Traditionnelle question d’avant tournoi… Qui va remporter, selon vous, cette édition 2013 d’Indian Wells ?
Novak Djokovic se présente dans la peau de leader incontestable et, certainement, grand favori. Le Serbe est numéro un mondial – on ne risquait pas de l’oublier – avec 4000 points d’avance et toujours invaincu en 2013, surfant même sur une dynamique de 18 victoires consécutives. S’il n’est pas aussi impressionnant dans le jeu qu’en 2011, Nole profite d’un physique à toute épreuve et d’une constance effrayante. Egalement du gouffre qui le sépare encore des Ferrer, Berdych & Co. Ainsi que d’un mois de février qui a vu Murray s’absenter, Nadal s’exiler et Federer baisser, quand lui‐même ne revenait qu’à Dubai… pour s’imposer. Dans ces conditions, on comprend qu’il n’ait perdu que quatre petits sets depuis le début de la saison.
Federer, de son côté, vise son cinquième titre dans le tournoi californien. Et, surtout, un petit bol d’air, après quelques mois moins évidents… Demi‐finale à Dubai, quart à Rotterdam, demie à Melbourne. Clairement, le Suisse n’est plus au même niveau qu’au début de l’année 2012. Son jeu de jambes, notamment, semble en‐dessous de ses standards habituels. Moins régulier dans l’échange, il se repose particulièrement sur son service ; quand ce dernier ne suit plus, c’est alors la défaite quasi‐assurée face à ses concurrents du plus haut niveau. Autre enjeu de choix : l’éventualité de retrouvailles avec Rafael Nadal en quarts de finale. On salive d’avance de ce choc au contexte très différent de leurs dernières confrontations.
Andy Murray, lui, laisse tous les observateurs dans l’incertitude. L’Ecossais a consacré son mois de février à la préparation des deux premiers Masters 1000 de la saison. Absent depuis sa finale perdue de l’Open d’Australie, il ne présente, en outre, pas d’immenses lettres de noblesse dans cette première épreuve de mars : lors des éditions 2011 et 2012, il avait baissé pavillon dès le deuxième tour en des défaites assez célèbres par leur caractère surprenant, face à Donald Young et Guillermo Garcia Lopez. Difficile de savoir sur quel pied danser… Les périodes d’inactivité peuvent s’avérer tant positives que négatives, même si, à l’heure des calendriers surchargés, on ne peut que féliciter Murray de savoir réfréner ses ardeurs et ses envies de compétition pour mieux s’attaquer aux grands événements. Par ailleurs, il a hérité d’un tableau plutôt facile jusqu’en quart de finale. Mais alors ?…
De Rafael Nadal, de sa rage de vaincre, de sa volonté de gagner encore et encore, de ses ambitions, personne ne doute. Mais de son physique ? Le Majorquin va s’attaquer à ce tournoi d’Indian Wells après un mois de février chargé – finale à Viña del Mar, titres à Sao Paulo et à Acapulco. Pour un retour de blessure, c’est étonnant et à double tranchant : la confiance est emmagasinée, sans doute, mais il ne faudrait pas tirer sur la corde en s’attaquant trop tôt à une surface plutôt destructrice. D’autant que son genou lui fait encore mal, comme il le confiait il y a une semaine. A moins que le Majorquin joue le bluff pour mieux taper du poing lors de la saison sur terre battue… Une hypothèse plausible, tant sa communication est délicate à décrypter depuis bientôt un an… Quoi qu’il en soit, il constituera un drôle d’adversaire dans sa moitié de tableau – capable d’aller au bout ?
Quant à Tomas Berdych, David Ferrer, Juan Martin Del Potro ou Jo‐Wilfried Tsonga… Nul doute qu’ils ont des armes à faire valoir. Berdych, finaliste à Dubai, pour tenter d’aller chercher une perf’. Mais pas sûr qu’il parvienne à gérer l’enchaînement des épreuves. Ferrer, de son côté, a sa carte à jouer jusqu’en demi‐finale. Mieux, ce sera difficile – il lui faut déjà se remettre de la baffe assénée par Rafa au Mexique et cette défaite 6–0 6–2 contre son compatriote. Del Potro a un poignet à préserver. Les quarts, pourquoi pas ; mais, face à Andy Murray, l’aventure a plus de chances de s’arrêter que de continuer… Quant à Jo, on veut y croire. S’il respecte son rythme, ça peut le faire : un bon tournoi, un mauvais tournoi… Quart à Melbourne, premier tour à Rotterdam ; titre à Marseille, premier tour à Dubai… Titre à Indian Wells ? Non, on plaisante. Malgré tout, sa victoire sur Tomas Berdych à l’Open 13 constitue un signe positif. De là à être le premier Français à soulever le trophée dans l’histoire du tournoi – ou même le troisième à aller en finale après Forget et Noah en 89 et 91 -, il n’y a qu’un pas. Mais un pas de géant…
Le choix de la raison : Novak Djokovic
Le choix du coeur : Tomas Berdych
Le choix de la folie – passagère : Tomas Berdych
Et vous ?
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Publié le mercredi 6 mars 2013 à 18:40