Voila une déclaration qui pourrait bien raviver les débats au sujet du dopage dans le tennis. Auditionné hier par le Sénat, Patrice Clerc, ex‐directeur du tournoi de Roland Garros (de 1984 à 2000) s’est montré sceptique quant à l’efficacité de la lutte antidopage dans le tennis, pendant les années 90.
Selon lui, par méconnaissance des produits et par manque de contrôles, certains joueurs ont pu passer au travers des mailles du filet :
« C’est un avis personnel. Je pense qu’à l’époque on est passé à côté de la vague EPO qu’on ne connaissait pas. Ce n’est pas quelque chose qui était dans les esprits. Les contrôles étaient purement urinaires », a déclaré Patrice Clerc.
Plus surprenant, l’ex directeur du tournoi de Roland Garros a même laissé entendre que l’ATP aurait volontairement fermé les yeux et fait preuve de laxisme, afin d’éviter qu’une affaire de dopage ne fasse surface et ne salisse son image. En ne contrôlant que les perdants des matchs mais surtout en confiant les contrôles à une société privée, non assujettie à l’Agence Mondiale Antidopage, l’ATP aurait donc cherché à préserver son image, au détriment d’une lutte efficace contre le fléau du dopage.
» Dès 1988, on a mis en place des contrôles dans le tennis. A Roland Garros, des contrôles aléatoires ont d’abord été effectués, puis on les a faits sur les perdants des matches. Puis à un moment, l’ATP a pris la décision avec la fédération internationale de tennis de faire faire les contrôles par une société privée canadienne. On peut toujours soupçonner que les contrôles sont plus faits pour prévenir des dommages qui pourraient être faits par des annonces publiques, que pour réellement être transparent. […] On ne trouve que ce qu’on cherche. Mais les intérêts sont tels qu’on n’a pas trop intérêt à ce que les choses sortent »
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Publié le jeudi 18 avril 2013 à 13:30