » sur Welovetennis. Une série en six épisodes, aux côtés d’une de ses joueuses, Agnes, une Danoise de 12 ans, plus jeune pension­naire de l’aca­démie, qui veut devenir profes­sion­nelle. En un an, cette jeune fille est passée d’un niveau de 301 à des victoires sur des adultes clas­sées 5/6… Pour Agnes, c’est le moment de se frotter au gratin mondial ! 

Episode 1 : De Sartrouville à Odessa
Episode 2 : Agnes, des rêves et des moyens !


Episode 3 : L’événement !

Episode 4 : Agnes, en route vers son premier événe­ment inter­na­tional !

Lundi, nous y voilà, Annecy et son fameux lac, la vieille ville, magni­fique… et la pluie ! On a fait la route sous des trombes d’eau. Nice‐Annecy en plus de 8 heures, dans la brume, on est exté­nués. Heureusement, Agnes ne rentre dans le tableau que mercredi. Le ciel est noir, l’air humide, le sol trempé. Mon premier réflexe est de me diriger illico au club pour voir l’état des terrains. Bingo ! les terres battues sont noyées. Je demande alors où va se dérouler le tournoi, en sachant déjà que, comme toujours lorsque la météo joue des siennes (c’est‐à‐dire, en France, environ 8 fois sur 10 !) les « mini‐Roland Garros » se trans­forment vite en « mini‐Paris‐Bercy ». Et, là, rien n’est plus pareil. Je ne suis pas déçu : quatre courts couverts dans le froid, à peine de quoi s’asseoir (si tu te réserves une chaise en arri­vant à 7 heures du mat’), non sans empiéter de deux mètres sur le terrain… Bref, on est loin de l’événement « sublime » auquel on s’attendait.

« Je ne suis pas déçu : quatre courts couverts dans le froid, à peine de quoi s’asseoir… On est loin de l’événement « sublime » ! »


Seulement, le coach ne doit surtout pas faire sentir à son joueur qu’il y aurait, dans ces condi­tions inat­ten­dues, une brèche dans laquelle il pour­rait entre­voir un semblant d’excuses ou de plaintes quel­conques, trop mauvais message pour l’inconscient du joueur. Alors on parle plutôt des aléas du tennis, d’adaptation et, surtout, on lui rappelle une bonne dizaine de fois que Sharapova a vécu la même chose quand elle était jeune… L’adaptabilité du joueur, mais aussi du coach ! Car nous ne sommes pas au bout de nos peines : pas de terrains indoors pour s’entraîner… et rien dans la région, à part à la fin des matchs, c’est-à-dire vers 20h pour, au mieux, un créneau de 25 minutes (débrouille‐toi pour caler ta dernière journée de prépa­ra­tion avec ça !). Alors, ni une, ni deux, je prends mon télé­phone pour appeler mon seul contact de la région qui pour­rait éven­tuel­le­ment m’aider : la Rédaction de We Love Tennis ! « Allo, les gars, je suis à deux heures de chez vous pour un tournoi dans le coin. Aucun terrains couverts demain pour s’entraîner plus de 30 minutes… Est‐ce que vous pour­riez me trouver ça pas trop loin ? » Et voilà comment, en moins de 10 minutes, j’ai deux créneaux de deux heures réservés aux terrains couverts du Grenoble Tennis (un grand merci pour leur accueil, d’ailleurs !).

« Un coup de fil et, en moins de 10 minutes, j’ai deux créneaux de deux heures réservés à Grenoble ! »


Mardi, dernier jour de prépa­ra­tion. Départ de l’hôtel à 8h30, direc­tion Grenoble. Une petite heure de route mais, au moins, on a de quoi s’entraîner sans limite de temps. Dès l’échauffement, je peux sentir l’angoisse de ma petite qui s’imagine jouer sur dur indoor un tournoi pour lequel elle se prépare depuis un mois sur terre battue outdoor. J’arrête les balles, on s’assoie, on discute, sans attentes d’un miracle, mais, déjà, pour lui faire sortir ce qui lui pèse un peu sur les nerfs, en espé­rant qu’elle reprendra la raquette en se sentant un peu plus légère et concen­trée. Aux dernières nouvelles, le super­vi­seur du tournoi comp­tait sur une accalmie demain pour lancer les matchs dehors, sur terre. Là, j’ai deux choix, celui de foncer dans cette direc­tion en conti­nuant d’insister sur les objec­tifs tactiques des quatre dernières semaines et, ainsi, rassurer ma joueuse, préserver sa confiance. Ou celui de déclarer offi­ciel­le­ment la situa­tion de crise et l’entraîner comme si elle devait jouer sur dur demain. Je fais le choix numéro un, même si l’option du match sur dur inté­rieur fait l’objet d’une discus­sion, avec quelques direc­tives spécifiques. 

Le point positif ? Agnes est sortie du terrain avec un bon feeling dans son tennis et une confiance visi­ble­ment bien meilleure qu’en arri­vant le matin. Pour moi, c’est le prin­cipal ! Ce qu’il se passera demain, de toute façon, personne ne peut le prévoir… alors autant qu’elle s’endorme, ce soir, rassurée et confiante. Advienne que pourra…

A suivre… Dernier épisode demain, samedi !

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